Fitra
Allah, Souria, Houria wa bass
http://www.lexpress.fr/actualite/so...ressee-sexuellement-par-le-maire_1805514.html
Une double peine. Maïssa* a été victime d'agressions sexuelles par son employeur, le maire LR de la commune, Michel Rotger, 66 ans. Si l'homme a été condamné par la justice début juin, c'est elle qui est bannie de la ville. En arrêt maladie depuis le 30 janvier 2014, date de la dernière agression sexuelle devant témoins, la veille de son dépôt de plainte, cette lingère d'une cantine communale a fini par accepter son "exfiltration" dans un hôpital psychiatrique de Dijon en janvier 2016. "J'étais enfermée chez moi comme dans une prison", confie-t-elle. En raison de la violente hostilité contre elle, Maïssa ne pouvait plus sortir dans les rues de Chevigny-Saint-Sauveur, commune de 10 000 habitants dans la banlieue est de Dijon où elle réside depuis dix-huit ans.
(...)
"******!", "bougnoule!
"Ces soutiens ont apporté un peu de réconfort pour Maïssa. Mais c'est bien insuffisant pour supporter les insultes. "En allant chercher des clopes dans un café à deux pas de chez moi, j'ai entendu dans mon dos: '******!' Puis, en sortant de la boulangerie, je passe devant un autre bistrot, et un client me lance: 'Bougnoule!'" En parler lui fait monter les larmes aux yeux. "Être renvoyée à ma condition de bougnoule! Je suis née à Langres, en Haute-Marne, et j'ai toujours vécu sans souci à Chevigny depuis près de deux décennies."
Maïssa ne parvient pas à comprendre que, victime d'agressions sexuelles, elle doit aussi subir du racisme, du simple fait qu'elle est née de parents algériens. Propos de comptoir, entendus dix fois par des amis: "Cette Arabe a voulu draguer le maire et comme il n'en a pas voulu, elle se venge pour gagner de l'argent." Sa plainte a manifestement ulcéré certains de ses voisins, dont les réactions subtiles lui sont rapportées: "C'est le maire tout de même! Pour qui elle se prend?" Comme s'il était inconvenant qu'une petite employée municipale saisisse la justice contre le patron de la commune.
(...)
Elle se souvient qu'à l'audience correctionnelle de mai dernier, la procureure de la République s'est moquée de l'invraisemblance de ces témoignages. "Comme si on pouvait bosser dans une cantine avec des talons de 13 centimètres!" Difficile d'entendre de ses oreilles une collègue lui confier le plus sérieusement du monde: "Tu aurais dû accepter de coucher avec le maire, tu aurais eu la promotion que tu voulais."
Une double peine. Maïssa* a été victime d'agressions sexuelles par son employeur, le maire LR de la commune, Michel Rotger, 66 ans. Si l'homme a été condamné par la justice début juin, c'est elle qui est bannie de la ville. En arrêt maladie depuis le 30 janvier 2014, date de la dernière agression sexuelle devant témoins, la veille de son dépôt de plainte, cette lingère d'une cantine communale a fini par accepter son "exfiltration" dans un hôpital psychiatrique de Dijon en janvier 2016. "J'étais enfermée chez moi comme dans une prison", confie-t-elle. En raison de la violente hostilité contre elle, Maïssa ne pouvait plus sortir dans les rues de Chevigny-Saint-Sauveur, commune de 10 000 habitants dans la banlieue est de Dijon où elle réside depuis dix-huit ans.
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"******!", "bougnoule!
"Ces soutiens ont apporté un peu de réconfort pour Maïssa. Mais c'est bien insuffisant pour supporter les insultes. "En allant chercher des clopes dans un café à deux pas de chez moi, j'ai entendu dans mon dos: '******!' Puis, en sortant de la boulangerie, je passe devant un autre bistrot, et un client me lance: 'Bougnoule!'" En parler lui fait monter les larmes aux yeux. "Être renvoyée à ma condition de bougnoule! Je suis née à Langres, en Haute-Marne, et j'ai toujours vécu sans souci à Chevigny depuis près de deux décennies."
Maïssa ne parvient pas à comprendre que, victime d'agressions sexuelles, elle doit aussi subir du racisme, du simple fait qu'elle est née de parents algériens. Propos de comptoir, entendus dix fois par des amis: "Cette Arabe a voulu draguer le maire et comme il n'en a pas voulu, elle se venge pour gagner de l'argent." Sa plainte a manifestement ulcéré certains de ses voisins, dont les réactions subtiles lui sont rapportées: "C'est le maire tout de même! Pour qui elle se prend?" Comme s'il était inconvenant qu'une petite employée municipale saisisse la justice contre le patron de la commune.
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Elle se souvient qu'à l'audience correctionnelle de mai dernier, la procureure de la République s'est moquée de l'invraisemblance de ces témoignages. "Comme si on pouvait bosser dans une cantine avec des talons de 13 centimètres!" Difficile d'entendre de ses oreilles une collègue lui confier le plus sérieusement du monde: "Tu aurais dû accepter de coucher avec le maire, tu aurais eu la promotion que tu voulais."