rifichan
de retour!
http://www.youtube.com/watch?v=Pz4WkNNHABY
6 000 HABITANTS ENTRE LE MIB ET LUNION SACRÉE
Petit Bard : fric contre pouvoir militant
Le mercredi 28 juillet 2004
En un mois le Mouvement de lImmigration et des Banlieues (MIB) a fait plier la droite et la gauche dans laffaire du Petit Bard. Jeudi, cest Jean-Philippe Daubresse, le sympathique ministre du logement qui sest déplacée dans la cité au côté du préfet, du maire PS de Montpellier Hélène Mandrou et du député UMP Jacques Domergue. Comme les rois mages, les politiques unis au moins en apparence ne sont pas venus les mains vides. Ils ont annoncé une manne sonnante et trébuchante de 80 millions de pour 400 logements rénovés au final et un quartier où il fait bon vivre. Mais les contribuables doivent-ils débourser 200 000 e dargent public par appartement, soit le prix dune petite maison, pour renflouer les caisses de propriétaires privés ? La paix sociale est, paraît-il, à ce prix. Mais entre ceux qui ont piqué dans la caisse du Petit Bard depuis des années et vont passer en justice et la spéculation immobilière, il y a de quoi rester dubitatif.
Avant tout il y a le drame. Le 13 juin, Houssine, 31 ans, trouve la mort dans lincendie du Petit Bard. Il y a aussi le relogement des vingt familles du bâtiment sinistré obtenu après un mois et demi de lutte. Il y a enfin et surtout la misère au quotidien de 6 000 personnes, des Marocains pour la plupart, entassées dans 800 logements délabrés. Au dernier recensement on a compté pour une cage descalier de 12 appartements, jusquà 132 enfants et une vingtaine dadultes ! De plus, comme le dira le ministre du logement, « Le Petit Bard est la copropriété privée la plus dégradée de France ».
MIB force tranquille
Pourtant, qui aurait parié un kopeck il y a un mois sur le fait quun membre du gouvernement ferait le déplacement au Petit Bard comme fédérateur dune alliance gauche-droite voulant éviter une explosion sociale ? Omeyya Seddik, le leader local du Mouvement de lImmigration et des Banlieues, et ses militants ont fait basculer en 40 jours le rapport de force. Jeudi, lors de la visite du ministre, ils sont quelques dizaines à arborer le tee shirt du MIB, et cest avec eux que les autorités policières et administratives négocient le protocole. Ils sont la force tranquille mais omniprésente. Ils ont cameraman et photographe. Ils organisent et se posent en interlocuteurs privilégiés dans la table ronde avec le ministre. Cette nouvelle puissance est à limage du forum social. Elle réunit danciens du CRI qui, comme Tarik Ramadan, ne mettent plus en avant leur credo islamiste et des militants de la mouvance dextrême gauche. La lutte pour le peuple palestinien les unit ainsi quun refus « des conditions de vie indignes et linsécurité sociale ».Dans ce contexte on comprend la venue de José Bové et de Monseigneur Gaillot en soutien au Petit Bard.
6 000 HABITANTS ENTRE LE MIB ET LUNION SACRÉE
Petit Bard : fric contre pouvoir militant
Le mercredi 28 juillet 2004
En un mois le Mouvement de lImmigration et des Banlieues (MIB) a fait plier la droite et la gauche dans laffaire du Petit Bard. Jeudi, cest Jean-Philippe Daubresse, le sympathique ministre du logement qui sest déplacée dans la cité au côté du préfet, du maire PS de Montpellier Hélène Mandrou et du député UMP Jacques Domergue. Comme les rois mages, les politiques unis au moins en apparence ne sont pas venus les mains vides. Ils ont annoncé une manne sonnante et trébuchante de 80 millions de pour 400 logements rénovés au final et un quartier où il fait bon vivre. Mais les contribuables doivent-ils débourser 200 000 e dargent public par appartement, soit le prix dune petite maison, pour renflouer les caisses de propriétaires privés ? La paix sociale est, paraît-il, à ce prix. Mais entre ceux qui ont piqué dans la caisse du Petit Bard depuis des années et vont passer en justice et la spéculation immobilière, il y a de quoi rester dubitatif.
Avant tout il y a le drame. Le 13 juin, Houssine, 31 ans, trouve la mort dans lincendie du Petit Bard. Il y a aussi le relogement des vingt familles du bâtiment sinistré obtenu après un mois et demi de lutte. Il y a enfin et surtout la misère au quotidien de 6 000 personnes, des Marocains pour la plupart, entassées dans 800 logements délabrés. Au dernier recensement on a compté pour une cage descalier de 12 appartements, jusquà 132 enfants et une vingtaine dadultes ! De plus, comme le dira le ministre du logement, « Le Petit Bard est la copropriété privée la plus dégradée de France ».
MIB force tranquille
Pourtant, qui aurait parié un kopeck il y a un mois sur le fait quun membre du gouvernement ferait le déplacement au Petit Bard comme fédérateur dune alliance gauche-droite voulant éviter une explosion sociale ? Omeyya Seddik, le leader local du Mouvement de lImmigration et des Banlieues, et ses militants ont fait basculer en 40 jours le rapport de force. Jeudi, lors de la visite du ministre, ils sont quelques dizaines à arborer le tee shirt du MIB, et cest avec eux que les autorités policières et administratives négocient le protocole. Ils sont la force tranquille mais omniprésente. Ils ont cameraman et photographe. Ils organisent et se posent en interlocuteurs privilégiés dans la table ronde avec le ministre. Cette nouvelle puissance est à limage du forum social. Elle réunit danciens du CRI qui, comme Tarik Ramadan, ne mettent plus en avant leur credo islamiste et des militants de la mouvance dextrême gauche. La lutte pour le peuple palestinien les unit ainsi quun refus « des conditions de vie indignes et linsécurité sociale ».Dans ce contexte on comprend la venue de José Bové et de Monseigneur Gaillot en soutien au Petit Bard.