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En cette fin d’année, la société britannique de recherche et d’analyses Economist Intelligence Unit vient de publier une étude sur le risque de troubles sociaux dans 150 pays en 2014. Il en ressort que le Maroc - ainsi que les voisins maghrébins - fait partie des plus exposés. En cause, la lenteur des réponses gouvernementales aux problèmes socio-économiques. Détails.
Le Maroc est un pays à haut risque d’instabilité sociale en 2014, révèle l’Economist Intelligence Unit, filiale du groupe britannique The Economist Group. Celle-ci a, en effet, livré mercredi 25 décembre les résultats d’une analyse sur le risque de troubles sociaux à travers le monde.
Sur les 150 pays concernés par l’analyse, 65 sont classés à haut risque ou à très haut risque, soit 43% de l’ensemble. Aux côtés du Maroc figurent – entre autres - l’Algérie, la Tunisie, Turquie, mais aussi l’Afrique du Sud, l’Espagne et le Portugal. Les données de l’EIU font ressortir 19 pays extrêmement exposés à l’instabilité sociale, dont l’Egypte, le Nigéria, la Grèce et l’Argentine.
« L’Afrique du Nord et le Moyen Orient (MENA), l’Europe du Sud, les Balkans et les anciens pays soviétiques de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) sont bien représentés dans les catégories à risque élevé : 12 des 18 Etats de la région MENA, six des sept pays balkaniques, huit des 12 Etats CEI et cinq des six Etats sud-européens », commente Laza Kekic, analyste et responsable régional à l’EIU. D’après ses explications, les vives manifestations qu’ont connues certains de ces pays cette année, en raison des inégalités sociales et des troubles politiques, expliquent cette situation.
Par ailleurs, sur l’ensemble des pays concernés par cette analyse, 54 présentent un risque moyen. Il s’agit, entre autres, de la France, la Grande Bretagne, l’Italie et Israël, ainsi que certains pays subsahariens dont le Gabon et la Côte d’Ivoire. En outre, 25 pays dont l’Allemagne, la Chine et le Sénégal présentent un risque faible, tandis que 6 seulement sont des pays à très faible risque d’instabilité sociale (la Suisse, l’Autriche et le Japon, entre autres).
Les réactions politiques aux problèmes sociaux-économiques sont « toujours » tardives
De manière générale, les analystes de l’EIU ont observé une montée de l’instabilité sociale dans le monde depuis la crise économique et financière de 2008 et 2009. D’après M. Kekic, 2014 s’avère être une année tendue dans beaucoup de pays parce que les réactions politiques à la « détresse économique viennent toujours avec un certain décalage ». De plus, l’austérité est encore à l’ordre du jour en 2014 dans de nombreux pays. Tout cela, estime-t-il, « alimentera les troubles sociaux ».
Au Maroc, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, tentait de rassurer, affirmant que le projet de loi de finances (PLF) 2014 n'est pas régi par des considérations d'austérité et que toutes les mesures ont été prises pour préserver le pouvoir d'achat des Marocains. Mais il est difficile de croire que l'Etat ne s'est pas inscrit dans une logique d'austérité, alors que c’est ce que lui conseille voire même lui impose ses bailleurs de fonds internationaux (le FMI, entre autres).
De plus, vu la situation économique et financière du royaume, il est clair que la prudence reste de mise, surtout avec un niveau d’endettement qui ne cesse de s’accroitre. Le député socialiste et ancien ministre, Ahmed Reda Chami, révélait récemment que la dette du Maroc avait augmenté de 100 milliards de dirhams en deux ans (2012 et 2013). Et la semaine dernière, le gouverneur de Bank Al Maghrib, Abdelatif Jouhari, annonçait que le taux d’endettement de l’Etat pourrait atteindre 60% du PIB cette année. Autant de réalités qui montrent que le Maroc ne peut, pour l’instant, se comporter comme un Etat à l’aise économiquement et financièrement.
http://www.yabiladi.com/articles/details/21994/maroc-pays-haut-risque-sociale.html
Source yabiladi.
Le Maroc est un pays à haut risque d’instabilité sociale en 2014, révèle l’Economist Intelligence Unit, filiale du groupe britannique The Economist Group. Celle-ci a, en effet, livré mercredi 25 décembre les résultats d’une analyse sur le risque de troubles sociaux à travers le monde.
Sur les 150 pays concernés par l’analyse, 65 sont classés à haut risque ou à très haut risque, soit 43% de l’ensemble. Aux côtés du Maroc figurent – entre autres - l’Algérie, la Tunisie, Turquie, mais aussi l’Afrique du Sud, l’Espagne et le Portugal. Les données de l’EIU font ressortir 19 pays extrêmement exposés à l’instabilité sociale, dont l’Egypte, le Nigéria, la Grèce et l’Argentine.
« L’Afrique du Nord et le Moyen Orient (MENA), l’Europe du Sud, les Balkans et les anciens pays soviétiques de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) sont bien représentés dans les catégories à risque élevé : 12 des 18 Etats de la région MENA, six des sept pays balkaniques, huit des 12 Etats CEI et cinq des six Etats sud-européens », commente Laza Kekic, analyste et responsable régional à l’EIU. D’après ses explications, les vives manifestations qu’ont connues certains de ces pays cette année, en raison des inégalités sociales et des troubles politiques, expliquent cette situation.
Par ailleurs, sur l’ensemble des pays concernés par cette analyse, 54 présentent un risque moyen. Il s’agit, entre autres, de la France, la Grande Bretagne, l’Italie et Israël, ainsi que certains pays subsahariens dont le Gabon et la Côte d’Ivoire. En outre, 25 pays dont l’Allemagne, la Chine et le Sénégal présentent un risque faible, tandis que 6 seulement sont des pays à très faible risque d’instabilité sociale (la Suisse, l’Autriche et le Japon, entre autres).
Les réactions politiques aux problèmes sociaux-économiques sont « toujours » tardives
De manière générale, les analystes de l’EIU ont observé une montée de l’instabilité sociale dans le monde depuis la crise économique et financière de 2008 et 2009. D’après M. Kekic, 2014 s’avère être une année tendue dans beaucoup de pays parce que les réactions politiques à la « détresse économique viennent toujours avec un certain décalage ». De plus, l’austérité est encore à l’ordre du jour en 2014 dans de nombreux pays. Tout cela, estime-t-il, « alimentera les troubles sociaux ».
Au Maroc, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, tentait de rassurer, affirmant que le projet de loi de finances (PLF) 2014 n'est pas régi par des considérations d'austérité et que toutes les mesures ont été prises pour préserver le pouvoir d'achat des Marocains. Mais il est difficile de croire que l'Etat ne s'est pas inscrit dans une logique d'austérité, alors que c’est ce que lui conseille voire même lui impose ses bailleurs de fonds internationaux (le FMI, entre autres).
De plus, vu la situation économique et financière du royaume, il est clair que la prudence reste de mise, surtout avec un niveau d’endettement qui ne cesse de s’accroitre. Le député socialiste et ancien ministre, Ahmed Reda Chami, révélait récemment que la dette du Maroc avait augmenté de 100 milliards de dirhams en deux ans (2012 et 2013). Et la semaine dernière, le gouverneur de Bank Al Maghrib, Abdelatif Jouhari, annonçait que le taux d’endettement de l’Etat pourrait atteindre 60% du PIB cette année. Autant de réalités qui montrent que le Maroc ne peut, pour l’instant, se comporter comme un Etat à l’aise économiquement et financièrement.
http://www.yabiladi.com/articles/details/21994/maroc-pays-haut-risque-sociale.html
Source yabiladi.