Hauts responsables de lUnion européenne et technocrates en poste à Bruxelles ne sont pas avares en compliments à légard du Maroc quand il sagit dapprécier ses réalisations par rapport à celles de leurs autres partenaires du pourtour méditerranéen. « Pays de référence » « situation davant-garde dans la sous-région », « importantes avancées en matière de gouvernance et dans les domaines économique et social »...
Ce sont quelques-unes des observations entendues, lors des différents exposés faits devant quelques représentants de la presse locale en visite au sein des institutions européennes du 16 au 19 mars. Preuve que lEurope soutient fermement le Maroc à poursuivre les réformes, les officiels ont mis en exergue à plusieurs reprises le montant conséquent des aides financières consenties depuis la signature de laccord dassociation qui est entré en vigueur en 2000.
Rien que pour la période 2007-2010, il lui est alloué 654 millions deuros (7,3 milliards de DH) au titre du programme indicatif national qui comprend cinq axes : secteur social (réduction de la pauvreté, alphabétisation, réforme de lassurance maladie, santé...), droits de lhomme et gouvernance (appui au ministère de la justice, droits de lhomme), renforcement institutionnel (réforme de ladministration publique, programme dappui au plan daction), modernisation économique (investissement et exportation des produits industriels, formation professionnelle, agriculture, amélioration des routes, énergie) et environnement (dépollution, traitement des déchets). Sur cette période, le Maroc est le premier bénéficiaire des subventions européennes parmi les pays concernés par la politique du voisinage.
Et lEurope dit même être prête à augmenter ses contributions. « Si un pays fait plus, nous en faisons plus », a dailleurs déclaré Benita Ferrero-Waldner, commissaire pour les relations extérieures et la politique du voisinage.
Ce sera sans doute le cas dans les prochaines années parce que les relations entre les deux parties ont franchi un nouveau palier avec le rang de statut avancé auquel aspire le Royaume. La concrétisation des différents points de la feuille de route nécessitera un accompagnement financier conséquent, tant les chantiers ouverts, ou en instance, sont très lourds. Cette feuille de route, « très ambitieuse pour le développement de nos relations », a souligné Mme Ferrero Waldner, balaie tous les domaines de la coopération. Les deux parties saccordent sur lapprofondissement de la coopération politique (sécurité, droits de lhomme, justice), lintégration plus poussée dans le marché commun européen, linstauration dune zone de libre-échange renforcée et le renforcement de la coopération sectorielle (énergie, transport, éducation, agriculture, pêche...). A cet égard, le Maroc se résoudra, entre autres, à mettre son cadre législatif et technique (normes) en conformité avec les acquis communautaires. Cest un travail de longue haleine. Dailleurs, aucune échéance nest fixée.
Une contrepartie difficile à accepter pour le Maroc
Toutefois, le coup de pouce des Vingt-sept nest pas mu par une simple philanthropie. LUE a tout simplement compris que la stabilité dans la région (au sud de la Méditerranée comme en Europe de lest) est indispensable pour que ses membres puissent continuer à prospérer. Elle cherche dans la même veine à endiguer le flot des immigrés clandestins à la recherche dun mieux-être dans le Vieux Continent. A ce niveau, le Maroc est appelé avec insistance à jouer un rôle de premier plan. La commissaire européenne la rappelé en des termes à peine voilés. Non sans souligner que lUE a répondu favorablement à un certain nombre de requêtes marocaines, elle a fait savoir en substance que les négociations sur laccord de réadmission (le fait de renvoyer vers le Maroc tout immigré clandestin qui aurait transité par ses frontières) traîne depuis 2003 et quil est temps de les conclure, cest-à-dire dans les meilleurs délais. Un dossier chaud, sil en est.
De ce côté-ci, on accepte difficilement de jouer la partition demandée pour des raisons objectives : le risque dhériter de « la patate chaude » avec toutes les conséquences -financières et sociales- qui en découlent, et la peur dêtre cloué au pilori, à la moindre bavure, par les organisations non gouvernementales de défense des droits de lhomme qui, dailleurs, sont foncièrement hostiles à tout accord dans ce sens. Les négociateurs devront donc faire preuve dingéniosité pour ne pas céder à la pression de lUE qui fait de ce dossier une priorité.
Source : La vie éco - Alié Dior Ndour
Ce sont quelques-unes des observations entendues, lors des différents exposés faits devant quelques représentants de la presse locale en visite au sein des institutions européennes du 16 au 19 mars. Preuve que lEurope soutient fermement le Maroc à poursuivre les réformes, les officiels ont mis en exergue à plusieurs reprises le montant conséquent des aides financières consenties depuis la signature de laccord dassociation qui est entré en vigueur en 2000.
Rien que pour la période 2007-2010, il lui est alloué 654 millions deuros (7,3 milliards de DH) au titre du programme indicatif national qui comprend cinq axes : secteur social (réduction de la pauvreté, alphabétisation, réforme de lassurance maladie, santé...), droits de lhomme et gouvernance (appui au ministère de la justice, droits de lhomme), renforcement institutionnel (réforme de ladministration publique, programme dappui au plan daction), modernisation économique (investissement et exportation des produits industriels, formation professionnelle, agriculture, amélioration des routes, énergie) et environnement (dépollution, traitement des déchets). Sur cette période, le Maroc est le premier bénéficiaire des subventions européennes parmi les pays concernés par la politique du voisinage.
Et lEurope dit même être prête à augmenter ses contributions. « Si un pays fait plus, nous en faisons plus », a dailleurs déclaré Benita Ferrero-Waldner, commissaire pour les relations extérieures et la politique du voisinage.
Ce sera sans doute le cas dans les prochaines années parce que les relations entre les deux parties ont franchi un nouveau palier avec le rang de statut avancé auquel aspire le Royaume. La concrétisation des différents points de la feuille de route nécessitera un accompagnement financier conséquent, tant les chantiers ouverts, ou en instance, sont très lourds. Cette feuille de route, « très ambitieuse pour le développement de nos relations », a souligné Mme Ferrero Waldner, balaie tous les domaines de la coopération. Les deux parties saccordent sur lapprofondissement de la coopération politique (sécurité, droits de lhomme, justice), lintégration plus poussée dans le marché commun européen, linstauration dune zone de libre-échange renforcée et le renforcement de la coopération sectorielle (énergie, transport, éducation, agriculture, pêche...). A cet égard, le Maroc se résoudra, entre autres, à mettre son cadre législatif et technique (normes) en conformité avec les acquis communautaires. Cest un travail de longue haleine. Dailleurs, aucune échéance nest fixée.
Une contrepartie difficile à accepter pour le Maroc
Toutefois, le coup de pouce des Vingt-sept nest pas mu par une simple philanthropie. LUE a tout simplement compris que la stabilité dans la région (au sud de la Méditerranée comme en Europe de lest) est indispensable pour que ses membres puissent continuer à prospérer. Elle cherche dans la même veine à endiguer le flot des immigrés clandestins à la recherche dun mieux-être dans le Vieux Continent. A ce niveau, le Maroc est appelé avec insistance à jouer un rôle de premier plan. La commissaire européenne la rappelé en des termes à peine voilés. Non sans souligner que lUE a répondu favorablement à un certain nombre de requêtes marocaines, elle a fait savoir en substance que les négociations sur laccord de réadmission (le fait de renvoyer vers le Maroc tout immigré clandestin qui aurait transité par ses frontières) traîne depuis 2003 et quil est temps de les conclure, cest-à-dire dans les meilleurs délais. Un dossier chaud, sil en est.
De ce côté-ci, on accepte difficilement de jouer la partition demandée pour des raisons objectives : le risque dhériter de « la patate chaude » avec toutes les conséquences -financières et sociales- qui en découlent, et la peur dêtre cloué au pilori, à la moindre bavure, par les organisations non gouvernementales de défense des droits de lhomme qui, dailleurs, sont foncièrement hostiles à tout accord dans ce sens. Les négociateurs devront donc faire preuve dingéniosité pour ne pas céder à la pression de lUE qui fait de ce dossier une priorité.
Source : La vie éco - Alié Dior Ndour