Alliée au CEA, la biotech française développe un traitement pour protéger les populations exposées à la radioactivité.
Bientôt une arme pour protéger la population contre une contamination nucléaire, qu'il s'agisse d'un accident de type Fukushima ou d'un attentat?
C'est le projet de l'entreprise française de biotechnologie Medesis Pharma alliée au Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Ils ont déposé un brevet européen commun et développent des produits capables d'extraire le plutonium des personnes contaminées.
Medesis utilise une nanotechnologie, Aonys, qui transporte des ions métalliques dans l'organisme.
Son traitement est une micro-émulsion «eau dans l'huile» administrée par voie buccale, constituée de trois lipides spécifiques identifiés au cours de recherches menées entre 1992 et 1997, sur un extrait purifié d'une plante antidiabétique, l'ortie.
Inhalé avec un vaporisateur individuel, le produit traverse la muqueuse, rejoint la circulation lymphatique et sanguine et pénètre dans toutes les cellules. Administré pendant plusieurs semaines, Aonys fait peu à peu diminuer les doses de produits toxiques présentes dans l'organisme.
Créé en 2003 près de Montpellier, implanté aussi à Montréal, au Canada où il vient d'installer une partie de son équipe de recherche au sein de l'Institut Neomed, Medesis a commencé à collaborer avec le CEA en 2004 et a déjà levé 15 millions d'euros.
Malades bipolaires
La biotech prévoit de lever d'autres fonds pour lancer le développement pharmaceutique du produit de décorporation du plutonium.
Il pourrait être mis sur le marché d'ici à 2017 et sera suivi de produits pour le césium et l'uranium, explique Jean-Claude Maurel, président de Medesis.
Il cible les États, censés constituer des stocks de médicaments pour protéger les populations civiles vivant à proximité des centrales nucléaires. «Il suffira d'avoir un stock couvrant les besoins de la population sur un rayon de 30 km autour d'une centrale, ce qui correspond à la zone d'évacuation d'urgence en cas d'accident. À titre d'exemple, cette zone autour de la centrale du Bugey englobe 700.000 personnes», explique le fondateur de Medesis. La valeur d'un million de doses s'élevant à près de 60 millions d'euros, la société anticipe une très forte hausse de son chiffre d'affaires, estimé à «plusieurs centaines de millions d'euros» sur les deux premières années de commercialisation de ce produit.
«Nous serons les premiers à lancer un produit de type spray individuel pour la décorporation du plutonium et du césium, mais aussi de l'uranium, pour lequel aucun traitement n'existait à ce jour», détaille Jean-Claude Maurel.
Avec la même technologie, qui lui permet d'administrer des ions métalliques à doses très basses, Medesis développe des traitements pour les maladies neurodégénératrices telles que la maladie de Huntington.
Fin 2014, la biotech lancera la phase 2 de développement clinique d'un produit à base de lithium, utilisé pour le traitement des malades bipolaires. «Un autre marché de plusieurs centaines de millions d'euros», selon Jean-Claude Maurel.
le figaro
mam
Bientôt une arme pour protéger la population contre une contamination nucléaire, qu'il s'agisse d'un accident de type Fukushima ou d'un attentat?
C'est le projet de l'entreprise française de biotechnologie Medesis Pharma alliée au Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Ils ont déposé un brevet européen commun et développent des produits capables d'extraire le plutonium des personnes contaminées.
Medesis utilise une nanotechnologie, Aonys, qui transporte des ions métalliques dans l'organisme.
Son traitement est une micro-émulsion «eau dans l'huile» administrée par voie buccale, constituée de trois lipides spécifiques identifiés au cours de recherches menées entre 1992 et 1997, sur un extrait purifié d'une plante antidiabétique, l'ortie.
Inhalé avec un vaporisateur individuel, le produit traverse la muqueuse, rejoint la circulation lymphatique et sanguine et pénètre dans toutes les cellules. Administré pendant plusieurs semaines, Aonys fait peu à peu diminuer les doses de produits toxiques présentes dans l'organisme.
Créé en 2003 près de Montpellier, implanté aussi à Montréal, au Canada où il vient d'installer une partie de son équipe de recherche au sein de l'Institut Neomed, Medesis a commencé à collaborer avec le CEA en 2004 et a déjà levé 15 millions d'euros.
Malades bipolaires
La biotech prévoit de lever d'autres fonds pour lancer le développement pharmaceutique du produit de décorporation du plutonium.
Il pourrait être mis sur le marché d'ici à 2017 et sera suivi de produits pour le césium et l'uranium, explique Jean-Claude Maurel, président de Medesis.
Il cible les États, censés constituer des stocks de médicaments pour protéger les populations civiles vivant à proximité des centrales nucléaires. «Il suffira d'avoir un stock couvrant les besoins de la population sur un rayon de 30 km autour d'une centrale, ce qui correspond à la zone d'évacuation d'urgence en cas d'accident. À titre d'exemple, cette zone autour de la centrale du Bugey englobe 700.000 personnes», explique le fondateur de Medesis. La valeur d'un million de doses s'élevant à près de 60 millions d'euros, la société anticipe une très forte hausse de son chiffre d'affaires, estimé à «plusieurs centaines de millions d'euros» sur les deux premières années de commercialisation de ce produit.
«Nous serons les premiers à lancer un produit de type spray individuel pour la décorporation du plutonium et du césium, mais aussi de l'uranium, pour lequel aucun traitement n'existait à ce jour», détaille Jean-Claude Maurel.
Avec la même technologie, qui lui permet d'administrer des ions métalliques à doses très basses, Medesis développe des traitements pour les maladies neurodégénératrices telles que la maladie de Huntington.
Fin 2014, la biotech lancera la phase 2 de développement clinique d'un produit à base de lithium, utilisé pour le traitement des malades bipolaires. «Un autre marché de plusieurs centaines de millions d'euros», selon Jean-Claude Maurel.
le figaro
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