Cette semaine, Muxlim, le plus grand portail communautaire à destination des musulmans, a lancé Pal, son univers virtuel. Pour linstant, il sagit dune phase de test. Et dans tous les cas, on sera loin de la complexité dun Second Life.
Pal est gratuit, et rien à installer, tout se charge en ligne. Visuellement, avec sa 3D isométrique, Pal a le charme cartoon des jeux de rôle à lancienne. Pour le moment, il est limité à quelques environnements: sa chambre, le jardin de la mosquée, un café, une salle de concert et un supermarché.
Premiers pas et première bourde
Tout commence dans ma chambre. On peut customiser son avatar, mais cest assez limité. Une armoire, quelques plantes vertes... Il va falloir passer chez Ikea. Direction le mall (centre commercial). Si les chaises sont gratuites, un vase coûte huit pièces (il faut changer de la vraie monnaie: 1 livre, soit un peu plus dun euro = 10 pièces, ça fait cher pour des fleurs virtuelles !). Retour à la maison. Jessaie de sortir un tapis du placard, mais ça bug, et impossible de le poser (notre avatar est censé pouvoir prier). Allons donc rencontrer du monde.
Personne dans le jardin de la mosquée. Comme tout univers virtuel à ses débuts, Pal est plutôt désert. Je massois près de la fontaine. Ah, un visiteur. Ou une visiteuse plutôt, avec son hijab (foulard). On peut taper du texte dans une fenêtre, que tous ceux dans la pièce peuvent lire. Silence gênant. Je me lance: «Hello, doù es-tu?» «Cest la mosquée, on nest pas censé parler, je suis une femme», répond-elle. Oops. Un homme rejoint la discussion: «Ne sois pas extrémiste, ce nest que le jardin».
Ouvert à tous
La demoiselle sappelle Aysegul, et habite en Turquie. Elle sexcuse car son anglais «nest pas terrible» puis séclipse. Farazoo1, lui, réside à Bombay. «Salam», me salue-t-il. Je tente un «aleykoum salam». Apparemment, en chat, on répond plutôt «W Salam» pour «Wa alaikum as salaam» (que la paix soit avec toi). On discute des attaques de Bombay et des problèmes entre hindous et musulmans. Un Anglais et un Américain nous ont rejoints (ils représentent environ 70% des membres, selon Farazool).
Tous me disent «adorer Pal et Muxlim» en général. «Cest bien quil y a un site destiné à la communauté musulmane, mais ouvert à tous, où léchange et le dialogue sont encouragés», mexpliquent-t-ils.
On sonne à ma porte (la vraie). Deux témoins de Jéhovah me demandent si je veux «être sauvé». Je leur réponds que je suis occupé dans un monde virtuel, à discuter avec des musulmans. Vu leur regard incrédule, je crois que jaurai droit à la damnation éternelle.
Philippe Berry, à Los Angeles
Pal est gratuit, et rien à installer, tout se charge en ligne. Visuellement, avec sa 3D isométrique, Pal a le charme cartoon des jeux de rôle à lancienne. Pour le moment, il est limité à quelques environnements: sa chambre, le jardin de la mosquée, un café, une salle de concert et un supermarché.
Premiers pas et première bourde
Tout commence dans ma chambre. On peut customiser son avatar, mais cest assez limité. Une armoire, quelques plantes vertes... Il va falloir passer chez Ikea. Direction le mall (centre commercial). Si les chaises sont gratuites, un vase coûte huit pièces (il faut changer de la vraie monnaie: 1 livre, soit un peu plus dun euro = 10 pièces, ça fait cher pour des fleurs virtuelles !). Retour à la maison. Jessaie de sortir un tapis du placard, mais ça bug, et impossible de le poser (notre avatar est censé pouvoir prier). Allons donc rencontrer du monde.
Personne dans le jardin de la mosquée. Comme tout univers virtuel à ses débuts, Pal est plutôt désert. Je massois près de la fontaine. Ah, un visiteur. Ou une visiteuse plutôt, avec son hijab (foulard). On peut taper du texte dans une fenêtre, que tous ceux dans la pièce peuvent lire. Silence gênant. Je me lance: «Hello, doù es-tu?» «Cest la mosquée, on nest pas censé parler, je suis une femme», répond-elle. Oops. Un homme rejoint la discussion: «Ne sois pas extrémiste, ce nest que le jardin».
Ouvert à tous
La demoiselle sappelle Aysegul, et habite en Turquie. Elle sexcuse car son anglais «nest pas terrible» puis séclipse. Farazoo1, lui, réside à Bombay. «Salam», me salue-t-il. Je tente un «aleykoum salam». Apparemment, en chat, on répond plutôt «W Salam» pour «Wa alaikum as salaam» (que la paix soit avec toi). On discute des attaques de Bombay et des problèmes entre hindous et musulmans. Un Anglais et un Américain nous ont rejoints (ils représentent environ 70% des membres, selon Farazool).
Tous me disent «adorer Pal et Muxlim» en général. «Cest bien quil y a un site destiné à la communauté musulmane, mais ouvert à tous, où léchange et le dialogue sont encouragés», mexpliquent-t-ils.
On sonne à ma porte (la vraie). Deux témoins de Jéhovah me demandent si je veux «être sauvé». Je leur réponds que je suis occupé dans un monde virtuel, à discuter avec des musulmans. Vu leur regard incrédule, je crois que jaurai droit à la damnation éternelle.
Philippe Berry, à Los Angeles