Bonjour
La plupart des philosophes et a fortiori des théologiens dans la Tradition occidentale ont parlé de la « nature humaine ».
C'est même un concept essentiel de certaines perspectives morales.
La foi chrétienne a fait de concept l'objet d'un dogme, celui de l'Incarnation, puisqu'il est question de la deuxième personne de la Trinité assumant la nature humaine.
Mais concrètement, quelles sont les preuves de l'existence d'une telle « nature »?
Généralement, les penseurs scientifiquement informés identifient cette nature, ou du moins la manifestation immédiate de cette nature, au patrimoine génétique des humains, à « l'ADN ».
Mais c'est du concordisme pas très convaincant. Les métaphysiciens antiques et médiévaux concevaient pas la nature humaine ainsi.
Et l'ADN est évidemment pas identique d'un individu à l'autre, à commencer par la différence entre les mecs et les femmes (je mets de côté pour l'instant le « problème des identités sexuelles »). Ou encore les individus qui naissent avec des défauts génétiques.
Certains pourraient dire : oui il y a des différences entre individus, mais la nature humaine consiste simplement en ce qui est commun à tous les humains génétiquement.
Mais même ce critère est pas satisfaisant, métaphysiquement, parce que la génétique change avec le temps, c'est pas la même chose qu'une « essence » comme la concevait la vieille métaphysique. De plus, il est difficile de dire ce qui est « spécial » à propos de cette molécule d'ADN « typique » des humains, car chimiquement, elle n'est pas qualitativement différente de celle des chimpanzés, des chiens, des poissons, etc.
De plus, une fois qu'on a fait abstraction de tout ce qui singularisait les 8 milliards d'humains, il reste pas grand-chose d'intéressant dans l'ADN humain, peut-être rien qui soit un fondement convaincant de la « spécificité » humaine.
Attention : je doute de l'existence de la nature humaine, mais pas à la manière des philosophes et des scientifiques qui prétendaient que l'ADN avait aucun effet intéressant sur le cerveau et la pensée. Il ne s'agit pas de nier les conditionnements génétiques. Mon doute porte plutôt sur l'existence de quelque chose d'universel chez les humains et qui leur serait spécifique.
Si cette idée doit rester, je crois qu'elle ne peut être qu'objet de foi religieuse, et non une « vérité rationnelle ».
La plupart des philosophes et a fortiori des théologiens dans la Tradition occidentale ont parlé de la « nature humaine ».
C'est même un concept essentiel de certaines perspectives morales.
La foi chrétienne a fait de concept l'objet d'un dogme, celui de l'Incarnation, puisqu'il est question de la deuxième personne de la Trinité assumant la nature humaine.
Mais concrètement, quelles sont les preuves de l'existence d'une telle « nature »?
Généralement, les penseurs scientifiquement informés identifient cette nature, ou du moins la manifestation immédiate de cette nature, au patrimoine génétique des humains, à « l'ADN ».
Mais c'est du concordisme pas très convaincant. Les métaphysiciens antiques et médiévaux concevaient pas la nature humaine ainsi.
Et l'ADN est évidemment pas identique d'un individu à l'autre, à commencer par la différence entre les mecs et les femmes (je mets de côté pour l'instant le « problème des identités sexuelles »). Ou encore les individus qui naissent avec des défauts génétiques.
Certains pourraient dire : oui il y a des différences entre individus, mais la nature humaine consiste simplement en ce qui est commun à tous les humains génétiquement.
Mais même ce critère est pas satisfaisant, métaphysiquement, parce que la génétique change avec le temps, c'est pas la même chose qu'une « essence » comme la concevait la vieille métaphysique. De plus, il est difficile de dire ce qui est « spécial » à propos de cette molécule d'ADN « typique » des humains, car chimiquement, elle n'est pas qualitativement différente de celle des chimpanzés, des chiens, des poissons, etc.
De plus, une fois qu'on a fait abstraction de tout ce qui singularisait les 8 milliards d'humains, il reste pas grand-chose d'intéressant dans l'ADN humain, peut-être rien qui soit un fondement convaincant de la « spécificité » humaine.
Attention : je doute de l'existence de la nature humaine, mais pas à la manière des philosophes et des scientifiques qui prétendaient que l'ADN avait aucun effet intéressant sur le cerveau et la pensée. Il ne s'agit pas de nier les conditionnements génétiques. Mon doute porte plutôt sur l'existence de quelque chose d'universel chez les humains et qui leur serait spécifique.
Si cette idée doit rester, je crois qu'elle ne peut être qu'objet de foi religieuse, et non une « vérité rationnelle ».