Devant l’hôpital gériatrique Adélaïde-Hautval de Villiers-le-Bel (Val d’Oise), il y a une belle étendue de pelouse. Un coin de verdure pour que les patients respirent, à l’ombre d’un arbre. Désormais, le coin de verdure est invisible de la rue. La grille qui entoure l’établissement est tapissée du drapeau de la CGT et de banderoles « Non à la fermeture de l’hôpital » ou encore « Tous en colère ». Vendredi 10 juin, une cinquantaine d’employés et de syndicalistes CGT s’étaient retrouvés devant l’hôpital pour dénoncer sa disparition programmée. Avec, comme invité d’honneur, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, pour un temps détourné de la mobilisation contre la « loi travail ».
Il y a un an, Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), annonçait au personnel la fermeture de l’hôpital en 2019. Déclenchant un profond malaise et un vif mouvement d’opposition parmi des équipes inquiètes de leur reclassement dans d’autres sites parfois très éloignés.
L’AP-HP justifie la fermeture de l’établissement par sa vétusté. 105 millions d’euros seraient nécessaires pour le remettre aux normes. Un chiffre que la CGT conteste, avançant celui de 33 millions. Le syndicat et les élus locaux s’inquiètent par ailleurs de l’accentuation d’un désert médical. « Le nord-est du département est une zone sinistrée, avec des populations fragiles sur le plan financier », souligne Jean-Michel Ruiz, conseiller régional d’Ile-de-France et membre du collectif de défense des établissements publics de santé du Val-d’Oise. Selon le collectif, 1 200 lits vont disparaître de la zone, dont les 472 de l’hôpital gériatrique.
Explications glaciales
Outre les préoccupations pour les patients, les employés syndicalisés s’inquiètent pour les 760 membres du personnel. Surtout depuis le suicide de l’un d’eux, un électricien, au début de l’année. « Il devait aller à son rendez-vous à la cellule d’accompagnement de l’AP-HP, il ne savait plus où il en était », explique Sylvie Lefelle, de la CGT.
Sa voix soudainement tremblotante contraste avec les échos du Tomber la chemise de Zebda en fond musical et les odeurs du barbecue qui se met en place. L’ambiance se veut festive. C’est avec un sandwich merguez-ketchup dans les mains qu’une aide-soignante, qui souhaite rester anonyme car toujours en fonction à Adélaïde-Hautval, raconte comment la direction la pousse à partir.
« Je suis reconnue travailleur handicapé, on me propose 38 000 euros pour que je parte en retraite anticipée », assure-t-elle. Après avoir connu la fermeture de l’Hôpital Broussais à Paris en 2000, elle a « l’impression de revivre encore et encore la même situation », confie-t-elle. « Là, je suis sous antidépresseurs. »
Il y a un an, Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), annonçait au personnel la fermeture de l’hôpital en 2019. Déclenchant un profond malaise et un vif mouvement d’opposition parmi des équipes inquiètes de leur reclassement dans d’autres sites parfois très éloignés.
L’AP-HP justifie la fermeture de l’établissement par sa vétusté. 105 millions d’euros seraient nécessaires pour le remettre aux normes. Un chiffre que la CGT conteste, avançant celui de 33 millions. Le syndicat et les élus locaux s’inquiètent par ailleurs de l’accentuation d’un désert médical. « Le nord-est du département est une zone sinistrée, avec des populations fragiles sur le plan financier », souligne Jean-Michel Ruiz, conseiller régional d’Ile-de-France et membre du collectif de défense des établissements publics de santé du Val-d’Oise. Selon le collectif, 1 200 lits vont disparaître de la zone, dont les 472 de l’hôpital gériatrique.
Explications glaciales
Outre les préoccupations pour les patients, les employés syndicalisés s’inquiètent pour les 760 membres du personnel. Surtout depuis le suicide de l’un d’eux, un électricien, au début de l’année. « Il devait aller à son rendez-vous à la cellule d’accompagnement de l’AP-HP, il ne savait plus où il en était », explique Sylvie Lefelle, de la CGT.
Sa voix soudainement tremblotante contraste avec les échos du Tomber la chemise de Zebda en fond musical et les odeurs du barbecue qui se met en place. L’ambiance se veut festive. C’est avec un sandwich merguez-ketchup dans les mains qu’une aide-soignante, qui souhaite rester anonyme car toujours en fonction à Adélaïde-Hautval, raconte comment la direction la pousse à partir.
« Je suis reconnue travailleur handicapé, on me propose 38 000 euros pour que je parte en retraite anticipée », assure-t-elle. Après avoir connu la fermeture de l’Hôpital Broussais à Paris en 2000, elle a « l’impression de revivre encore et encore la même situation », confie-t-elle. « Là, je suis sous antidépresseurs. »