KABOUL - Deux manifestations rivales de femmes hostiles et favorables à l'application du code de famille chiite au sein de cette minorité représentant 10% des Afghans se sont déroulées à Kaboul, séparées par un cordon de femmes policiers.
Sous les yeux préoccupés de responsables de la police anti-émeutes, les deux groupes se sont retrouvés devant une nouvelle mosquée chiite de Kaboul construite grâce au religieux qui a obtenu la reconnaissance législative du code de sa communauté.
"Nous ne voulons pas de cette loi de taliban", proclamait une banderole brandie par un groupe d'une cinquantaine de femmes hostiles au code de la famille chiite, qu'elles considèrent comme une insulte à leur dignité.
"Cela fait peur d'être là mais je ne pouvais pas rester simplement à la maison", a confié Halima Hosseini, 27 ans, une des adversaires de la loi, dont c'est la première manifestation de rue.
Les adversaires de ce code, dont la reconnaissance par le parlement afghan a été très critiquée en Occident, y voient la porte ouverte au viol marital.
Selon l'article 132 de la loi, que Reuters a pu consulter, "une épouse est tenue de satisfaire les désirs sexuels de son mari". L'article 137 dit qu'une femme ne peut hériter d'aucun bien de son mari à son décès.
Hosseini a ajouté ne pouvoir laisser à des législateurs le soin d'adopter des dispositions contre ses droits et de la tenir pour une citoyenne de seconde zone.
Mais les partisanes du code de la minorité chiite, longtemps opprimée, se sont retrouvées plus nombreuses à manifester pour saluer sa reconnaissance légale.
TEXTE NON PROMULGUÉ
Une centaine d'entre elles ont quitté la mosquée en scandant "Dieu est grand" et en agitant des banderoles réclamant la "justice islamique".
Selon l'une d'entre elles, Qudsia Frotan, une étudiante de 21 ans, les adversaires du code chiite ne l'ont pas lu et ne le connaissent pas bien. "Cela n'a rien à voir avec les restrictions imposées par les taliban".
"Les lois des taliban contredisent l'islam. Ils prétendent que les femmes ne peuvent acquérir la connaissance, mais l'islam dit qu'elles doivent rechercher la connaissance", assure-t-elle.
Un groupe de 200 hommes favorables au code se sont, eux aussi, rassemblés sur les marches de la mosquée, jetant occasionnellement des cailloux sur les manifestantes adverses.
Le ministère afghan de la Justice a annoncé le réexamen de ce texte controversé intégrant le code de la famille chiite à la législation afghane.
Le texte a été adopté par le parlement, bien que certains députés aient reconnu qu'il restreignait le droit des femmes, et signé par le président Hamid Karzaï, mais il n'a pas été encore promulgué par au journal officiel.
Karzaï a jugé hors de propos les critiques occidentales - le président américain Barack Obama a parlé de texte "odieux" - mais il a promis qu'il serait au besoin remanié.
Le président afghan a ajouté que les inquiétudes exprimées ne correspondaient pas au texte qu'il a pu lire mais précisé que le ministère de la Justice le relirait "très, très attentivement".
"S'il y a quoi que ce soit qui nous inquiète, alors bien sûr nous agirons en consultation avec nos oulémas (religieux) et nous renverrons le texte au Parlement", a-t-il assuré.
Le promoteur du code, l'ayatollah Mohammed Asef Mohsein, a rétorqué que le gouvernement n'avait pas le droit constitutionnel d'amender le texte adopté par le parlement.
Source : L'express
Sous les yeux préoccupés de responsables de la police anti-émeutes, les deux groupes se sont retrouvés devant une nouvelle mosquée chiite de Kaboul construite grâce au religieux qui a obtenu la reconnaissance législative du code de sa communauté.
"Nous ne voulons pas de cette loi de taliban", proclamait une banderole brandie par un groupe d'une cinquantaine de femmes hostiles au code de la famille chiite, qu'elles considèrent comme une insulte à leur dignité.
"Cela fait peur d'être là mais je ne pouvais pas rester simplement à la maison", a confié Halima Hosseini, 27 ans, une des adversaires de la loi, dont c'est la première manifestation de rue.
Les adversaires de ce code, dont la reconnaissance par le parlement afghan a été très critiquée en Occident, y voient la porte ouverte au viol marital.
Selon l'article 132 de la loi, que Reuters a pu consulter, "une épouse est tenue de satisfaire les désirs sexuels de son mari". L'article 137 dit qu'une femme ne peut hériter d'aucun bien de son mari à son décès.
Hosseini a ajouté ne pouvoir laisser à des législateurs le soin d'adopter des dispositions contre ses droits et de la tenir pour une citoyenne de seconde zone.
Mais les partisanes du code de la minorité chiite, longtemps opprimée, se sont retrouvées plus nombreuses à manifester pour saluer sa reconnaissance légale.
TEXTE NON PROMULGUÉ
Une centaine d'entre elles ont quitté la mosquée en scandant "Dieu est grand" et en agitant des banderoles réclamant la "justice islamique".
Selon l'une d'entre elles, Qudsia Frotan, une étudiante de 21 ans, les adversaires du code chiite ne l'ont pas lu et ne le connaissent pas bien. "Cela n'a rien à voir avec les restrictions imposées par les taliban".
"Les lois des taliban contredisent l'islam. Ils prétendent que les femmes ne peuvent acquérir la connaissance, mais l'islam dit qu'elles doivent rechercher la connaissance", assure-t-elle.
Un groupe de 200 hommes favorables au code se sont, eux aussi, rassemblés sur les marches de la mosquée, jetant occasionnellement des cailloux sur les manifestantes adverses.
Le ministère afghan de la Justice a annoncé le réexamen de ce texte controversé intégrant le code de la famille chiite à la législation afghane.
Le texte a été adopté par le parlement, bien que certains députés aient reconnu qu'il restreignait le droit des femmes, et signé par le président Hamid Karzaï, mais il n'a pas été encore promulgué par au journal officiel.
Karzaï a jugé hors de propos les critiques occidentales - le président américain Barack Obama a parlé de texte "odieux" - mais il a promis qu'il serait au besoin remanié.
Le président afghan a ajouté que les inquiétudes exprimées ne correspondaient pas au texte qu'il a pu lire mais précisé que le ministère de la Justice le relirait "très, très attentivement".
"S'il y a quoi que ce soit qui nous inquiète, alors bien sûr nous agirons en consultation avec nos oulémas (religieux) et nous renverrons le texte au Parlement", a-t-il assuré.
Le promoteur du code, l'ayatollah Mohammed Asef Mohsein, a rétorqué que le gouvernement n'avait pas le droit constitutionnel d'amender le texte adopté par le parlement.
Source : L'express