Ce nétait quun match qualificatif pour les JO de Moscou. Il devint pourtant une obsession nationale. Mis en échec par le Front Polisario dans sa lutte pour la souveraineté sur le Sahara occidental, le Maroc veut soumettre lAlgérie, soutien officieux de son ennemi, sur le terrain. La presse semballe, 90 000 personnes bondent le stade dhonneur de Casablanca, et le défenseur marocain, Ahmed Limane, y va de sa petite déclaration de guerre à la veille de la rencontre : « Nos soldats combattent au front du Sud, nous allons combattre sur le champ de jeu ! » .
Vainqueur de la CAN 1976, avec dans ses rangs le Ballon dor africain Ahmed Faras, lauréat en 1975, le Maroc compte bien faire mordre le sable aux Fennecs. La mobilisation générale est décrétée, et pressé par le pouvoir, Guy Cluseau, lentraîneur français de la sélection, est sommé de rappeler la vieille garde, celle qui a fait des Lions de lAtlas la puissance maghrébine de la décennie. Au total, 60 joueurs sont convoqués, les 30 jeunes de Cluzeau, et 30 Lions plus expérimentés. Le Maroc se regarde le nombril, et du haut de ses certitudes, ignore quune génération dorée émerge à lest de sa frontière. Le match du 5 décembre 1979, disputé à Casablanca, sera tout simplement lacte de naissance de lAlgérie des Fergani, Belloumi, Madjer, et autres Assad. Celle qui dominera lAllemagne trois ans plus tard lors du Mundial espagnol.
Il suffira de seize minutes aux Fennecs pour mettre les Lions à genou. La vitesse dexécution des Algériens surprend la vielle garde marocaine, et linconnu Tedj Bensaoula signe un doublé express (14e, 16e). Asphyxié par la pression politique et par son talentueux adversaire, le Maroc ne livre pas pour autant une copie indigne, mais sa volonté de lemporter à tout prix le conduit à laisser des espaces bien trop grands à la classe des attaquants algériens. Les Lions ont beau réduire le score (Limane, sur pénalty), ils cèdent à trois nouvelles reprises (Bensouala, Guemri, Assad) en seconde période (score final, 1-5). La victoire de substitution tant désirée tourne à lhumiliation. « A la sortie du stade, les supporters ont organisé une sorte de procession funéraire, se rappelle le journaliste, Najib Slami. Ils ont improvisé un cercueil, mis un linceul, et lont décoré dune inscription : ci-gît le football. »
Vainqueur de la CAN 1976, avec dans ses rangs le Ballon dor africain Ahmed Faras, lauréat en 1975, le Maroc compte bien faire mordre le sable aux Fennecs. La mobilisation générale est décrétée, et pressé par le pouvoir, Guy Cluseau, lentraîneur français de la sélection, est sommé de rappeler la vieille garde, celle qui a fait des Lions de lAtlas la puissance maghrébine de la décennie. Au total, 60 joueurs sont convoqués, les 30 jeunes de Cluzeau, et 30 Lions plus expérimentés. Le Maroc se regarde le nombril, et du haut de ses certitudes, ignore quune génération dorée émerge à lest de sa frontière. Le match du 5 décembre 1979, disputé à Casablanca, sera tout simplement lacte de naissance de lAlgérie des Fergani, Belloumi, Madjer, et autres Assad. Celle qui dominera lAllemagne trois ans plus tard lors du Mundial espagnol.
Il suffira de seize minutes aux Fennecs pour mettre les Lions à genou. La vitesse dexécution des Algériens surprend la vielle garde marocaine, et linconnu Tedj Bensaoula signe un doublé express (14e, 16e). Asphyxié par la pression politique et par son talentueux adversaire, le Maroc ne livre pas pour autant une copie indigne, mais sa volonté de lemporter à tout prix le conduit à laisser des espaces bien trop grands à la classe des attaquants algériens. Les Lions ont beau réduire le score (Limane, sur pénalty), ils cèdent à trois nouvelles reprises (Bensouala, Guemri, Assad) en seconde période (score final, 1-5). La victoire de substitution tant désirée tourne à lhumiliation. « A la sortie du stade, les supporters ont organisé une sorte de procession funéraire, se rappelle le journaliste, Najib Slami. Ils ont improvisé un cercueil, mis un linceul, et lont décoré dune inscription : ci-gît le football. »