Le 30 août, Yabiladi, a fait état de l’interpellation, à Bouira dans la wilaya de Relizane, de cinq ressortissants marocains, pour « séjour illégal » en Algérie. La semaine dernière, toujours au même endroit, deux autres citoyens subissent le même sort. Dans les deux cas, il s’agit de jeunes hommes âgés entre 25 ans et 35 ans, entrés clandestinement dans le territoire algérien, non pas pour rejoindre les rangs d’Al Qaida au Maghreb islamique de Abdelmalek Droukdel mais juste pour travailler dans le bâtiment et la décoration artisanale des appartements et des maisons (mosaïque, plâtre et peinture).
Une main d’œuvre qualifiée, et bon marché, qui traverse la frontière terrestre illégalement, attirée par la proximité géographique de la région et surtout des opportunités de travail qu’elle offre dans le secteur du bâtiment, s’installe, le temps d'un chantier, dans la ville de Bouira.
Des patrons informateurs
Le quotidien algérien Al Khabar, révèle dans son édition du dimanche 8 septembre que ce genre d’arrestation, de plus en plus fréquentes dans la wilaya de Relizane, nord-ouest du pays, est la conséquence directe de coup de téléphone de patrons véreux qui ne souhaitent pas honorer leurs « contrats » avec les ouvriers marocains.
L’incident qui s’est produit la semaine dernière concerne deux Marocains, J.H et A.M, respectivement âgés de 24 ans et 27 ans. Une fois qu’ils ont terminé la construction d’une maison à Bouira, la police les a arrêtés. La machine de la justice, s'est vite mise en branle, les condamnant à six mois de prison ferme, d’interdiction de séjour en Algérie et de refoulement direct vers le Maroc.
Selon des chiffres des autorités de la wilaya de Tlemcen, relayés par la presse algérienne, la police locale a procédé à l’arrestation, en 2012, de 721 immigrés clandestins marocains à la recherche d’emplois. La ville de Tamanrasset, dans le sud, connaît, elle aussi, une forte affluence de la main d'oeuvre marocaine.