Musical.ly accusé de laxisme face aux contenus suicidaires ou pro-anorexie

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la rose et le réséda
Modérateur
L'application destinée au play-back et à la danse, très populaire chez les jeunes adolescents, est confrontée à un problème de modération.
La musique n'adoucit pas toutes les mœurs, en particulier chez les adolescents. C'est le constat fait par une maman à qui la fille de dix ans réclamait d'installer l'application Musical.ly.
Cette application, qui permet de se filmer en faisant du play-back sur de la musique, est très populaire chez les jeunes adolescents.
Dans un long article publié sur Medium, l'écrivaine américaine Anastasia Basil raconte qu'avant d'accéder à la requête de sa fille, elle a voulu vérifier que l'application était bien sans danger. Or, au milieu des vidéos de karaoké et de danse, elle a trouvé des publications faisant l'apologie de l'anorexie ou encore de la mutilation.
Créé en 2014, Musical.ly revendique plus de 60 millions d'utilisateurs actifs par mois. Elle a été rachetée en 2017 par le géant chinois des médias Beijing ByteDance Technology, pour 800 millions de dollars.
Selon l'AppStore et Google Play, l'application, très bien notée, est adaptée aux enfants à partir de douze ans, avec un contrôle parental.
À ses débuts, Musical.ly ne proposait qu'une fonctionnalité de karaoké, qui a fait émerger de véritables comptes stars, à l'instar des influenceurs sur Instagram ou YouTube. Au fil du temps, elle a élargi son offre en permettant de poster des vidéos non liées à la musique.

Ce développement a posé un problème de modération.
Alerté par la publication sur Medium, datée du 5 mars, Musical.ly a bloqué vendredi la recherche de plusieurs hashtags, liés à la mutilation, au suicide ou à l'anorexie.
D'après le site américain Buzzfeed
, les publications qui le portent sont néanmoins toujours en ligne. Il est également possible de rechercher le #dépression pour afficher des vidéos sensibles qui comportent souvent aussi les hashtags bloqués, puis de cliquer sur ces derniers pour voir apparaître l'ensemble des contenus référencés sous ses tags par les utilisateurs.
Communautés de soutien
Des réseaux sociaux plus anciens que Musical.ly, comme Instagram ou Tumblr, confrontés aux mêmes problèmes, ont recours à différents moyens pour protéger leurs utilisateurs. Depuis 2012, Tumblr bloque toute recherche sur ce genre de hashtags. Sur Instagram, une telle recherche déclenche l'ouverture d'une fenêtre d'avertissement. L'internaute doit alors choisir entre renoncer à sa requête, obtenir de l'aide s'il en a besoin, ou bien afficher malgré tout les résultats de la recherche. Contacté par Buzzfeed, Musical.ly a affirmé qu'il réfléchissait à mettre en place un système de prévention similaire.
Pour autant, l'interdiction de certains hashtags ou la mise en place d'avertissements ne résout pas tout. Les internautes peuvent utiliser des mots-clés détournés, par exemple #sxy à la place de #sexy. Par ailleurs, beaucoup de jeunes qui ont recours à ces hashtags ou qui les consultent sont à la recherche de soutien auprès de cette communauté. Sur Instagram comme sur Musical.ly, les posts affublés de hashtags qui évoquent l'anorexie n'en font pas tous l'apologie. Certains internautes utilisent les réseaux sociaux pour partager leur parcours vers la guérison, s'appuyer sur les encouragements d'une communauté très active en ligne, ou encore montrer à d'autres qu'il est possible de s'en sortir.
«Il faut prendre l'utilisation des réseaux sociaux des personnes en souffrance comme un outil thérapeutique», plaidait ainsi le sociologue Antonio Casili, spécialiste du sujet, auprès de Madame Figaro, en 2016. «La censure ou le filtrage ne sert à rien, au contraire. Empêcher des gens de communiquer favorise justement la prise de risques.»

http://info.economie.lefigaro.fr/se...ce=AM2&utm_medium=email&utm_campaign=Economie

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