L’affaire a été présentée le 24 janvier 2025 au tribunal correctionnel d’Albertville. C’est lors d’une confession à une assistante sociale de son collège, Timéa* révèle avoir été victime de nombreux épisodes de violences de la part de son père, Aldo. Plus grave encore, l’adolescente a révélé avoir été victime d’agressions sexuelles, lorsqu’elle était âgée de 12 ans.
La famille de Timéa pense que cette dernière ment. Sur les périodes des violences décrites, les résultats scolaires de Timéa sont irréguliers et les absences nombreuses. Les médecins décrivent également chez cette dernière un symptôme traumatique persistant et une suradaptation à la violence.
L’avocat de Timéa, Me Paradan, prend la parole pour sa cliente : « Un père incestueux n’est pas un père qui n’aime pas, mais un père qui aime mal. On a rarement des traces médicales dans les cas d’inceste. On a néanmoins, d’après les psychologues, un climat incestueux qui favorise le passage à l’acte, avec Timéa qui doit incarner l’idéal maternel et un père qui a besoin de montrer une bonne image, de maîtriser l’autre et enclin à l’impulsivité ».
« Si je ne suis plus vierge, c’est de ta faute »
Le 15 janvier 2017, l’assistante sociale du collège de Moûtiers émet un signalement suite aux déclarations de Timéa, une jeune fille alors âgée de 14 ans.Cette dernière explique que sa famille est arrivée de Roumanie en 2014. Cependant, ses parents divorcent en 2016 et sa maman, ainsi que sa sœur, retournent en Roumanie alors qu’elle-même reste en France avec son père, Aldo. Quelques mois plus tard, ce dernier la violente régulièrement à coups de balai, de ceinture et de claques. Néanmoins, la jeune fille revient sur ses déclarations, alors que les coups se font plus rares.Le 15 janvier, Timéa se présente à l’école avec la lèvre enflée. Questionnée par l’une de ses camarades, elle avoue s’être disputée avec son père, redevenu violent depuis quelque temps. L’altercation démarre au sujet du petit ami de Timéa. Alcoolisé, Aldo informe qu’il reverra sa fille en Roumanie s’il s’avère que cette dernière n’est plus vierge. Ce à quoi l’intéressée lui rappelle qu’ils ont tous 2 eu des rapports sexuels alors que Timéa n’avait que 12 ans. Affirmant ne pas comprendre, Aldo l’aurait alors frappée au visage.Timéa est alors placée provisoirement par le service d’aide à l’enfance. Durant plusieurs années, elle maintient une version constante des faits, décrivant son père qui lui demande de se déshabiller afin de lui imposer des pénétrations vaginales et orales. La jeune fille n’a alors pas conscience qu’il s’agit de viols.La famille de Timéa pense que cette dernière ment. Sur les périodes des violences décrites, les résultats scolaires de Timéa sont irréguliers et les absences nombreuses. Les médecins décrivent également chez cette dernière un symptôme traumatique persistant et une suradaptation à la violence.
« Mon autre fille est une ****, comme sa mère »
Présent à l’audience, Aldo s’exprime avec l’aide d’une interprète. « Je regrette d’avoir été un père trop sévère. Je voulais que Timéa ait de bons résultats. Je lui ai mis des claques mais je ne l’ai jamais blessée à la lèvre. Elle a pu se faire ça toute seule. Si je l’avais tapé avec un balai, je lui aurais cassé un os. Je lui ai coupé les cheveux une fois, alors qu’elle avait volé dans un magasin. Elle avait de mauvaises fréquentations, une fille enceinte à l’âge de 14 ans. Je n’ai jamais touché ma fille et je n’ai pas de dépendance à l’alcool. Je ne voulais pas que ma fille devienne comme sa mère ou son autre sœur. Ce sont des ***** qui se font entretenir par des hommes. Ses déclarations sont choquantes pour tout le monde. Elle a sûrement été influencée par sa mère. Après si je vais en prison, c’est que je l’ai sûrement bien mérité. »L’avocat de Timéa, Me Paradan, prend la parole pour sa cliente : « Un père incestueux n’est pas un père qui n’aime pas, mais un père qui aime mal. On a rarement des traces médicales dans les cas d’inceste. On a néanmoins, d’après les psychologues, un climat incestueux qui favorise le passage à l’acte, avec Timéa qui doit incarner l’idéal maternel et un père qui a besoin de montrer une bonne image, de maîtriser l’autre et enclin à l’impulsivité ».
Moûtiers : « Mon père m’a contrainte à des relations sexuelles quand j’avais 12 ans »
Convaincue par une camarade de classe de se confier à l’assistante sociale de son collège, Timéa* révèle avoir été victime de nombreux épisodes de violences de la part de son père, Aldo, ainsi que d’agressions sexuelles alors qu’elle était âgée de 12 ans.
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