Bad Boy
Le Maroc tu peux pas test
Maroc : Ramadan pour tous !
A Rabat, le jeûne sapparente à une coutume
Ils sont étrangers et non-musulmans mais ils ne peuvent échapper au Ramadan à Rabat, au Maroc, leur ville de résidence. Certains sen sont rendus compte à leurs dépens.
Plus quune pratique religieuse, faire le ramadhan est devenu dans certaines villes une coutume. Exemple à Rabat, où il semble malvenu de se nourrir au vu et au su de tous. Barnabé est un français [1] installé dans la capitale politique marocaine depuis quelques mois où il travaille pour une organisation internationale. Il en a fait la déconcertante expérience. « Je me suis fait remonter les bretelles par un chauffeur de taxi à un feu rouge parce que je buvais de leau au volant. Pour lui, cela ne se faisait pas. En dépit de la plaque dimmatriculation de ma voiture et de mon aspect physique qui indiquaient que jétais étranger, mon comportement était inexcusable, selon lui. Javais beau lui expliquer quil faisait chaud et le profond respect que javais pour les musulmans, ça na pas suffi à le calmer. Au contraire. Heureusement, le feu est passé au vert. Je pense que si nous étions à Marrakech, une ville plus touristique, les choses se seraient passées autrement. Les gens y sont plus habitués aux étrangers ».
Respecter la tradition
Sattirer les foudres des passants pour avoir goulûment mordu dans le pain quon vient dacheter. Cest ce qui est arrivé à un autre "mécréant", cette fois-ci de nationalité ghanéenne, travaillant également à Rabat. Un haut fonctionnaire international, qui a requis lanonymat, raconte la mésaventure de son collaborateur. « Il est allé acheter du pain en pleine journée, explique-t-il. Le boulanger la servi en pensant quil le réservait pour liftar (rupture du jeûne). Mais au lieu de ranger son pain, mon collaborateur sen est offert une bouchée parce quil avait faim. Immédiatement, des gens se sont approchés pour lui dire quil ne pouvait pas manger à cette heure-là. Il leur a répondu quil nétait pas musulman. Réponse de ses interlocuteurs : "Tu es dans un pays musulman, tu respectes la tradition".
Pour éviter tout quiproquo, la meilleure façon de faire est peut-être celle qua trouvée le diplomate, originaire dAfrique centrale. « Je jeûne comme les musulmans. Cela mest certainement moins pénible que pour les Marocains parce que jai lhabitude de ne prendre quun repas par jour, à 19h. Et puis, cest plus simple davoir le même rythme que ceux avec qui vous travaillez toute la journée. » Et le fonctionnaire international se plie à la tradition au-delà des frontières marocaines. En déplacement récemment dans une grande capitale européenne, il sest privé de déjeuner à la grande surprise de certains des convives qui partageaient le repas avec lui.
Pour tous ceux qui nauraient pas la force de faire le ramadan et qui résident à Rabat, une seule consigne simpose afin déviter lire des pratiquants : manger en toute discrétion. Bon ramadan à tous !
Afrik
A Rabat, le jeûne sapparente à une coutume
Ils sont étrangers et non-musulmans mais ils ne peuvent échapper au Ramadan à Rabat, au Maroc, leur ville de résidence. Certains sen sont rendus compte à leurs dépens.
Plus quune pratique religieuse, faire le ramadhan est devenu dans certaines villes une coutume. Exemple à Rabat, où il semble malvenu de se nourrir au vu et au su de tous. Barnabé est un français [1] installé dans la capitale politique marocaine depuis quelques mois où il travaille pour une organisation internationale. Il en a fait la déconcertante expérience. « Je me suis fait remonter les bretelles par un chauffeur de taxi à un feu rouge parce que je buvais de leau au volant. Pour lui, cela ne se faisait pas. En dépit de la plaque dimmatriculation de ma voiture et de mon aspect physique qui indiquaient que jétais étranger, mon comportement était inexcusable, selon lui. Javais beau lui expliquer quil faisait chaud et le profond respect que javais pour les musulmans, ça na pas suffi à le calmer. Au contraire. Heureusement, le feu est passé au vert. Je pense que si nous étions à Marrakech, une ville plus touristique, les choses se seraient passées autrement. Les gens y sont plus habitués aux étrangers ».
Respecter la tradition
Sattirer les foudres des passants pour avoir goulûment mordu dans le pain quon vient dacheter. Cest ce qui est arrivé à un autre "mécréant", cette fois-ci de nationalité ghanéenne, travaillant également à Rabat. Un haut fonctionnaire international, qui a requis lanonymat, raconte la mésaventure de son collaborateur. « Il est allé acheter du pain en pleine journée, explique-t-il. Le boulanger la servi en pensant quil le réservait pour liftar (rupture du jeûne). Mais au lieu de ranger son pain, mon collaborateur sen est offert une bouchée parce quil avait faim. Immédiatement, des gens se sont approchés pour lui dire quil ne pouvait pas manger à cette heure-là. Il leur a répondu quil nétait pas musulman. Réponse de ses interlocuteurs : "Tu es dans un pays musulman, tu respectes la tradition".
Pour éviter tout quiproquo, la meilleure façon de faire est peut-être celle qua trouvée le diplomate, originaire dAfrique centrale. « Je jeûne comme les musulmans. Cela mest certainement moins pénible que pour les Marocains parce que jai lhabitude de ne prendre quun repas par jour, à 19h. Et puis, cest plus simple davoir le même rythme que ceux avec qui vous travaillez toute la journée. » Et le fonctionnaire international se plie à la tradition au-delà des frontières marocaines. En déplacement récemment dans une grande capitale européenne, il sest privé de déjeuner à la grande surprise de certains des convives qui partageaient le repas avec lui.
Pour tous ceux qui nauraient pas la force de faire le ramadan et qui résident à Rabat, une seule consigne simpose afin déviter lire des pratiquants : manger en toute discrétion. Bon ramadan à tous !
Afrik