Ce qu'en pense El Watan:
Cherche-t-on à écarter l’Algérie ?
Le MNLA sur la voie royale
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Le vice-président du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ne mâche pas ses mots:
"Alors que Bamako se penche pour une médiation algérienne, pour quoi le MNLA se montre réticent avec Alger ? Pour Mohamed Djéri Maïga, « l’Algérie ne veut pas de la présence de l’armée française à ses frontières. Elle ne veut pas aussi d’une autonomie pour l’Azawad parce que cela pourrait empêcher le retour de ses terroristes au Mali. Elle veut qu’on revienne à la décentralisation, que le désordre revienne et en complicité avec l’Etat malien, faire revenir ses terroristes sur le territoire de l’Azawad pour combattre le MNLA ».
Qu’en est-il du cantonnement des combattants comme prévu par l’accord de Ouaga ? Pour M. Maiga, « depuis longtemps, nous avons demandé le cantonnement, mais le gouvernement malien veut qu’il se fasse uniquement à Kidal et non à Gao et Tombouctou. C’est pourquoi il y a ce blocage qui fait que les terroristes continuent de circuler sur le territoire de l’Azawad. C’est l’Etat malien lui-même qui ne veut pas que les terroristes finissent dans l’Azawad parce qu’il veut les utiliser contre nous ».
Que négocier ? A en croire notre interlocuteur, la décentralisation est venue dans le sang et n’a rien résolu dans la situation. « La gestion de l’Etat comme on le voit maintenant, nous ne l’acceptons pas. Il faut un statut juridique pour l’Azawad, qui doit être l’autonomie. En ce moment on aura un Etat fédéral au Mali. Où est le Mali qui ne peut pas aller au fédéralisme pour avoir la paix ? Avec le fédéralisme, le pouvoir sera rotatif entre le Sud et le Nord. Après un sudiste, viendra un nordiste à la présidence de la République. Et vous ne proposerez pas un tel schéma à un Azawadien sans qu’il ne soit d’accord avec vous. Aussi, le territoire est très vaste et sa maîtrise passe par un fédéralisme, l’Etat central seul ne peut pas ».
Ce fédéralisme peut-il conduire un jour à l’indépendance ? Pour Mohamed Djéri Maïga, pourquoi pas. « Nous avions demandé une indépendance, mais les Etats du monde ne nous ont pas compris et nous sommes revenus à la raison en proposant l’autonomie, mais cela ne veut pas dire qu’on renonce à l’indépendance. Je n’ai jamais renoncé à l’indépendance. C’est moi qui ai créé le MNA et c’était dans le but d’obtenir cette indépendance. J’ai même été plusieurs fois en prison à cause de ça. Aujourd’hui, on n’a pas la force de réaliser notre objectif parce qu’on ne peut aller seul, mais on ne renonce pas à l’indépendance ».
Comment aller au fédéralisme sans une nouvelle constitution ? Pour notre interlocuteur, la constitution actuelle du Mali n’engage pas les Azawadiens car, elle constitue un problème. « C’est parce que cette constitution est un problème qu’IBK l’a délibérément ignorée dans sa prestation de serment. La constitution actuelle ne nous engage pas. Dans tous les cas, cette fois-ci, ce n’est pas une rébellion pour les grades. Elle est territoriale et politique ».
Pour Mohamed Djéri Maïga, en disant qu’il ne discutera plus avec les groupes armés, IBK rejette l’accord de Ouagadougou, mais il doit savoir que c’est grâce à cet accord que la présidentielle a été tenue.
« IBK croyait qu’il était plus fort qu’ATT et Moussa, mais il ne l’est pas. Nous sommes en train de lui tendre la main comme on l’a fait avec ATT en 2010. ATT ne nous a pas compris et il est parti par la crise, et si IBK ne fait pas attention, il va aussi partir avec la crise. S’il pense que les forces étrangères vont nous combattre pour lui, il se trompe. Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes sur notre territoire, nous avons des droits et nous n’avons pas refusé de négocier. Les rebelles maliens ne sont des criminels comme ceux du Sud-Soudan ou de la Centrafrique ».
« ATT, Alpha, IBK, Soumeylou sont des gens qui doivent être tous pendus. Ce sont des gens qui ont détruit ce pays et tant qu’ils seront en vie, le problème ne sera jamais résolu. Quand ATT distribuait des grades de complaisance, ethnicisait l’armée, confiait le commandement à des gens comme Gamou ou Ould Meydou au détriment des valeureux officiers sortis de l’EMIA, IBK était là, mais n’a rien dit. Quand les terroristes s’installaient au Mali en 2003, IBK était président de l’Assemblée nationale, mais n’a rien dit. S’agissant d’Alpha Oumar Konaré, il a par exemple détruit notre école et joué au népotisme en faisant de son fils un officier alors qu’il ne valait rien. Soumeylou a quant à lui trahi la révolution. Il a oublié ce qu’on disait à Moussa Traoré ».
SOurce: Malijet