Mais en même temps, on agit peu sur les causes de cette stase sociale qui confine les populations immigrés de condition modeste dans les quartiers dits populaires.
C'est bien ce que je dit, on agit peu sur "cette stase sociale" et il serait grand temps que cela change. Mais ce changement doit pouvoir venir de nous-même avant tout.
Citoyenneté de seconde zone, c'est ce que beaucoup avancent pour justifier leur laisser-aller, leur vision fataliste de la vie et le fait qu'ils ne peuvent (ne doivent ?) entrevoir aucune perspective d'avenir.
On est chez nous ici. Il faut se le dire, se donner les moyens de s'en convaincre. Il faut absolument qu'on cesse avec cette skizophrénie identitaire et qu'on avance.
Si Ferhat Abbas (pour ne citer que lui) était encore des nôtres, je suis certaine qu'il serait indigné de voir tant de laxisme et de victimisation au sein de cette communauté qui a vu ses aieux se battre corps et âmes pour cette citoyenneté qu'ils n'ont finalement pas décroché et qui fit naissance aux volontés indépendantistes (je parle plus précisément du cas algérien).
Ces Français d'origine maghrébine, ils l'ont cette citoyenneté et que je sache elle vaut tout autant que celle d'un Français dit de souche. Nous avons exactement les mêmes droits et les mêmes devoirs au vu de la loi. Nous combattons certes à armes illégales d'un point de vue social, mais cela tend à évoluer.. avec les générations qui aspirent aux études.. et à la réussite professionnelle.. la sociologue Catherine de Wenden parle d'ailleurs de beurgeoisie..
La mixité ethnique vois tu, on ne peut la forcer. .
La mixité ethnique tu peux la forcer d'une manière indirecte en facilitant la mixité sociale et cela passe par la nécessité de créer des logements sociaux au sein de quartiers riches et des pavillons dans des quartiers dits populaires. Il faut également inciter l'investissement dans ces zones urbaines, attirer les entreprises. Fiscalement, il y a déjà des mesures qui ont été prises à ces fins mais ce n'est pas suffisant.
D'où le repli communautaire et le sentiment de sanctuarisation de certains quartiers populaires.
Mixité ne signifie pas acculturation.. on peut très bien vivre ensemble, prôner l'échange et l’interaction sociale sans pour autant que cela porte atteinte aux particularismes culturelles et religieux. Mais cela nécessite un peu d'ouverture d'esprit, c'est évident. Ce qui doit nous unir ce sont les lois de la République, le sentiment d'appartenir la Nation française et d'être Français.
Je vis moi-même détachée des communautés arabes et musulmanes et c'est pas pour autant que je suis acculturée et me suis assimilée entièrement à ce qui caractérise la culture française. Cette question est très importante et tu fais bien de la relever, je crois très sincèrement qu'un attachement culturel relève des convictions personnelles. Si tu en as, tu parviendras faire ton propre mélange et à prendre ce qui te plait ailleurs et à garder ce qui t'es cher. Mais encore faut-il savoir ce qu'on veut !