Meuse : Il urinait dans le café de ses chefs et le repas de ses collègues : 12 mois ferme

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Après 20 ans d’ancienneté dans son travail, un salarié s’est mis à s’adonner à toutes sortes d’exhibitions sexuelles, s’insérant par exemple une carotte dans le séant en public, et humiliant certains collègues. L’homme profitait du handicap d’un collaborateur pour le harceler.​


Il déféquait dans des boîtes et les plaçait au congélateur de son travail, il urinait dans le café de ses supérieurs et dans les repas de collègues, rentrait son sexe dans les baguettes de pain, s’est même inséré une carotte dans le postérieur, exhibait son sexe en érection, et profitait de surcroît du handicap d’un collègue pour le toucher sans son consentement… Des faits qui se sont déroulés à la vue de tous, sur son lieu de travail, d’avril 2017 à avril 2023.

L'auteur de ces faits était jugé ce mardi au tribunal correctionnel de Bar-le-Duc pour exhibition sexuelle, harcèlement moral et agression sexuelle.

Des actes devenus « monnaie courante »​

Quand les juges l’interrogent sur ses motivations, il déclare que ce n’étaient « que des jeux entre collègues », « des défis ». Les faits liés à son sexe : que « des on-dit », jure-t-il au début. Avant de reconnaître petit à petit l’ensemble des faits cités par la présidente. Au travail, les « provocations » et « humiliations » ont créé « un véritable climat de défiance » : plus personne n’osait amener de la nourriture au travail. Les exhibitions et moqueries envers le salarié en situation de handicap sont devenues « monnaie courante », selon l’un des témoins. Les deux collègues principalement concernés étaient présents à l’audience, ce mardi. « C’est moins stressant maintenant », témoigne l’un d’eux. « C’est du passé, on attend simplement la justice », soulignent les deux victimes. Seul l’un d’eux s’est constitué partie civile, sans demander aucune indemnisation financière. Le mis en cause parviendra à lâcher un mot d’excuse, poussé par les juges.

Employé lambda depuis 20 ans, l’homme d’une soixantaine d’années commence pourtant à s’adonner à ces « jeux » en 2017. Quel a été le déclic ? Était-ce par ennui ? Par vengeance ? Le tribunal tente de comprendre, sans grand résultat. Le mis en cause évoque un trouble de bipolarité détecté et traité depuis 1995. Argument qui ne convainc pas. « Vous preniez du plaisir à vous exhiber ? », demande l’une des assesseures. « Non, c’était juste drôle. » L’expertise ne relève aucune « pathologie psychiatrique » mais dénote une « tendance exhibitionniste » et « une incapacité à refréner ses pulsions ». Trois ans après la procédure disciplinaire, sa mise à pied et son licenciement, l’homme « n’arrive pas à comprendre ». Pourtant, l’ancien salarié avait été hospitalisé au CHS de Fains-Véel peu après les derniers faits et est toujours suivi par un psychiatre.

Une peine ferme aménagée​

Malgré une seule condamnation datant de février 2024 pour des appels malveillants, le parquet se dit « inquiet » face à l’absence d’explication, le caractère intentionnel des faits et l’utilisation de la vulnérabilité d’autrui pour agir. Pour ses réquisitions, le parquet opte pour 9 mois ferme mais aménageables, un suivi sociojudiciaire de 10 ans (et 3 ans de prison en cas de non-respect), une peine de 5 ans d’inéligibilité et l’inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).

L'ex-employé a été condamné à 12 mois ferme, aménagés en détention à domicile sous surveillance électronique et à avoir un suivi sociojudiciaire pendant 5 ans. Il comprend : une injonction de soin, l’interdiction de contacter les deux victimes, de paraître à leur domicile ou sur le lieu de travail, l’inscription au FIJAIS, la privation du droit d’éligibilité pendant 5 ans et l’obligation de payer les sommes dues au Trésor public.

 
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