Maroc - Agadir - Founti séisme qui s'est produit le 29 février 1960

Avec chaque commémoration de l’anniversaire du tremblement de terre d’Agadir, survenue le lundi 29 Février 1960 à 23 heures 43 mn, les Anciens d’Agadir évoquent le souvenir d’une nuit dramatique et nous pensons avec affliction aux nombreuses victimes et au chagrin de leurs familles impuissantes et prisonnières des éléments apocalyptiques, dans cette nuit la plus sombre de notre vie.

Il y’a tant de souvenirs, tant de témoignages entendus des uns et des autres qu’on avait enfoui en soit, pendant toutes ces cinquante dernières années, pour ne pas oublier ses proches, ses voisins, ses amis et surtout le lieu de notre naissance.

Ce sont les souvenirs dont nous se souvenons durant toute cette long période qui nous sépare de cette malheureuse nuit du 29 Février 1960. Certains sont horribles, d’autres dramatiques, d’autres encore effroyables, avec un blocage émotionnel et des traces corporelles pour la majorité des sinistrés.

Seulement, le tremblement de terre d’Agadir n’a pas fissuré que des murs, il a aussi fissuré la vie et même l’existance de toute la communauté ethnique d’Ahl Agadir. Cette population originaire de Founti, d’Agadir Oufela et de Tildi a été victime dans un passé lointaine, d’agressions des portugais puis de l’occupation des français, ensuite le tremblement de terre et des injustices qui l’avait suivie.

En relatant ce triste épisode de l’histoire de notre ville d’Agadir et de sa banlieue, ou le destin s’est joué du sort de sa population ethnique, nous pouvons conclure que la finalité de cette étude sur les terres collectives d’Ahl Agadir est double :

Rendre un solennel hommage aux victimes comme aux rescapés et leurs descendants à l’occasion du 50émé anniversaire de la catastrophe du 29/02/1960.
Léguer aux générations futures d’Agadir et sa banlieue une mémoire écrite sur la réalité de leur région.

Avant l’instauration de l’Islam au Maroc, on peut dire que la propriété foncière collective s’étendait sur tout territoire rural qu’une collectivité ethnique tribale pouvait occuper grâce à son poids démographique et militaire ainsi qu’aux pactes de délimitation territoriale, notamment pastorale, qu’elle pouvait conclure avec des collectivités tribales voisines.

Avec l’Islam la propriété éminente étant reconnue à la Communauté Musulmane (Oumma) et l’usufruit étant reconnu au détenteur effectif de la terre et donc en l’occurrence à la collectivité tribale, les terres collectives seront considérées comme appartenant dans l’indivision aux collectivités tribales.

Sous le Protectorat française, et afin de contrôler politiquement les collectivités ethniques et de favoriser l’installation de colons européens notamment sur les terres des tribus, l’Autorité du Protectorat soumettra ces tribus et leurs terres à la tutelle administrative de l’Etat, c’est-à-dire en fait à un régime de dépendance absolue, et ce, en vertu du dahir du 27 Avril 1919.

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Dans les quartiers de Founti, Yachech et de la Kasbah, tous les bâtiments furent détruits ou sévèrement endommagés, 95 % de la population de ces zones fut ensevelie. Dans le quartier de Talborjt, 90 % des bâtiments furent détruits ou gravement endommagés, la ville nouvelle et le front de mer ont été relativement épargnés, et détruits à 60 %.

Le séisme a fait de 12 000 à 15 000 morts, soit environ un tiers de la population, et environ 25 000 blessés.

C'est le séisme le plus destructeur et le plus meurtrier de l'histoire du Maroc. C'est également le séisme de magnitude « modérée » (moins de 6) le plus destructeur du XXe siècle (par opposition au séisme de Mongolie du 4 décembre 1957 qui ne fit que très peu de victimes malgré sa magnitude de 8,1).

La gravité des dégâts est attribuée au fait que la secousse avait son épicentre juste en dessous de la ville, et à la faible résistance des constructions anciennes. La ville semblait pourtant avoir été historiquement à l'abri des séismes, et ce n'est qu'après des recherches historiques que l'on se rendit compte que la ville, connue à l'époque sous le nom de Santa Cruz do Cabo de Aguer avait déjà été détruite par un tremblement de terre en 1731, ce qui, a postériori, expliquait sans doute la date de 1746 gravée sur le fronton de la porte de l'ancienne Kasbah.
 
MEMOIRE D'AGADIR - FOUNTI

La ville d'Agadir a connue une tragédie par la mort de la moitié de sa population et la destruction de plus de 70% de ses habitations, le 29 Février 1960. Le quartier de Founti est le plus touché et complétement rasé à jamais. Ce court documentaire retrace cette triste histoire d'un quartier martyre

YouTube- MEMOIRE D'AGADIR - FOUNTI
 
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