L'un des chefs du ghetto de Varsovie est mort. Violemment anti-sioniste, son histoire est cachée aux israéliens. Et Claude Lanzman a caché son rôlr dans son film "Shoa".
Un homme à connaître...
Et parmi ces hommes, ces Justes dentre les Justes, Marek le Polonais, Marek Edelman, aujourdhui dernier survivant du soulèvement du ghetto de Varsovie.
Jean-Paul Cruse - Imbongi
Lhistoire juive a sa part dombre. La tradition juive, la culture juive... Elles ne sont pas sans tache... Le savent, ceux qui ont lu Shahak ; ceux qui connaissent la terrible vérité des tribunaux rabbiniques de lépoque médiévale, ou le martyre de Baruch Spinoza, banni pour avoir pensé en philosophe, en homme libre... Et même les vrais écrits de Maïmonide... Sans parler du sanglant boucher de Sabra et Chatila, Ariel Sharon, lhéritier "spirituel" du fasciste Jabotinsky, autant que du raciste Théodore Herzl, aujourdhui rattrapé par son destin, à lagonie sur son lit dhopital...
Mais cette part dombre, trop souvent tue, et labjecte actualité de loppression raciste et coloniale en Palestine, ne peuvent dissimuler, ni relativiser, daucune façon, lauthentique part de lumière de ce qui fut une religion, et pas des plus douces, avant de devenir lhistoire dêtres dexception, dont le nom mérite de rester gravé, à tout jamais, sur les pierres de lHumanité.
Parmi ces hommes, parmi ces Justes dentre les Justes, Marek le Polonais. Marek Edelman, aujourdhui dernier survivant de limmense épopée que fut, sous la botte nazie, le soulèvement du ghetto de Varsovie. On parle peu de lui. En reprenant un fort article dEilat Nadav, pour Yediot Aharonot - un quotidien israélien - le Courrier International lui rend, en cette semaine anniversaire de linsurrection juive du 19 avril 1943, un hommage mérité.
Edelman a refusé de participer aux cérémonies commémorant, dans cette Pologne quil na pas voulu quitter - même et surtout pas pour "lEtat Juif" construit sur l "épuration ethnique" des "ghettos" arabes de Palestine - lhéroïque soulèvement de 1943. Il ne craint pas, raconte la journaliste qui est allé le rencontrer à Lodz, que sa mort sans doute prochaine, "ne fasse tomber dans loubli linsurrection du ghetto de Varsovie". -"Non, cet événement a laissé trop de traces dans lhistoire, la littérature, et lart. Cest en Israël quon risque deffacer notre souvenir."
"Pour vous Israéliens, me dit-il, la guerre de Six Jours de 1967 a été lévénement le plus important de lhistoire juive contemporaine. Vous pouvez vous appuyer sur un Etat, des chars, et un puissant allié américain. Nous, nous nétions que 200 jeunes avec six revolvers pour tout armement, mais nous avions la supériorité morale".
"Campant", sétonne la journaliste, "sur son opposition implacable à léthique israélienne", le héros de linsurrection anti-nazie du ghetto juif de la capitale polonaise na aucun doute sur lavenir de lentité raciste de Tel Aviv.
Fils dun couple de militants du Bund, lUnion Générale Juive des Travailleurs, le grand parti juif socialiste et non sioniste dEurope orientale - un parti viscéralement opposé à la création dIsrael -, Marek raconte : "Nous avons été marqués par les juifs de Chelmno, qui sétaient laissé déporter sans résister. Il nétait pas question que cela se reproduise à Varsovie" (Mémoires du Ghetto de Varsovie - Liana Levi ed, 2002).
Interrogé par la journaliste israélienne sur les premières actions "terroristes" de la Résistance juive - dirigées contre "la police juive du ghetto, dont les membres avaient multplié les exactions" : "cétaient des traîtres, dit-il, sèchement. Ils nétaient pas obligés de collaborer avec les nazis, mais ils pensaient que cétait une bonne manière de gagner de largent et de sauver leur peau".
"Nest-il pas logique que des Juifs fassent tout pour survivre ?", demande la voyageuse ?
"Ça, cest votre philosophie dIsraélienne, celle qui consiste à penser quon peut tuer vingt Arabes pourvu quun Juif reste en vie. Chez moi, il ny a de place ni pour un peuple élu, ni pour une Terre Promise".
Israël a transformé le suicide collectif du groupe de martyrs juifs du 18 rue Mila en "Massada du XX ème siècle". "Hystérie collective", répond Marek. Combattant de toujors, il est toujours en guerre : mais aujourdhui, cest contre les "professionnels de la mémoire" - coupables, à ses yeux qui ne cillent pas, dune "éthique trop israélienne".
On comprend, commente cruellement YEDIOT, pourquoi "le cinéaste Claude Lanzman a choisi de ne pas lui donner la parole dans son film Shoah".
En se soulevant, dit-il, les "chebab" juifs de lintifada sans espoir de Varsovie avaient hautement témoigné de leur "appartenance au genre humain".
Un homme à connaître...
Et parmi ces hommes, ces Justes dentre les Justes, Marek le Polonais, Marek Edelman, aujourdhui dernier survivant du soulèvement du ghetto de Varsovie.
Jean-Paul Cruse - Imbongi
Lhistoire juive a sa part dombre. La tradition juive, la culture juive... Elles ne sont pas sans tache... Le savent, ceux qui ont lu Shahak ; ceux qui connaissent la terrible vérité des tribunaux rabbiniques de lépoque médiévale, ou le martyre de Baruch Spinoza, banni pour avoir pensé en philosophe, en homme libre... Et même les vrais écrits de Maïmonide... Sans parler du sanglant boucher de Sabra et Chatila, Ariel Sharon, lhéritier "spirituel" du fasciste Jabotinsky, autant que du raciste Théodore Herzl, aujourdhui rattrapé par son destin, à lagonie sur son lit dhopital...
Mais cette part dombre, trop souvent tue, et labjecte actualité de loppression raciste et coloniale en Palestine, ne peuvent dissimuler, ni relativiser, daucune façon, lauthentique part de lumière de ce qui fut une religion, et pas des plus douces, avant de devenir lhistoire dêtres dexception, dont le nom mérite de rester gravé, à tout jamais, sur les pierres de lHumanité.
Parmi ces hommes, parmi ces Justes dentre les Justes, Marek le Polonais. Marek Edelman, aujourdhui dernier survivant de limmense épopée que fut, sous la botte nazie, le soulèvement du ghetto de Varsovie. On parle peu de lui. En reprenant un fort article dEilat Nadav, pour Yediot Aharonot - un quotidien israélien - le Courrier International lui rend, en cette semaine anniversaire de linsurrection juive du 19 avril 1943, un hommage mérité.
Edelman a refusé de participer aux cérémonies commémorant, dans cette Pologne quil na pas voulu quitter - même et surtout pas pour "lEtat Juif" construit sur l "épuration ethnique" des "ghettos" arabes de Palestine - lhéroïque soulèvement de 1943. Il ne craint pas, raconte la journaliste qui est allé le rencontrer à Lodz, que sa mort sans doute prochaine, "ne fasse tomber dans loubli linsurrection du ghetto de Varsovie". -"Non, cet événement a laissé trop de traces dans lhistoire, la littérature, et lart. Cest en Israël quon risque deffacer notre souvenir."
"Pour vous Israéliens, me dit-il, la guerre de Six Jours de 1967 a été lévénement le plus important de lhistoire juive contemporaine. Vous pouvez vous appuyer sur un Etat, des chars, et un puissant allié américain. Nous, nous nétions que 200 jeunes avec six revolvers pour tout armement, mais nous avions la supériorité morale".
"Campant", sétonne la journaliste, "sur son opposition implacable à léthique israélienne", le héros de linsurrection anti-nazie du ghetto juif de la capitale polonaise na aucun doute sur lavenir de lentité raciste de Tel Aviv.
Fils dun couple de militants du Bund, lUnion Générale Juive des Travailleurs, le grand parti juif socialiste et non sioniste dEurope orientale - un parti viscéralement opposé à la création dIsrael -, Marek raconte : "Nous avons été marqués par les juifs de Chelmno, qui sétaient laissé déporter sans résister. Il nétait pas question que cela se reproduise à Varsovie" (Mémoires du Ghetto de Varsovie - Liana Levi ed, 2002).
Interrogé par la journaliste israélienne sur les premières actions "terroristes" de la Résistance juive - dirigées contre "la police juive du ghetto, dont les membres avaient multplié les exactions" : "cétaient des traîtres, dit-il, sèchement. Ils nétaient pas obligés de collaborer avec les nazis, mais ils pensaient que cétait une bonne manière de gagner de largent et de sauver leur peau".
"Nest-il pas logique que des Juifs fassent tout pour survivre ?", demande la voyageuse ?
"Ça, cest votre philosophie dIsraélienne, celle qui consiste à penser quon peut tuer vingt Arabes pourvu quun Juif reste en vie. Chez moi, il ny a de place ni pour un peuple élu, ni pour une Terre Promise".
Israël a transformé le suicide collectif du groupe de martyrs juifs du 18 rue Mila en "Massada du XX ème siècle". "Hystérie collective", répond Marek. Combattant de toujors, il est toujours en guerre : mais aujourdhui, cest contre les "professionnels de la mémoire" - coupables, à ses yeux qui ne cillent pas, dune "éthique trop israélienne".
On comprend, commente cruellement YEDIOT, pourquoi "le cinéaste Claude Lanzman a choisi de ne pas lui donner la parole dans son film Shoah".
En se soulevant, dit-il, les "chebab" juifs de lintifada sans espoir de Varsovie avaient hautement témoigné de leur "appartenance au genre humain".