'élection de Barack Obama éclaire par un contraste cruel les manquements de la République française et l'écart qui nous sépare d'un pays dont les citoyens ont su dépasser la question raciale et élire pour président un homme qui se trouve être noir. L'Amérique a confirmé la validité d'un modèle démocratique fondé sur l'équité et la diversité.
Quelle leçon! Nous autres Français, qui revendiquons notre universalisme pour faire pièce à cette diversité, devons bien écouter celle-ci. En négligeant sa propre diversité, la France désespère une large frange de sa jeunesse et l'empêche d'être fière de son pays. Nous sentons partout la crispation identitaire, des sifflements de La Marseillaise aux rappels à l'ordre civique qui restent vains et incompris.
Il ne faut pas s'étonner que la popularité d'Obama soit si forte ici : elle témoigne des aspirations de tous les enfants de la République, qui vivent par procuration une reconnaissance que la France ne leur donne pas. Elle trahit aussi la mauvaise foi de ceux qui saluent la victoire de la modernité hors de nos frontières, pour tolérer ici le statu quo.
Pourtant, la société française est l'une des plus métissées du monde. Mais quelle conception de l'homme faut-il se faire pour accepter que l'élite économique, politique, sociale y reste une chasse gardée ? Les pays qui réussissent à promouvoir l'égalité et la justice, ceux-là seuls auront leur place dans la mondialisation des hommes et des idées. Les autres sont condamnés à devenir des provinces de la démocratie, rétrogrades, décalées, hors du coup. Pour en sortir, nous avons besoin de politiques résolument volontaristes pour l'équité et la diversité. Il ne suffit pas de proclamer l'égalité pour la faire advenir : c'est un processus de longue haleine et non pas spontané, que nous avons le devoir et l'intérêt d'engager.
Les Etats-Unis ont engagé en leur temps des actions positives qui ont fait émerger une classe moyenne noire qui a été l'antichambre de l'élite. Sans doute faut-il les adapter au contexte français. Mais nous en avons tant besoin ! La France est fatiguée des médiateurs, des organismes aux dénominations tonitruantes, des actes symboliques et des déclarations formelles.
Avec l'arrivée d'Obama, on ne pourra plus faire très longtemps le coup de la diversité ennemie du mérite, ni justifier l'injustice par le principe d'égalité. Nous, acteurs de la vie publique, Français et Françaises de bonne volonté, soucieux de la promesse démocratique de notre pays, désireux de restaurer une conscience civique authentique, demandons la mise en oeuvre effective d'un programme minimal pour l'égalité réelle:
Engager des politiques publiques qui combattent les conséquences sociales des discriminations.
Systématiser les politiques volontaristes de réussite éducative et la promotion des talents dans les quartiers populaires.
Promouvoir des politiques urbaines qui permettent de réaliser la diversité sociale et de peuplement.
Inciter fortement les employeurs et le premier d'entre eux, l'Etat, à mettre en place des politiques de promotion de la diversité, fondées sur l'obligation de résultat.
Limiter les mandats électoraux pour forcer le renouvellement du monde politique.
Soumettre les partis politiques à un pacte national de la diversité et organiser un Grenelle de l'égalité réelle et de la diversité.
Quelle leçon! Nous autres Français, qui revendiquons notre universalisme pour faire pièce à cette diversité, devons bien écouter celle-ci. En négligeant sa propre diversité, la France désespère une large frange de sa jeunesse et l'empêche d'être fière de son pays. Nous sentons partout la crispation identitaire, des sifflements de La Marseillaise aux rappels à l'ordre civique qui restent vains et incompris.
Il ne faut pas s'étonner que la popularité d'Obama soit si forte ici : elle témoigne des aspirations de tous les enfants de la République, qui vivent par procuration une reconnaissance que la France ne leur donne pas. Elle trahit aussi la mauvaise foi de ceux qui saluent la victoire de la modernité hors de nos frontières, pour tolérer ici le statu quo.
Pourtant, la société française est l'une des plus métissées du monde. Mais quelle conception de l'homme faut-il se faire pour accepter que l'élite économique, politique, sociale y reste une chasse gardée ? Les pays qui réussissent à promouvoir l'égalité et la justice, ceux-là seuls auront leur place dans la mondialisation des hommes et des idées. Les autres sont condamnés à devenir des provinces de la démocratie, rétrogrades, décalées, hors du coup. Pour en sortir, nous avons besoin de politiques résolument volontaristes pour l'équité et la diversité. Il ne suffit pas de proclamer l'égalité pour la faire advenir : c'est un processus de longue haleine et non pas spontané, que nous avons le devoir et l'intérêt d'engager.
Les Etats-Unis ont engagé en leur temps des actions positives qui ont fait émerger une classe moyenne noire qui a été l'antichambre de l'élite. Sans doute faut-il les adapter au contexte français. Mais nous en avons tant besoin ! La France est fatiguée des médiateurs, des organismes aux dénominations tonitruantes, des actes symboliques et des déclarations formelles.
Avec l'arrivée d'Obama, on ne pourra plus faire très longtemps le coup de la diversité ennemie du mérite, ni justifier l'injustice par le principe d'égalité. Nous, acteurs de la vie publique, Français et Françaises de bonne volonté, soucieux de la promesse démocratique de notre pays, désireux de restaurer une conscience civique authentique, demandons la mise en oeuvre effective d'un programme minimal pour l'égalité réelle:
Engager des politiques publiques qui combattent les conséquences sociales des discriminations.
Systématiser les politiques volontaristes de réussite éducative et la promotion des talents dans les quartiers populaires.
Promouvoir des politiques urbaines qui permettent de réaliser la diversité sociale et de peuplement.
Inciter fortement les employeurs et le premier d'entre eux, l'Etat, à mettre en place des politiques de promotion de la diversité, fondées sur l'obligation de résultat.
Limiter les mandats électoraux pour forcer le renouvellement du monde politique.
Soumettre les partis politiques à un pacte national de la diversité et organiser un Grenelle de l'égalité réelle et de la diversité.