dimanche 19 avril 2009 - 09h:19
K. Selim
Le Quotidien dOran
Le réalisme commande de postuler que lexistence de divergences entre les Etats-Unis et Israël naura aucune incidence concrète.
Des divergences entre Israël et les Etats-Unis peuvent exister, on en a eu un aperçu clair dans lattitude confinant au mépris avec laquelle les responsables israéliens ont accueilli George Mitchell, lenvoyé spécial de Barack Obama. Rompant avec loption de pure forme du précédent gouvernement en faveur des « deux Etats », Netanyahu a exigé que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de lEtat dIsraël. Cela signifie quils doivent non seulement renoncer au droit au retour, mais aussi donner toute latitude pour expulser les Palestiniens qui vivent dans le territoire quils reconnaîtraient comme « juif ». Les responsables de lAutorité palestinienne ont rejeté ces exigences comme étant de nouveaux « obstacles » pour la paix. Cest une attitude sensée.
Par contre, ils font preuve, encore une fois, dune extraordinaire naïveté en considérant comme significatif lengagement du sénateur Mitchell en faveur de la solution des deux Etats. Il faut juste rappeler que ce discours des deux Etats a été inauguré par le plus anti-palestinien des présidents américains, George W. Bush, et quil aurait été difficile à léquipe de Barack Obama de faire moins au plan du discours. Ce qui est à craindre est que lAutorité palestinienne et les Etats arabes se contentent du constat quil existe des divergences entre Washington et Tel-Aviv. Car, en raison même du fonctionnement du système politique américain, ces « divergences » nauront aucune conséquences pour Israël. Le Congrès US continuera à distribuer annuellement des milliards de dollars à Israël. Le lobby israélien veillera, si tant est que léquipe Obama en ait lintention, à ce que rien ne change. Il ne faut pas sattendre non plus à ce que ladministration américaine se mette à exercer des pressions sur Israël. Dans le meilleur des cas, elle développera un discours soporifique à destination des Arabes, sans que cela gêne un Etat qui continue à coloniser les territoires palestiniens.
Le réalisme commande de postuler que lexistence de divergences entre les Etats-Unis et Israël naura aucune incidence concrète. Sen remettre aux Etats-Unis pour trouver une solution a été une supercherie durant ces dernières années. Larrivée dObama, aussi ouvert soit-il, ne changera pas la donne. Lévolution de la situation dépendra largement de la politique qui sera menée par les Etats arabes. Sils renoncent à agir, à utiliser les leviers dont ils disposent, ladministration américaine naurait aucun intérêt à bousculer le statu quo colonial. Après tout, la politique terriblement indigente de certains Etats arabes sert dalibi à ceux qui, en Israël et aux Etats-Unis, affirment que la priorité nest pas la Palestine mais lIran et son programme nucléaire. Netanyahu peut affirmer quil est daccord avec les Etats arabes « modérés » qui promeuvent une propagande outrancière autour dune fantomatique « menace iranienne ».
Cette diversion monumentale assombrit les perspectives pour les Palestiniens. Et il ne faut pas espérer quil en soit autrement tant que les Etats arabes ne sont pas prêts à mettre leurs ressources dans la balance. Le choix « stratégique » de la paix assumé par les Etats arabes na comme réponse du côté israélien quun choix stratégique de guerre. Il faut en tirer une conclusion. Personne nattend des Etats arabes quils fassent la guerre. Ils feraient beaucoup en déclarant que le plan de paix arabe est définitivement retiré de la table et que face à lintransigeance de lEtat dIsraël, la résistance sous toutes ses formes est une option légitime. Cest cela qui pourrait donner à réfléchir à ladministration américaine. Celle-ci ne cédera pas dun pouce si aucun signe ne vient des Etats arabes...
K. Selim
Le Quotidien dOran
Le réalisme commande de postuler que lexistence de divergences entre les Etats-Unis et Israël naura aucune incidence concrète.
Des divergences entre Israël et les Etats-Unis peuvent exister, on en a eu un aperçu clair dans lattitude confinant au mépris avec laquelle les responsables israéliens ont accueilli George Mitchell, lenvoyé spécial de Barack Obama. Rompant avec loption de pure forme du précédent gouvernement en faveur des « deux Etats », Netanyahu a exigé que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de lEtat dIsraël. Cela signifie quils doivent non seulement renoncer au droit au retour, mais aussi donner toute latitude pour expulser les Palestiniens qui vivent dans le territoire quils reconnaîtraient comme « juif ». Les responsables de lAutorité palestinienne ont rejeté ces exigences comme étant de nouveaux « obstacles » pour la paix. Cest une attitude sensée.
Par contre, ils font preuve, encore une fois, dune extraordinaire naïveté en considérant comme significatif lengagement du sénateur Mitchell en faveur de la solution des deux Etats. Il faut juste rappeler que ce discours des deux Etats a été inauguré par le plus anti-palestinien des présidents américains, George W. Bush, et quil aurait été difficile à léquipe de Barack Obama de faire moins au plan du discours. Ce qui est à craindre est que lAutorité palestinienne et les Etats arabes se contentent du constat quil existe des divergences entre Washington et Tel-Aviv. Car, en raison même du fonctionnement du système politique américain, ces « divergences » nauront aucune conséquences pour Israël. Le Congrès US continuera à distribuer annuellement des milliards de dollars à Israël. Le lobby israélien veillera, si tant est que léquipe Obama en ait lintention, à ce que rien ne change. Il ne faut pas sattendre non plus à ce que ladministration américaine se mette à exercer des pressions sur Israël. Dans le meilleur des cas, elle développera un discours soporifique à destination des Arabes, sans que cela gêne un Etat qui continue à coloniser les territoires palestiniens.
Le réalisme commande de postuler que lexistence de divergences entre les Etats-Unis et Israël naura aucune incidence concrète. Sen remettre aux Etats-Unis pour trouver une solution a été une supercherie durant ces dernières années. Larrivée dObama, aussi ouvert soit-il, ne changera pas la donne. Lévolution de la situation dépendra largement de la politique qui sera menée par les Etats arabes. Sils renoncent à agir, à utiliser les leviers dont ils disposent, ladministration américaine naurait aucun intérêt à bousculer le statu quo colonial. Après tout, la politique terriblement indigente de certains Etats arabes sert dalibi à ceux qui, en Israël et aux Etats-Unis, affirment que la priorité nest pas la Palestine mais lIran et son programme nucléaire. Netanyahu peut affirmer quil est daccord avec les Etats arabes « modérés » qui promeuvent une propagande outrancière autour dune fantomatique « menace iranienne ».
Cette diversion monumentale assombrit les perspectives pour les Palestiniens. Et il ne faut pas espérer quil en soit autrement tant que les Etats arabes ne sont pas prêts à mettre leurs ressources dans la balance. Le choix « stratégique » de la paix assumé par les Etats arabes na comme réponse du côté israélien quun choix stratégique de guerre. Il faut en tirer une conclusion. Personne nattend des Etats arabes quils fassent la guerre. Ils feraient beaucoup en déclarant que le plan de paix arabe est définitivement retiré de la table et que face à lintransigeance de lEtat dIsraël, la résistance sous toutes ses formes est une option légitime. Cest cela qui pourrait donner à réfléchir à ladministration américaine. Celle-ci ne cédera pas dun pouce si aucun signe ne vient des Etats arabes...