L'information devrait choquer les électeurs FN. En une seule soirée, Marine Le Pen a dépensé 22.438 euros de petits fours, et comble du comble, en demandait le remboursement à l’État, considérant que cela entrait dans la catégorie de ses dépenses de campagne électorale présidentielle.
700.000 euros pas remboursés
Ce chiffre accablant, comme bien d'autres, est rapporté dans l'édition du "Canard enchainé" de la semaine. La commission des comptes de campagne, chargée d'étudier de près les dépenses engagées par les candidats lors de la dernière élection présidentielle, a refusé de rembourser 700.000 euros de notes de frais présentés par Marine Le Pen et le FN, au motif que ces frais n'avaient rien à voir avec ceux inhérents à une campagne présidentielle.
Parmi les dépenses de Marine Le Pen dont le remboursement a été refusé, on trouve l'organisation d'une université d'été à Nice (102.442 euros) une note d’hôtel de deux nuits passées dans un quatre étoiles (1363,80 euros) une soirée du comité de soutien (131.173 euros, dont les 22.438 euros de petits fours) et le paiement des propres agents de sécurité de la présidente du FN, qui bénéficiaient alors à l'époque d'une protection policière officielle.
Il faut oser, dans la France d'aujourd'hui, demander le remboursement de 22.438 euros dépensés en petits fours à la République dans une soirée de débauche pour VIP lépénistes, alors que l'on passe son temps, comme Marine Le Pen et ses séides, à faire campagne contre les privilégiés de la France d'en haut, les nantis du "système" et les proxénètes politiques qui ont fait de de la France la "catin du Qatar". Et c'est bien à cela, d'ailleurs, diront les mauvaises langues, que l'on reconnait les Le Pen, à ce qu'ils osent tout.
L'hypocrisie électorale des Le Pen
Ces informations en disent long, pour ceux qui en doutaient, sur le mode de vie de la présidente du FN, sa morale publique, son décalage entre sa dénonciation du "système" et de ses vices, et la réalité du décalage entre elle et ce petit peuple d'en bas qu'elle prétend défendre.
À dire vrai, ceux qui ont pratiqué ou pratiquent encore l'observation de cet étrange parti qu'est le FN, petite affaire de famille en politique, ont toujours su et savent ce qu'il en est du décalage entre la praxis des Le Pen en matière de morale publique, et leur discours de dénonciation permanente des turpitudes, réelles ou non, des autres. Les révélations du "Canard" ne sont pas une bonne nouvelle pour Marine Le Pen, car elles sont de nature à lui nuire bien davantage que celles consacrées aux relations de son parti avec des partis d'extrême droite européens aux idées nauséabondes.
Le petit peuple en colère qui vote FN (ou qui serait tenté de le faire) n'a que faire (hélas, mais c'est une réalité) des relations de ce parti avec le FPÖ autrichien, le Parti de la grande Roumanie ou le Vlaams Belang belge. En revanche, il pourrait se montrer bien plus sensible au fait que Marine Le Pen a le train de vie d'une nouvelle marquise de Pompadour, se vautre dans les petits fours à 22.000 euros dans le cadre d'une soirée entre amis pour 131.000 euros et, en prime, en demande le remboursement aux contribuables, soit ce même petit peuple qu'elle entend délivrer d'un joug fiscal intolérable.
Les Le Pen aiment le luxe et ce qui va avec. Ce sont des hédonistes, qui ont su profiter des facilités offertes aux élus du système démocratique de manière constante dès lors qu'ils y avaient accès, et sans se priver. Il est toujours difficile d'établir, au yeux de l'opinion, ce décalage entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font, pratiques aux antipodes de ce qu'ils professent en représentation publique.
Un opportunité politique pour les détracteurs du FN
Depuis trente ans, les adversaires du FN cherchent, avec plus ou moins de succès, suivant les périodes, les moyens de dégonfler ce phénomène persistant. Force est de constater que l'électorat lepéniste n'a jamais écouté ni entendu les dénonciations en fascisme et/ou extrémisme, ce qui est, somme toute, logique.
Quand on se sent rejeté et exclu, hors "système", on finit par se tourner vers ceux qui se proclament les adversaires du "système", ceux qui vous promettent de mettre fin aux privilèges de la caste et de l'établissement, ceux qui sont comme vous, vivent comme vous, pensent comme vous, disent comme vous. Mais si ceux là vous trompent et vous mentent, et pire encore, se conduisent pire que ceux qu'ils dénoncent ? Que se passe-t-il alors ?
Sans doute les adversaires réels du FN seraient bien inspirés de profiter de l'occasion offerte par la décision de la Commission de contrôle des comptes de campagne et les révélations du "Canard enchainé". La confirmation que Marine Le Pen se vit comme une princesse, loin des préoccupations de ce qui est le cœur de son électorat, et qu'en outre, elle entend lui faire payer des boums à 130.000 euros et des petits fours à 22.000 euros peut s'avérer être une arme de destruction massive bien plus efficace qu'une énième démonstration des liens du FN avec un parti néo-fasciste européen.
Peindre Marine Le Pen en Pompadour 2013, entre ses petits fours et son bal costumé FN, c'est un tableau qui ne risque pas de s'oublier... Une image forte pour la société de l'image. Une de ces images qui peuvent vous nuire longtemps, surtout quand elle campe un personnage à l'opposé de celui qui a fait son succès auprès d'un petit peuple qui pourrait enfin constater que voter Marine Le Pen, c'est voter contre soi-même et pour quelqu'un qui, in fine, se moque de vous.
http://leplus.nouvelobs.com/contrib...urs-la-pompadour-face-au-petit-peuple-fn.html
700.000 euros pas remboursés
Ce chiffre accablant, comme bien d'autres, est rapporté dans l'édition du "Canard enchainé" de la semaine. La commission des comptes de campagne, chargée d'étudier de près les dépenses engagées par les candidats lors de la dernière élection présidentielle, a refusé de rembourser 700.000 euros de notes de frais présentés par Marine Le Pen et le FN, au motif que ces frais n'avaient rien à voir avec ceux inhérents à une campagne présidentielle.
Parmi les dépenses de Marine Le Pen dont le remboursement a été refusé, on trouve l'organisation d'une université d'été à Nice (102.442 euros) une note d’hôtel de deux nuits passées dans un quatre étoiles (1363,80 euros) une soirée du comité de soutien (131.173 euros, dont les 22.438 euros de petits fours) et le paiement des propres agents de sécurité de la présidente du FN, qui bénéficiaient alors à l'époque d'une protection policière officielle.
Il faut oser, dans la France d'aujourd'hui, demander le remboursement de 22.438 euros dépensés en petits fours à la République dans une soirée de débauche pour VIP lépénistes, alors que l'on passe son temps, comme Marine Le Pen et ses séides, à faire campagne contre les privilégiés de la France d'en haut, les nantis du "système" et les proxénètes politiques qui ont fait de de la France la "catin du Qatar". Et c'est bien à cela, d'ailleurs, diront les mauvaises langues, que l'on reconnait les Le Pen, à ce qu'ils osent tout.
L'hypocrisie électorale des Le Pen
Ces informations en disent long, pour ceux qui en doutaient, sur le mode de vie de la présidente du FN, sa morale publique, son décalage entre sa dénonciation du "système" et de ses vices, et la réalité du décalage entre elle et ce petit peuple d'en bas qu'elle prétend défendre.
À dire vrai, ceux qui ont pratiqué ou pratiquent encore l'observation de cet étrange parti qu'est le FN, petite affaire de famille en politique, ont toujours su et savent ce qu'il en est du décalage entre la praxis des Le Pen en matière de morale publique, et leur discours de dénonciation permanente des turpitudes, réelles ou non, des autres. Les révélations du "Canard" ne sont pas une bonne nouvelle pour Marine Le Pen, car elles sont de nature à lui nuire bien davantage que celles consacrées aux relations de son parti avec des partis d'extrême droite européens aux idées nauséabondes.
Le petit peuple en colère qui vote FN (ou qui serait tenté de le faire) n'a que faire (hélas, mais c'est une réalité) des relations de ce parti avec le FPÖ autrichien, le Parti de la grande Roumanie ou le Vlaams Belang belge. En revanche, il pourrait se montrer bien plus sensible au fait que Marine Le Pen a le train de vie d'une nouvelle marquise de Pompadour, se vautre dans les petits fours à 22.000 euros dans le cadre d'une soirée entre amis pour 131.000 euros et, en prime, en demande le remboursement aux contribuables, soit ce même petit peuple qu'elle entend délivrer d'un joug fiscal intolérable.
Les Le Pen aiment le luxe et ce qui va avec. Ce sont des hédonistes, qui ont su profiter des facilités offertes aux élus du système démocratique de manière constante dès lors qu'ils y avaient accès, et sans se priver. Il est toujours difficile d'établir, au yeux de l'opinion, ce décalage entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font, pratiques aux antipodes de ce qu'ils professent en représentation publique.
Un opportunité politique pour les détracteurs du FN
Depuis trente ans, les adversaires du FN cherchent, avec plus ou moins de succès, suivant les périodes, les moyens de dégonfler ce phénomène persistant. Force est de constater que l'électorat lepéniste n'a jamais écouté ni entendu les dénonciations en fascisme et/ou extrémisme, ce qui est, somme toute, logique.
Quand on se sent rejeté et exclu, hors "système", on finit par se tourner vers ceux qui se proclament les adversaires du "système", ceux qui vous promettent de mettre fin aux privilèges de la caste et de l'établissement, ceux qui sont comme vous, vivent comme vous, pensent comme vous, disent comme vous. Mais si ceux là vous trompent et vous mentent, et pire encore, se conduisent pire que ceux qu'ils dénoncent ? Que se passe-t-il alors ?
Sans doute les adversaires réels du FN seraient bien inspirés de profiter de l'occasion offerte par la décision de la Commission de contrôle des comptes de campagne et les révélations du "Canard enchainé". La confirmation que Marine Le Pen se vit comme une princesse, loin des préoccupations de ce qui est le cœur de son électorat, et qu'en outre, elle entend lui faire payer des boums à 130.000 euros et des petits fours à 22.000 euros peut s'avérer être une arme de destruction massive bien plus efficace qu'une énième démonstration des liens du FN avec un parti néo-fasciste européen.
Peindre Marine Le Pen en Pompadour 2013, entre ses petits fours et son bal costumé FN, c'est un tableau qui ne risque pas de s'oublier... Une image forte pour la société de l'image. Une de ces images qui peuvent vous nuire longtemps, surtout quand elle campe un personnage à l'opposé de celui qui a fait son succès auprès d'un petit peuple qui pourrait enfin constater que voter Marine Le Pen, c'est voter contre soi-même et pour quelqu'un qui, in fine, se moque de vous.
http://leplus.nouvelobs.com/contrib...urs-la-pompadour-face-au-petit-peuple-fn.html