Lancé en 1982, abandonné dans les années 1990, relancé en 2006 : le grand projet naccouchera que dune ligne. Et encore
En trente ans, le projet de métro na cessé dêtre suspendu et ajourné. Il accuse aujourdhui un retard de livraison digne du Guinness des records. « Le métro, cest comme le bonheur, cest toujours pour bientôt », samuse un chauffeur de taxi algérois. Problèmes financiers, terrorisme, infiltrations deau de mer Presque tout a été dit pour justifier les retards. À présent, le ministre des Transports, Amar Tou, invoque des tests de sécurité pas encore concluants pour expliquer un énième report de la mise en service.
Une autre cause du retard se situe sous la place des Martyrs, le cur historique de la capitale. En 2009, on y découvre, à 7 m de profondeur, une basilique romaine du IVe siècle. Au grand dam de son homologue des Transports, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, impose alors la modification des plans de la station principale pour préserver les trésors archéologiques. Des experts sont envoyés à Athènes pour sinspirer de lexemple grec et imaginer une station musée.
Et ce nest pas tout. Né du partenariat conclu en 2007 entre lEntreprise du métro dAlger (EMA) et la Régie autonome des transports parisiens (RATP), le gestionnaire du métro, RATP-El Djazaïr, connaît des désaccords internes. On se rejette la responsabilité des retards, et personne ne veut en assumer les conséquences financières. En février dernier, lex-Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin est même dépêché à Alger pour tenter une médiation entre les partenaires fâchés.
Alors que la première ligne devait être mise en service fin 2008, rien ne roule encore. Le projet a déjà coûté la bagatelle de 90 milliards de dinars (environ 900 millions deuros), ce qui pose la question de sa rentabilité. « Toutes les excuses ne camoufleront pas lincompétence des walis [préfets, NDLR] et des ministres des Transports qui se sont succédé, sindigne un ingénieur. Le métro marseillais a été mis en service en quatre ans ; au bout de dix ans, il disposait de 22 km, alors que nous attendons les 10 km de notre première ligne depuis plus de trente ans. » La comparaison est cruelle.
Jeune Afrique
En trente ans, le projet de métro na cessé dêtre suspendu et ajourné. Il accuse aujourdhui un retard de livraison digne du Guinness des records. « Le métro, cest comme le bonheur, cest toujours pour bientôt », samuse un chauffeur de taxi algérois. Problèmes financiers, terrorisme, infiltrations deau de mer Presque tout a été dit pour justifier les retards. À présent, le ministre des Transports, Amar Tou, invoque des tests de sécurité pas encore concluants pour expliquer un énième report de la mise en service.
Une autre cause du retard se situe sous la place des Martyrs, le cur historique de la capitale. En 2009, on y découvre, à 7 m de profondeur, une basilique romaine du IVe siècle. Au grand dam de son homologue des Transports, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, impose alors la modification des plans de la station principale pour préserver les trésors archéologiques. Des experts sont envoyés à Athènes pour sinspirer de lexemple grec et imaginer une station musée.
Et ce nest pas tout. Né du partenariat conclu en 2007 entre lEntreprise du métro dAlger (EMA) et la Régie autonome des transports parisiens (RATP), le gestionnaire du métro, RATP-El Djazaïr, connaît des désaccords internes. On se rejette la responsabilité des retards, et personne ne veut en assumer les conséquences financières. En février dernier, lex-Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin est même dépêché à Alger pour tenter une médiation entre les partenaires fâchés.
Alors que la première ligne devait être mise en service fin 2008, rien ne roule encore. Le projet a déjà coûté la bagatelle de 90 milliards de dinars (environ 900 millions deuros), ce qui pose la question de sa rentabilité. « Toutes les excuses ne camoufleront pas lincompétence des walis [préfets, NDLR] et des ministres des Transports qui se sont succédé, sindigne un ingénieur. Le métro marseillais a été mis en service en quatre ans ; au bout de dix ans, il disposait de 22 km, alors que nous attendons les 10 km de notre première ligne depuis plus de trente ans. » La comparaison est cruelle.
Jeune Afrique