Mali : ce que l’on sait du plan de retrait de la MINUSMA

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Le plan de retrait de la MINUSMA a été présenté au ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Un comité conjoint entre la MINUSMA et Bamako va se réunir pour accompagner ce retrait. Le Mali avait exigé le départ sans délai des Casques bleus onusiens de son sol.

C’est hier, mercredi, 5 juillet, que la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) a indiqué avoir présenté son plan de retrait, depuis lundi 3 juillet. L’information a été donnée par El-Ghassim Wane, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, par ailleurs chef de la MINUSMA. « Un comité conjoint entre la MINUSMA et le gouvernement va se réunir dans les 48 heures pour déjà pouvoir commencer le travail », a indiqué Bamako.

Mise en place de mécanismes aux niveaux technique et politique​

« La réunion, qui s’est tenue à la demande de la MINUSMA, a permis de discuter d’un retrait ordonné et sûr de la Mission au 31 décembre 23 », a indiqué le responsable onusien. « La délégation de la Mission onusienne a fait une présentation sur le processus et les défis qu’il implique. Et les deux parties ont convenu de la nécessité d’une coopération et d’une coordination renforcées », a poursuivi l’officiel.

L’objectif, dit-il, étant « d’assurer l’achèvement du processus de retrait dans le délai imparti ». Et d’ajouter que « plusieurs mécanismes seront mis en place aux niveaux technique et politique, avec des représentants du Mali et de la MINUSMA, pour traiter les différents aspects du processus, y compris le retrait du personnel civil et en uniforme, le transfert des tâches, la logistique, la sécurité et la communication stratégique ».

Faciliter les demandes urgentes de la MINUSMA​

La Mission, poursuit Et El-Ghassim Wane, « ainsi que les Nations Unies sont déterminées à assurer la réalisation de ce plan de retrait dans les délais qui ont été stipulés. Et pour cela, nous aurons besoin de l’accompagnement et du soutien de l’Etat malien… L’exécution de ce plan de retrait va demander énormément de travail », a insisté le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU.

« Nous avons besoin de travailler étroitement ensemble, une collaboration assez forte qui a été spécifiée dans la résolution, comme le fait de s’accorder sur les mécanismes à mettre en place pour faciliter la mise en œuvre de la décision », a tenu à préciser le chef de la MINUSMA. De son côté, la partie malienne indique avoir « accepté de prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter les demandes urgentes de la MINUSMA dans l’intervalle ».

Aboutir à ce retrait à la période indiquée du 31 décembre​

« Il y a énormément de choses à faire dans un délai court, ce qui va nécessiter une mobilisation de nos équipes pour pouvoir répondre avec promptitude. Nous nous sommes entendus sur ce qu’il y a lieu de faire et sur le chronogramme que nous devons élaborer immédiatement pour pouvoir aboutir à ce retrait, à la période indiquée du 31 décembre 2023 », a déclaré Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Le 30 juin 2023, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2690, autorisant la MINUSMA à entamer un « retrait sûr et ordonné » du Mali, à la demande des autorités maliennes. Le 16 juin 2023, en effet, Bamako avait accusé que « la MINUSMA semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale ».

Lire aussi : Le Mali demande le départ de la MINUSMA
 

Bjorn

Мир без Путина، زندگی، آزادی Слава Україні
Bladinaute averti
OUSTE ! Immédiatement! C’est le message envoyé par le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop au Conseil de sécurité de l'ONU mi-juin.

La mission de maintien de la paix de l’ONU MINUSMA, qui a longtemps été regardée avec suspicion par la junte militaire au pouvoir et entravée dans son travail, doit quitter ses positions dans le nord du pays. Et beaucoup plus rapide que le retrait déjà prévu pour mai 2024 ne l’avait prévu. Pendant qu’ils font leurs bagages, ils sont surveillés par des mercenaires russes du groupe Wagner, qui ont installé un camp tout proche de la mission de l’ONU dans la ville de Gao. Le gouvernement malien veut maintenant assurer la sécurité dans le pays uniquement avec l’aide de Moscou.

Pour savoir comment cela fonctionne peut être lu dans un récent rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur une opération antiterroriste menée par des unités maliennes et Wagner dans le centre du Mali l’année dernière. En mars 2022, soldats et mercenaires ont commis l’un des plus grands massacres de l'histoire de ce pays dans le village de Moura. Plus de 500 hommes ont été abattus. Une barbe sur son visage suffisait pour être exécuté en tant que djihadiste présumé. De nombreuses femmes ont été violées, selon des témoins.

Ce rapport a manifestement été le déclencheur de l’expulsion de la mission de l’ONU. Ni l'armée malienne et encore moins ses alliés russes ne veulent être critiqués par qui que ce soit dans leur guerre contre le terrorisme.

Des militaires sinistres, des Russes cruels, encore plus de djihadistes diaboliques et une ONU dupée. Ce récit est magnifiquement simple, pas faux, et c’est précisément pourquoi il est populaire dans les médias occidentaux. Mais il ne raconte qu’une petite partie de l’histoire d’un échec capital. On ne parle pas de l’échec militaire, mais de l’échec de la politique d’aide internationale

En Occident, les gens étaient satisfaits des élections régulières

Le Mali était autrefois le chouchou de l’aide au développement occidentale. En 1991, un mouvement de protestation a renversé la dictature et a ensuite rédigé une constitution démocratique en quelques mois de débat. Un énorme succès, même si, bien sûr, il n’a pas pu résoudre les problèmes fondamentaux du pays : l’héritage colonial d’un État centraliste et d’une démarcation arbitraire ; l’influence croissante d’un islam wahhabite, promu au cours des dernières décennies par l’Arabie saoudite; la pauvreté rurale.

Il ne faut pas surestimer l’énergie des sociétés civiles, mais le Mali a toujours l’un des plus dynamiques et litigieux du continent africain. Cependant, il est également malmené par une élite politique très corrompue. Pendant longtemps, elle a utilisé la manne de l’aide au développement selon la devise : le gâteau pour la capitale, les miettes pour l’arrière-pays.

Les pays occidentaux, la Banque mondiale et les ONG internationales ont constaté que la tenue régulière d’élections suffisait à classer le Mali comme un modèle de réussite démocratique et à continuer à lui fournir de l’argent. À ce moment-là, la participation électorale avait déjà considérablement diminué, et les Maliens ont dit à qui voulait l’entendre qu’il ne fallait pas faire confiance à cet État avec sa tête à Bamako.


Malgré des milliards de dollars d’aide à la reconstruction pour la construction de routes, l’agriculture, L’éducation scolaire, l’irrigation, comme l’a résumé un rapport de 2013 du service de renseignement de l’ONU : Le Mali continue d’être dans les dernières places dans l’index des développement humain. « Au mieux, l’aide était inefficace », dit-il.
« Elle a favorisé la corruption et sapé la volonté du gouvernement miné, par des moyens productifs ou par l’impôt lui-même à générer. Pire encore, ces conditions ont conduit directement au conflit dans le nord du pays et la crise politique à Bamako . »
 

Bjorn

Мир без Путина، زندگی، آزادی Слава Україні
Bladinaute averti
Seul un gouvernement pourri confie la sécurité de son pays à une milice privée étrangère.
 

Bjorn

Мир без Путина، زندگی، آزادی Слава Україні
Bladinaute averti
Je suis très curieux de voir comment les sympathiques mercenaires humanistes et amis du peuple malien de Wagner vont réussir à repousser les colones de djihadistes quand ceux ci vont revenir faire coucou à Bamako
Et quand les mercenaires auront repoussé les djihadistes (s'il y arrivent)
ils resteront au Mali pour servir de garde prétorienne pour la junte en place.

Leur devise:
j'y suis j'y reste et j'en profite pour piller
 

Chriski

Faite l’humour , pas la guerre.
VIB

Les groupes djihadistes multiplient les abus dans le nord-est du Mali​


Depuis janvier 2023 les groupes djihadistes ont perpétré «meurtres», «viols» et «pillages» à grande échelle sur les civils dans le nord-est du Mali, a indiqué Human Rights Watch.


Les groupes djihadistes ont multiplié depuis janvier 2023 «meurtres», «viols» et «pillages» à grande échelle sur les civils dans le nord-est du Mali, «forçant des milliers de personnes à fuir ces régions», a indiqué jeudi 13 juillet dans un rapport Human Rights Watch.

«La sécurité s'est fortement détériorée en raison d'affrontements entre deux groupes armés islamistes», l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans (GSIM, ou JNIM selon l'acronyme arabe), lié à Al-Qaïda, qui cherchent à contrôler les voies d'approvisionnement et à accroître leur influence, a expliqué l'organisation de défense des droits humains.

«Une urgence humanitaire de grande ampleur»​

«Des groupes armés islamistes attaquent brutalement les civils et contribuent à alimenter une urgence humanitaire de grande ampleur», a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch. Human Rights Watch dit avoir documenté huit attaques entre les mois de janvier et juin, six dans la région de Gao et deux dans la région de Ménaka dans le Nord-Est, théâtre depuis des mois d'une poussée de l'État islamique au grand Sahara (EIGS). Elles auraient, selon elle, fait des «centaines» de morts et contraignent des milliers de personnes à fuir la zone.

L'ONG rapporte des témoignages recueillis par ses enquêteurs et décrivant des combattants armés de «fusils d'assaut», de «lance-grenades», et habillés en tenues civiles ou treillis avec des turbans identifiables. Ils parlaient plusieurs langues locales (le tamashek, le fulfulde, le songhaï et l'haoussa), ainsi que l'arabe, et arboraient parfois le drapeau de l'État islamique, selon les témoignages.

«Redoubler d'efforts»​

L'organisation s'est également dite inquiète de la décision de retrait de la Mission de maintien de la paix de l'ONU (Minusma) réclamé par Bamako qui se déroulera sur six mois jusqu'à la fin de l'année 2023. Il risque selon le rapport de «nuire» aux efforts visant l'obligation de rendre des comptes pour les abus liés au conflit. Ilaria Allegrozzi appelle ainsi les autorités maliennes à «redoubler d'efforts» pour protéger les civils et à «travailler en étroite collaboration» avec leurs partenaires internationaux.

Le rapport indique par ailleurs avoir documenté de «graves abus» commis par les forces de sécurité maliennes et par des forces présumées de la société de sécurité privée russe Wagner, aux agissements décriés dans différents pays. La junte au pouvoir depuis 2020 s'est détournée de la France pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie. Elle dément la présence de Wagner et parle d'instructeurs de l'armée russe déployés au nom d'une coopération d'État à État.

L'ONU avait accusé en mai dans un rapport l'armée malienne et les combattants «étrangers» d'avoir exécuté en mars 2022 au moins 500 personnes lors d'une opération antidjihadiste dans le centre du pays, ce que réfute la junte malienne. Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire profonde, nourrie par des groupes jihadistes et séparatistes ou proclamés d'autodéfense. Partie du nord, elle s'est propagée au centre du pays et au Burkina Faso et au Niger voisins.

 
Je suis très curieux de voir comment les sympathiques mercenaires humanistes et amis du peuple malien de Wagner vont réussir à repousser les colones de djihadistes quand ceux ci vont revenir faire coucou à Bamako
Ils éviteront surement d'armer les islamistes comme l'a fait la France.

L'Afrique ne veut plus de la France, acceptez le et faites vos valises.
 
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