Voilà que lon nous refait le coup ! Après les caricatures de Mahomet, après Robert Redecker, voici Ayaan Hirsi Ali. Le cycle provocation, fatwa, médiatisation tourne à plein régime. Cette fois, cest une jeune femme, ex-députée néerlandaise, aujourdhui chaperonnée par Bernard-Henri Lévy, qui a droit à toutes les unes des journaux, à tous les plateaux de télévision, à toutes les compassions, à toutes les indignations, à tous les appels au président de la République, au prétexte quelle serait lincarnation de la « laïcité à la française », et pour cela même condamnée à mort par « les » islamistes. À en croire cette présentation, on imaginerait que le sort sest abattu par hasard sur une victime expiatoire et introvertie, malmenée pour sêtre discrètement émancipée de sa religion. La réalité est très différente. Arrivée aux Pays-Bas en 1992, cette fille dintellectuel somalien longtemps exilé aux États-Unis a choisi un moment très particulier pour abjurer bruyamment sa religion : le lendemain du 11 septembre 2001. Oui, comme elle en fit plus tard la confidence à lExpress [1] cest ce jour-là * et pas un autre * quelle sest rendu compte quelle ne croyait plus en Dieu. Ce qui dénote un sens aigu de la communication, et un goût prononcé pour lamalgame, puisque, apparemment, lislam et Ben Laden ne font quun. Forte, donc, de sa notoriété toute neuve, Ayaan Hirsi Ali entre en politique (par la gauche) au sein du Parti du travail des Pays-Bas. Avant, un an plus tard, de bifurquer pour rejoindre le très droitier Parti libéral. La voilà députée, et bientôt collaboratrice dun cinéaste sulfureux, Théo Van Gogh, connu surtout pour ses provocations misogynes et islamophobes.
ce n'est pas fini ...
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