kiiwii
100% second degré
11/07/2013 à 12:33 Par Benjamin Roger
Chaque année, des centaines de tonnes de hashich sont acheminées illégalement du Maroc vers l'Europe. Pour éviter de se faire pincer, les trafiquants redoublent d'efforts d'imagination.
D'après le dernier rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Maroc reste en 2013 le plus gros producteur mondial de cannabis avec 47 500 hectares de terres cultivées, principalement dans la région du Rif (nord). L'agence onusienne estime en outre que le royaume chérifien produit annuellement 38 000 tonnes d'herbe et 760 tonnes de résine.
Largemment consommé en Europe, le cannabis marocain emprunte chaque jour de multiples voies terrestres, maritimes et aériennes en direction du Vieux continent. Surveillés de près, les trafiquants multiplient les subterfuges pour que leur cargaison arrive à bon port. En voici une petite sélection.
Début juillet, dans le sud de l'Espagne, la police a saisi 900 kilos de résine de cannabis dissimulés dans des caisses de sardines congelées. Les plaquettes, emballées dans un étui en plastique, étaient soigneusement cachées au milieu des sardines. Débarquée dans l'entrepôt d'une société spécialisée dans la congélation des poissons, à Cadix, la marchandise était ensuite envoyée dans une luxueuse villa de Marbella. En tout, quatorze personnes ont été arrêtées et le réseau démantelé.
Les sardines ne sont pas les seuls produits marins qui servent de cachette pour les trafiquants de cannabis. En octobre 2012, la police marocaine avait déjoué le même genre de stratagème en faisant main basse sur "plusieurs tonnes" de haschich dissimulées dans un conteneur de poulpes surgelés à Agadir.
Les fruits et légumes
Les camions de fruits et légumes sont aussi fréquemment utilisés. Le 27 avril dernier, la police espagnole a effectué une saisie record de 32 tonnes de haschich dans le port d'Algésiras. Alors qu'ils contrôlaient un camion frigorifique chargé de melons en provenance du Maroc, les agents de la Guardia civil ont découvert 24 caisses en bois remplies de ballots de cannabis. Valeur estimée du butin : 50 millions d'euros. Il s'agit de la deuxième plus grosse saisie jamais faite en Espagne, derrière les 36 tonnes saisies en 1996 sur un cargo en Galice.
La semaine précédant cette prise exceptionnelle, sept tonnes de cannabis avaient été découvertes, à quelques heures d'intervalle, à Hendaye (frontière franco-espagnole), cette fois dans des chargements d'oranges et de courgettes.
Autre technique : donner la forme d'une pomme ou d'une pomme de terre à la résine de cannabis. Ainsi modelées, les « boules » se fondent dans les marchandises et passent inaperçues, même sous le scanner des douaniers.
Le corps humain
Moins organisés que les gros trafiquants, certains individus n'hésitent pas à sortir du Maroc avec plusieurs kilogrammes de haschich sur eux. En 2006, à Sète, une Française d'origine marocaine - peut-être inspirée par le film Midnight Express - s'était notamment fait prendre avec 1,6 kg ceinturés autour de la taille sous sa djellaba.
D'autres, à l'image des « mules » sud-américaines, dissimulent directement le produit dans leur corps. En juillet 2012, avant d'embarquer dans un vol pour Séville, un réseau de dix-neuf Marocaines, qui s'introduisaient des capsules de haschich dans l'appareil digestif, a ainsi été démantelé.
___
jeuneafrique
Chaque année, des centaines de tonnes de hashich sont acheminées illégalement du Maroc vers l'Europe. Pour éviter de se faire pincer, les trafiquants redoublent d'efforts d'imagination.
D'après le dernier rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Maroc reste en 2013 le plus gros producteur mondial de cannabis avec 47 500 hectares de terres cultivées, principalement dans la région du Rif (nord). L'agence onusienne estime en outre que le royaume chérifien produit annuellement 38 000 tonnes d'herbe et 760 tonnes de résine.
Largemment consommé en Europe, le cannabis marocain emprunte chaque jour de multiples voies terrestres, maritimes et aériennes en direction du Vieux continent. Surveillés de près, les trafiquants multiplient les subterfuges pour que leur cargaison arrive à bon port. En voici une petite sélection.
Début juillet, dans le sud de l'Espagne, la police a saisi 900 kilos de résine de cannabis dissimulés dans des caisses de sardines congelées. Les plaquettes, emballées dans un étui en plastique, étaient soigneusement cachées au milieu des sardines. Débarquée dans l'entrepôt d'une société spécialisée dans la congélation des poissons, à Cadix, la marchandise était ensuite envoyée dans une luxueuse villa de Marbella. En tout, quatorze personnes ont été arrêtées et le réseau démantelé.
Les sardines ne sont pas les seuls produits marins qui servent de cachette pour les trafiquants de cannabis. En octobre 2012, la police marocaine avait déjoué le même genre de stratagème en faisant main basse sur "plusieurs tonnes" de haschich dissimulées dans un conteneur de poulpes surgelés à Agadir.
Les fruits et légumes
Les camions de fruits et légumes sont aussi fréquemment utilisés. Le 27 avril dernier, la police espagnole a effectué une saisie record de 32 tonnes de haschich dans le port d'Algésiras. Alors qu'ils contrôlaient un camion frigorifique chargé de melons en provenance du Maroc, les agents de la Guardia civil ont découvert 24 caisses en bois remplies de ballots de cannabis. Valeur estimée du butin : 50 millions d'euros. Il s'agit de la deuxième plus grosse saisie jamais faite en Espagne, derrière les 36 tonnes saisies en 1996 sur un cargo en Galice.
La semaine précédant cette prise exceptionnelle, sept tonnes de cannabis avaient été découvertes, à quelques heures d'intervalle, à Hendaye (frontière franco-espagnole), cette fois dans des chargements d'oranges et de courgettes.
Autre technique : donner la forme d'une pomme ou d'une pomme de terre à la résine de cannabis. Ainsi modelées, les « boules » se fondent dans les marchandises et passent inaperçues, même sous le scanner des douaniers.
Le corps humain
Moins organisés que les gros trafiquants, certains individus n'hésitent pas à sortir du Maroc avec plusieurs kilogrammes de haschich sur eux. En 2006, à Sète, une Française d'origine marocaine - peut-être inspirée par le film Midnight Express - s'était notamment fait prendre avec 1,6 kg ceinturés autour de la taille sous sa djellaba.
D'autres, à l'image des « mules » sud-américaines, dissimulent directement le produit dans leur corps. En juillet 2012, avant d'embarquer dans un vol pour Séville, un réseau de dix-neuf Marocaines, qui s'introduisaient des capsules de haschich dans l'appareil digestif, a ainsi été démantelé.
___
jeuneafrique