"Imposture", "humiliation"... Des internautes profitent de l'anonymat offert par le réseau social pour s'attaquer à la nouvelle Miss France.
La jeune Alicia Aylies peut savourer sa victoire, elle, l'enfant des îles, la plus belle ambassadrice des départements d'outre-mer.
Elle, la première habitante du département français de Guyane à être élue Miss France.
Cette étudiante en première année de droit a devancé Miss Languedoc-Roussillon, première dauphine, Miss Tahiti, deuxième dauphine, ainsi que Miss Guadeloupe et Miss Lorraine, les deux dernières finalistes. Dans la soirée de samedi, elle était d'ailleurs saluée par de nombreuses personnalités françaises pour son diadème. Parmi elles, le champion olympique de boxe et membre du jury, Tony Yoka.
Certains des utilisateurs les plus virulents du réseau social Twitter en auront ainsi profité pour engager un débat sur le couronnement d'une personne n'appartenant pas à la « race caucasoïde »... Comme le souligne RTL, Henry de Lesquen, poursuivi en justice pour « injures publiques, contestation de crimes contre l'humanité et provocation à la haine raciale », s'illustre ainsi en parlant d'« imposture cosmopolite ».
.@TF1#MissFrance2017 est d'un autre continent.
Humiliation nationale. Une de plus. On traîne notre identité dans la boue.
— Frédéric #E4E (@charlemagne1968) 17 décembre 2016
Il n'en fallait pas plus pour que les couteaux soient tirés entre internautes plus ou moins anonymes. Des débats sur la place de la Guyane en France, des exposés sur la « menace rampante » du multiculturalisme, le tout agrémenté d'insultes et autres invectives. Nombreux étaient les internautes à tenter de dénoncer ce genre de réactions via le hashtag #racisme dans la nuit de samedi à dimanche, entraînant la suppression de certains messages.
ce tweet a eu plus de 100 j'aime c'est quand même honteux sachant que la Guyane est un département français !! #MissFrance2017 #Racisme
https://t.co/mniaPHTzAH
— MOMO 莫莫(hiatus) (@hyorin434) 18 décembre 2016
Ce n'est pas la première fois que l'élection d'une Miss en France entraîne de tels dérapages racistes. En 2013, Sonia Rolland, la première Miss France d'origine africaine, racontait à L'Obs avoir été victime d'insultes et de crachat sur son véhicule après son couronnement à la fin de l'année 2000. « Quand j'ai été élue Miss France en 2000, il n'y avait pas de réseaux sociaux. Pourtant, j'ai reçu environ 2 700 lettres d'insultes », avait-elle expliqué. Finalement, la meilleure explication à ces dérapages aura sans doute été donnée par Alicia Aylies dans un tweet de début décembre, comme le soulignait le journaliste Guillaume Blardone
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