Muhammad (sws) et les Juifs

LeMagnifique

Soliman
VIB
Quelles étaient les relations entre le Messager de Dieu (sws) et les Juifs ? Cet article tentera de montrer les différentes relations que le Prophète (sws) entretenaient avec les Juifs. Beaucoup de mensonges ont été propagés concernant ces liens. En effet, certains prétendent qu’il se débarrassa des Juifs pour avoir refusé son message après s’être montré tolérant vis-à-vis d’eux.
Ce raccourci abject et fanatique mérite éclaircissement. Une simple analyse de la biographie de Muhammad (sws) démontre la falsification pieuse qui se cache devant ce genre d’affirmation.
 
La situation de Yathrib (ancien nom de Médine) avant l’Hégire






1. La situation de Yathrib (ancien nom de Médine) avant l’Hégire


Le Prophète Muhammad (sws) décida d’émigrer de la Mecque parce que les leaders politiques de la cité sainte avaient pris la décision de l’assassiner. Cela s’est passé en l’an 622 du calendrier grégorien. Cette décision d’émigrer avait néanmoins était prise plus tôt lors du “deuxième serment d’al-‘Aqaba” qui se déroula lors du pèlerinage annuel des païens arabes de l’époque à la Mecque.
En effet, 73 hommes et 2 femmes, venant tous de Médine et appartenant aux deux communautés arabes de Médine, les Khazraj et les Aws, prirent part à ce serment.
Ils acceptèrent tous l’Islâm et l’invitèrent à émigrer avec eux. Ils voulurent ainsi devancer les Juifs de Médine en acceptant le prophète tant attendu par leurs écritures sacrées, comme le leur firent souvent remarquer, et établir la paix dans la cité-refuge de Yathrib (ancien nom de Médine) qui était au bord d’une guerre civile opposant les Khazraj aux Aws. Yathrib était connue pour avoir abritée en son sein une forte dissension qui menaçait la stabilité de la ville. En effet, les Aws et les Khazraj - qui constituaient la quasi-totalité de la population de la ville - étaient devenus des frères ennemis. Se sont les Juifs qui divisèrent les Aws et les Khazraj et c’est en en semant la discorde entre les deux tribus qu’ils se rendirent maitres de la ville.

Parmi les clauses du serments, il y avait pour eux, l’obligation de protéger le prophète (sws) comme ils protégeaient leurs femmes et leurs enfants si jamais les Mecquois décidaient de s’en prendre à lui.

Parmi cette population arabe déchirée, il y avait une petite communauté juive composée de trois tribus qui vivaient parmi les Médinois. En raison des déchirures internes à la cité, l’influence de Médine devenait moindre. Les Juifs attisaient les hostilités entre les tribus arabes par leur influence et leur contrôle du commerce. En outre, ils pratiquaient l’usure à très grande échelle et avec des taux d’intérêts exhorbitants.

Le prophète Muhammad (sws) apporta immédiatement la paix en consolidant l’unité entre les Aws et les Khazraj. En effet, sous l’égide de l’Islâm, plus aucun tribalisme ne pouvait subsister. Le Prophète (sws) jeta également les bases pour les relations entre les émigrés de la Mecque et les Médinois, qu’on appelle aussi al-Ansâr, c’est-à-dire les Auxiliaires parce qu’ils ont soutenu le Prophète (sws).
 
2. La sahifa de Médine

Le traité de paix entre les Musulmans, les arabes non-musulmans et les Juifs de Médine a été mis par écrit et ratifié par toutes les parties. Ce traité de paix, garantissant la liberté de religion à tous, a été conservé par les historiens.
Ce pacte, révolutionnaire, est un exemple frappant de la grande tolérance que le Prophète (sws) avait à l’égard des Juifs. Voici un extrait du contenu de la célèbre Sahifa de Médine :


1. Les Juifs des Béni Awf constituent une communauté vivant avec les Croyants. Aux Juifs leur religion et aux musulmans la leur. A chacune des deux communautés ses seigneurs et ses individus ;

2. Aux Juifs de s'occuper de leurs dépenses et aux musulmans de s'occuper des leurs ;

3. Juifs et musulmans doivent agir d'un commun accord contre quiconque s'attaque aux signataires du pacte ;

4. Il doit exister entre eux le bon conseil et avis, ainsi que la bienfaisance en l'absence de toute scélératesse ;

5. Nul d'entre eux ne doit faire du mal à son allié ;

6. Tout allié offensé doit être secouru ;

7. Juifs et musulmans doivent parler le même langage aussi longtemps qu'ils combattent ensemble ;

8. L'intérieur de Yathrib est inviolable en vertu de ce pacte ;

9. En cas de dissensions et de divergences susceptibles de mener à la perversion, les signataires du pacte s'en réfèrent à Dieu le Tout Puissant et à Muhammad, Messager de Dieu (sws) ;

10. Il n'est pas question de protéger les Quraychites ni leurs partisans ;

11. Juifs et musulmans doivent se liguer pour repousser tout ennemi qui attaque Yathrib à l'improviste. Pour ce faire, chaque partie agira en ce qui la concerne ;

12. Ce pacte ne saurait servir à protéger les offenseurs et les malfaiteurs.

[...]


La Sahifa reconnait la communauté juive ainsi que son identité. De plus, les Juifs disposaient d'un gouvernement exécutif (obéissant néanmoins au Chef d'Etat Muhammad (sws)) et d'un pouvoir judiciaire propre.

Compléments :
La Sahifa de Médine est consultable en arabe sur le lien ci joint : http://www1.umn.edu/humanrts/arab/IS-1.html
 
Beaucoup de Juifs ont reconnu en la personne du Messager d’Allâh (sws), le prophète tant attendu par ces derniers. Nous allons donner quelques exemples :

A) Le récit de conversion de ‘Abdullâh Ibn Salâm, le plus grand savant Juif de Médine

On retrouve ce récit dans le Sahih d’al-Boukhârî (n°3329, 3911, 3938), mais reproduisons ici le récit tel qu’on le trouve dans la biographie du Prophète (sws) intitulée “Ar-Raheeq al-Makhtoum” :

Une anecdote s’est produite le premier jour où le Prophète (sws) est entré à Médine, et elle illustre bien le trouble et l’anxiété profonde qui s’étaient emparés des Juifs.
‘Abdullâh fils de Salâm, le plus savant des rabbins Juifs, vint rencontrer le Prophète (sws) dès son arrivée et il lui posa certaines questions pour s’assurer de sa qualité de Prophète. A peine Muhammad (sws) y eut-il répondu qu’il embrassa l’Islam, mais il ajouta que si les gens de son peuple apprenaient sa conversion ils diraient à son compte ce qui n’est pas.
Le Prophète (sws) envoya chercher quelques Juifs et il leur demanda : “Quelle opinion avez-vous de l’un des vôtres, ‘Abdullâh fils de Salâm ?”
Et les Juifs de répondre : “C’est le plus instruit parmi nous, ainsi que notre maître et le fils de notre maître”.
L’Envoyé de Dieu (sws) dit alors : “Que penseriez-vous s’il embrassait l’Islam ?”
“Que Dieu le préserve d’une telle action”. - Il posa la même question deux fois encore, recevant à chaque fois, la même réponse -
A ce moment, ‘Abdullâh fils de Salâm se montra et dit : “J’atteste qu’il n’est de dieu que Dieu et que Muhammad est Son Messager.”
Les Juifs dirent alors : “C’est le plus mauvais d’entre nous et le fils du plus mauvais d’entre nous.”
Dans une autre version, ‘Abdullâh fils de Salâm aurait dit : “Ô peuple des Juifs ! Craignez Dieu, car par Dieu en dehors de qui il n’y a pas d’autre dieu, vous savez qu’il est l’Envoyé de Dieu et qu’il apporte la Vérité.”
Ils dirent : “Tu mens”. Telle fut la première expérience du Prophète (sws) avec les Juifs.
Source : Safiyyu ar-Rahmân Al-Mubârakfûrî, Muhammad l’utilme joyau de la Prophétie, éditions Maison d’Ennour, 2006, p.253-254
 
B) Le récit de conversion de Zayd ibn Sa’na, un savant Juif de Médine

Ibn Hibbân [1/521] rapporte son récit de conversion de la manière suivante :

Zayd ben Sa'na, un savant juif de Médine, vint au Prophète (sws) exiger sa créance. Il lui tira l'habit de son épaule, le prit au col brutalement et lui dit avec dureté :
"Vous, les Bani 'Abdul-Muttalib, vous atermoyez (tumâtilûn) vos dettes !" 'Omar (raa) alors, le réprimanda et durcit le ton. Le Prophète (saws) sourit et lui dit : "Moi et lui, nous avions plus besoin d'autre chose de ta part, oh 'Omar : que tu me recommandes de bien régler ma dette, et que tu lui recommandes de réclamer son dû de bonne façon". Puis il ajouta : "Il reste (en fait) au terme (de la dette) trois (jours)". Et il ordonna à 'Omar de le payer et de lui donner en plus vingt mesures " sâ' ", pour l'avoir effrayé.
Ce fut la cause de l'entrée à l'islam de cet homme qui disait : "Il ne manquait aucun signe parmi les signes de la Prophétie de Muhammad (saws), que je ne reconnus, sauf deux : sa magnanimité prime sa colère et le surplus d'emportement aveugle ne fait qu'ajouter à sa magnanimité. Ainsi, je l'éprouvai avec cette histoire "de dette''. Et je le trouvai alors, tel que décrit (dans les anciens livres). Quand à ma dette, donnez la aux pauvres parmi les musulmans" .
 
Retour
Haut