Dans une interview accordée avant-hier au journal londonien «El Hayet», Mohamed El-Baradei le directeur de lAIEA et détenteur du prix nobel de la paix en 2005, nous livre sa vision sur certain dossier dactualité du monde arabe, cest un regard sans concession de la part de El-Baradei sur le mal qui range le monde arabe.
El-Baradei exprime son pessimisme sur la situation dans le monde arabe en livrant les raisons du blocage qui empêche dentrevoir un avenir meilleur dans limmédiat et que si rien nest fait pour changer la cette situation lavenir reste très noir, il dit :
« Je crains beaucoup pour l'avenir du monde arabe » et continuant sur la même lancée, il ajoutera « au fait les problèmes sont connus par le citoyen arabe instruit ou non. Les solutions commencent par l'apprentissage. L'apprentissage de la science, de la liberté, de l'égalité, de la solidarité sociale». Insistant sur les systèmes de l'éducation dans le monde arabe, il dira: «Nous ne pouvons être concurrentiels avec les méthodes d'enseignement désuètes en cours dans le monde arabe (...) Nous n'apprenons rien et donc la gratuité de l'enseignement n'a aucun sens chez nous. Intéressez-vous aux coûts de l'enseignement particulier», phénomène très répandu en Egypte, son pays d'origine. Plus loin, il ajoutera: «Nous dépensons 0.2% du PNB dans la recherche, ce qui représente à peine le un dixième de ce que consacrent d'autres pays dont le PNB est de loin plus important que le nôtre. Dans le monde arabe, il n'existe pas de centre de recherches stratégiques avec les normes requises. En Israël, on trouve entre cinq et dix centres de ce type avec des standards universels. Aux USA, il existe entre 100 et 150 centres de ce type».
Baradei pose une première condition pour sortir de l'état où nous nous trouvons, « être francs avec nous-mêmes et reconnaître que nous avons raclé le fond ». Parce que sa conviction est que « le citoyen arabe n'est pas congénitalement attardé. Il faut le mettre dans un cadre approprié ». Interrogé sur la question qui le préoccupe le plus, Baradei dira: « Je m'interroge souvent comment le monde produit un Mahatma Gandhi, une mère Teresa et en même temps un être qui à l'aide d'une ceinture explosive se donne la mort à lui et à ses semblables ». Affirmant que la situation dans les capitales arabes était mieux il y a un demi-siècle qu'actuellement, il estimera que « notre force était dans notre diversité. En ce moment, nous cherchons l'uniformisation, ce qui est un recul (...) nous glissons vers le refus de l'autre. Or, celui qui refuse l'autre finira par refuser soi-même».
Parlant des extrémistes se revendiquant de l'Islam, il dira « les extrémistes se sont accaparés l'Islam et nous n'avons pas réussi à les affronter avec les vraies valeurs de l'Islam. Les valeurs de la tolérance et de l'universalité». Revenant sur la situation du monde arabe, il fournira d'autres données qui lui permettent d'avancer l'idée du recul comparativement avec la première moitié du siècle dernier. «Il y a une crise de crédibilité des régimes politiques dans le monde arabe ». Et de continuer son diagnostic: « La moitié du monde arabe souffre de l'analphabétisme, c'est-à-dire plus que dans les pays africains subsahariens ». Conséquence, «ce que nous exportons au monde, y compris les hydrocarbures, ne dépasse pas 4% du commerce mondial. Par contre, nous importons pour 3%».
Sur un autre chapitre, il signale: « Ce qu'a traduit l'Espagne comme livres en une année équivaut à ce que nous avons traduit en mille ans. Ce qui se traduit à la langue arabe représente à peine le tiers des traductions au grec. Or la langue helléniste est parlée par uniquement 15 millions de personnes et nous nous sommes trois cents millions ». Et de conclure: «Nous n'avons pas de système d'enseignement et on manque de bonne gouvernance ». Se basant sur ces données, il tentera une explication de l'investissement de l'homme arabe dans le terrorisme et la violence: «Tous ces indicateurs signalent que nous sommes en présence d'une bombe à retardement». Beaucoup plus explicite, il avancera: «L'homme arabe en particulier a perdu le sentiment d'être traité en tant qu'humain. C'est le sentiment de l'humiliation qui pousse à l'explosion et non la pauvreté ». Baradei semble convaincu de la prégnance actuellement des facteurs de radicalisation de l'homme arabe.
Le Quotidien d'Oran
El-Baradei exprime son pessimisme sur la situation dans le monde arabe en livrant les raisons du blocage qui empêche dentrevoir un avenir meilleur dans limmédiat et que si rien nest fait pour changer la cette situation lavenir reste très noir, il dit :
« Je crains beaucoup pour l'avenir du monde arabe » et continuant sur la même lancée, il ajoutera « au fait les problèmes sont connus par le citoyen arabe instruit ou non. Les solutions commencent par l'apprentissage. L'apprentissage de la science, de la liberté, de l'égalité, de la solidarité sociale». Insistant sur les systèmes de l'éducation dans le monde arabe, il dira: «Nous ne pouvons être concurrentiels avec les méthodes d'enseignement désuètes en cours dans le monde arabe (...) Nous n'apprenons rien et donc la gratuité de l'enseignement n'a aucun sens chez nous. Intéressez-vous aux coûts de l'enseignement particulier», phénomène très répandu en Egypte, son pays d'origine. Plus loin, il ajoutera: «Nous dépensons 0.2% du PNB dans la recherche, ce qui représente à peine le un dixième de ce que consacrent d'autres pays dont le PNB est de loin plus important que le nôtre. Dans le monde arabe, il n'existe pas de centre de recherches stratégiques avec les normes requises. En Israël, on trouve entre cinq et dix centres de ce type avec des standards universels. Aux USA, il existe entre 100 et 150 centres de ce type».
Baradei pose une première condition pour sortir de l'état où nous nous trouvons, « être francs avec nous-mêmes et reconnaître que nous avons raclé le fond ». Parce que sa conviction est que « le citoyen arabe n'est pas congénitalement attardé. Il faut le mettre dans un cadre approprié ». Interrogé sur la question qui le préoccupe le plus, Baradei dira: « Je m'interroge souvent comment le monde produit un Mahatma Gandhi, une mère Teresa et en même temps un être qui à l'aide d'une ceinture explosive se donne la mort à lui et à ses semblables ». Affirmant que la situation dans les capitales arabes était mieux il y a un demi-siècle qu'actuellement, il estimera que « notre force était dans notre diversité. En ce moment, nous cherchons l'uniformisation, ce qui est un recul (...) nous glissons vers le refus de l'autre. Or, celui qui refuse l'autre finira par refuser soi-même».
Parlant des extrémistes se revendiquant de l'Islam, il dira « les extrémistes se sont accaparés l'Islam et nous n'avons pas réussi à les affronter avec les vraies valeurs de l'Islam. Les valeurs de la tolérance et de l'universalité». Revenant sur la situation du monde arabe, il fournira d'autres données qui lui permettent d'avancer l'idée du recul comparativement avec la première moitié du siècle dernier. «Il y a une crise de crédibilité des régimes politiques dans le monde arabe ». Et de continuer son diagnostic: « La moitié du monde arabe souffre de l'analphabétisme, c'est-à-dire plus que dans les pays africains subsahariens ». Conséquence, «ce que nous exportons au monde, y compris les hydrocarbures, ne dépasse pas 4% du commerce mondial. Par contre, nous importons pour 3%».
Sur un autre chapitre, il signale: « Ce qu'a traduit l'Espagne comme livres en une année équivaut à ce que nous avons traduit en mille ans. Ce qui se traduit à la langue arabe représente à peine le tiers des traductions au grec. Or la langue helléniste est parlée par uniquement 15 millions de personnes et nous nous sommes trois cents millions ». Et de conclure: «Nous n'avons pas de système d'enseignement et on manque de bonne gouvernance ». Se basant sur ces données, il tentera une explication de l'investissement de l'homme arabe dans le terrorisme et la violence: «Tous ces indicateurs signalent que nous sommes en présence d'une bombe à retardement». Beaucoup plus explicite, il avancera: «L'homme arabe en particulier a perdu le sentiment d'être traité en tant qu'humain. C'est le sentiment de l'humiliation qui pousse à l'explosion et non la pauvreté ». Baradei semble convaincu de la prégnance actuellement des facteurs de radicalisation de l'homme arabe.
Le Quotidien d'Oran