Danielle Mitterrand, l’ex-première dame de France est décédée ce mardi à deux heures du matin à Paris. La classe politique française pleure la perte d’une « résistance », d’une « combattante ». La veuve de François Mitterrand c’est aussi une femme qui s’est longtemps opposée à la monarchie marocaine, en soutenant les indépendantistes du Polisario. Elle n’a mis de l’eau dans son vin que dans les toutes dernières années de sa vie.
Hospitalisée depuis quelques jours pour une anémie et des troubles respiratoires à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, l’ex-première dame de France, âgée de 87 ans, est décédée ce mardi 22 novembre à deux heures du matin. C’est une « combattante » et « résistante » qui tire sa révérence, après une longue vie de lutte, marquée par son indépendance d’esprit, même lorsqu’elle entra à l’Elysée aux côtés de son mari de président, François Mitterrand en 1981.
C’est d’ailleurs cette « qualité d'épouse du président [qui] m'a placée au carrefour d'appels innombrables d'hommes et de femmes opprimés » faisait-telle savoir. Ne cachant pas son admiration et sa proximité avec Fidel Castro, Danielle Mitterrand avait fait de la défense des droits des peuples une des raisons de son existence. La petite femme a ainsi eu, à plusieurs reprises, à agacer des Etats comme la Chine en recevant le Dalaï Lama (1989), et à ne cacher nullement son opposition farouche au roi Hassan II. « Elle avait une attitude très ferme et très forte… [et] refusait par exemple de s’assoir à la même table que le roi du Maroc [Hassan II, ndlr] », témoigne aujourd’hui Roland Dumas, ancien ministre français des Affaires étrangères.
Cette attitude à l’égard du souverain marocain était surtout motivée par la question du Sahara et à l’état des libertés dans le royaume, notamment durant les années de plomb. Danielle Mitterrand a défendu les prisonniers politiques au Maroc en apportant son soutien de taille au lobbying international mené par l’APADM (Association des parents et amis de disparus au Maroc), créée en 1981.
Engagement sincère...
Son engagement militant, mais surtout sa proximité avec le leader Maximo l’obligeait à se ranger du côté des combattants du Polisario. Un soutien qu’elle continua d’apporter vigoureusement aux indépendantistes jusqu’en 2003, date à laquelle sa fondation « France Libertés » publia un rapport dans lequel elle remettait en cause l’utilisation de l’aide humanitaire dans les camps de Tindouf et pointait du doigt la direction du Polisario. Suffisant pour que l’opposante mette de l’eau dans vin.
Un signe donc de sincérité de son engagement, mais aussi de ses positions acerbes à l’encontre du Maroc. En effet, le royaume a bel et bien reconnu les méfaits des années de plomb, comme en témoignent les recommandations de l’IER (Instance équité et réconciliation). De son côté, Danielle Mitterrand, qui n’avait plus de raisons valables pour continuer de s’opposer au Maroc suite aux révélations de sa fondation sur le Polisario, s’est rendue à l’évidence et s’éloignée d’une position de soutien indéfectible.
http://www.yabiladi.com/articles/details/7508/danielle-mitterrand-farouche-opposante-maroc.html
