· Limam Naboulsi attire plus de 20.000 prieurs chaque soir
· Aucune programmation culturelle dans la cité
Pas une âme dehors à 19h15 et à lexception de quelques touristes étrangers, les rues restent désertes pendant les 30 minutes suivantes. Lheure du ftour demeure sacrée. Ensuite, cest le branle-bas de combat dans les rues de la cité ocre, notamment en direction de la médina. Depuis trois ans, laprès-ftour est étroitement lié aux mosquées. A Marrakech, cest la mosquée Koutoubia où prêche Dr Abderrahim Naboulsi qui bat les records daffluence. Chaque soir, ils sont plus de 20.000 prieurs qui sy réunissent durant 2 heures pour la prière de lIchaa et des Tarawihs. La mosquée devient le point de mire, éclipsant même la place Jamaâ El Fna, non loin, et ses animateurs. Difficile de trouver une place dans la mosquée ni même sur lesplanade de la Koutoubia. Certains sacrifient lheure du ftour et rompent le jeûne sur place pour être aux premières rangées. Des gens de tous âges et de toutes classes, des vieux, des enfants, des femmes On fait peu attention à lendroit. On nettoie un carré de terre avec un chiffon et on suit le mouvement. La réputation du cheikh, un Marrakchi, docteur dEtat en sciences islamiques et auteur de plusieurs ouvrages, nest plus à faire. A chaque Ramadan, cet enseignant à luniversité en Arabie saoudite tient à retourner au pays et diriger les prières dans une des mosquées de Marrakech. Son interprétation du Coran et sa voix lui ont valu un grand succès. Naboulsi subjugue lassistance. Doù son affectation cette année à la grande mosquée Koutoubia au grand plaisir des fidèles. Le phénomène Naboulsi a suscité même lintérêt des touristes, comme le cas de ces deux Françaises qui ont assisté pendant 5 jours à leffervescence sur lesplanade et demandé à rencontrer limam. Elles se seraient converties à lIslam, il y a trois jours.
Effet de mode ou excès de piété pendant ce Ramadan, la foule est chaque soir encore plus compacte. A la sortie de la mosquée après les Tarawihs, cest à chaque fois lhystérie. Jeunes et moins jeunes tentent dapprocher ou prendre en photo limam. Les services de sécurité se renforcent au fil des jours. On sattend à davantage de personnes lors des derniers dix jours du Ramadan et ce, dans toutes les mosquées de la ville. Celles de Moulay Yazid et de Bab Doukkala ne désemplissent pas non plus depuis le début du mois de jeûne.
En dehors de lanimation spirituelle, aucune autre nest programmée durant ce Ramadan, contrairement aux années précédentes. Dans les cafés, cest plutôt calme. Rien dans les hôtels non plus.
De notre correspondante,
Badra BERRISSOULE
L'économiste