schevchenko78
una famiglia per la vita
Saliha, 42 ans, serre dans ses mains une médaille dorée à ruban tricolore. "Nordine était champion de Lorraine de lutte", souffle-t-elle. Cette breloque est tout ce qui lui reste du benjamin de ses trois enfants, Nordine. Il avait 16 ans lorsqu'un surveillant l'a retrouvé, le 9 octobre 2008, pendu avec un drap à la potence de la télévision de sa cellule au quartier des mineurs de la maison d'arrêt de Strasbourg.
Jeudi 21 octobre, devant le tribunal administratif de Strasbourg, son avocat, Me Etienne Noël, a plaidé que "le suicide de Nordine - pourtant sous surveillance spéciale depuis avril 2008 - a été facilité par une série d'erreurs de l'administration pénitentiaire". Nordine avait seulement 14 ans lors de son premier placement en détention, en décembre 2006, à la maison d'arrêt de Metz-Queuleu. "Trop d'affaires", résume sa mère. Les incarcérations précoces visent en effet à marquer un coup d'arrêt au parcours d'un mineur ayant mis en échec toutes les autres mesures. Or, Nordine a été placé en foyer, en centre éducatif renforcé (CER) ou en centre éducatif fermé (CEF) dernière étape avant la prison -, en vain. Et à l'époque, son casier judiciaire compte une vingtaine de délits : essentiellement des vols.
Il a 9 ans lorsque sa mère a entamé un divorce difficile, émaillé d'une profonde dépression. "On habitait dans une ZUP, raconte Saliha, Nordine s'est mis à voler avec et pour les plus grands pour les impressionner, puis il y a pris goût. J'aurais voulu déménager, mais sans travail, je ne pouvais pas." Nordine passe alors son temps dehors "avec de mauvaises fréquentations", estime sa sur Linda, 23 ans, qui aspire à devenir éducatrice spécialisée. "Il ne supportait pas une porte fermée", reconnaît leur mère.
En mars 2008, à un mois et demi de sa libération, Nordine saute de la camionnette qui le ramène d'une permission. Rattrapé douze jours plus tard et jugé pour cette évasion, il s'enfuit par la fenêtre des toilettes du tribunal pour enfants de Thionville. Repris quatre jours après, il est condamné à quatorze mois de plus pour ces deux cavales, plus huit mois pour des affaires pendantes. Sa sur raconte qu'il est tombé au sol en entendant prononcer cette nouvelle condamnation, qui repoussait sa sortie à février 2010. Mais Nordine se devait aussi d'assumer le statut de leader insoumis que lui avait conféré ses deux évasions. Son comportement en détention lui a valu une série de transferts doublés d'un éloignement familial insoutenable.
Au printemps 2008, envoyé à la maison d'arrêt de Strasbourg où sa famille - sans le sou - peine à honorer les parloirs, il tente de se suicider en se scarifiant poignets et avant-bras. Il jure alors à sa sur : "T'inquiète pas, j'ai juste fait ça pour qu'ils me remettent à Metz, j'ai trop besoin d'être près de vous". Il y est revenu début octobre 2008, quand Nabil, son copain de détention, s'est suicidé. Il l'a imité le surlendemain, à peine transféré à Strasbourg.
Jeudi 21 octobre, devant le tribunal administratif de Strasbourg, son avocat, Me Etienne Noël, a plaidé que "le suicide de Nordine - pourtant sous surveillance spéciale depuis avril 2008 - a été facilité par une série d'erreurs de l'administration pénitentiaire". Nordine avait seulement 14 ans lors de son premier placement en détention, en décembre 2006, à la maison d'arrêt de Metz-Queuleu. "Trop d'affaires", résume sa mère. Les incarcérations précoces visent en effet à marquer un coup d'arrêt au parcours d'un mineur ayant mis en échec toutes les autres mesures. Or, Nordine a été placé en foyer, en centre éducatif renforcé (CER) ou en centre éducatif fermé (CEF) dernière étape avant la prison -, en vain. Et à l'époque, son casier judiciaire compte une vingtaine de délits : essentiellement des vols.
Il a 9 ans lorsque sa mère a entamé un divorce difficile, émaillé d'une profonde dépression. "On habitait dans une ZUP, raconte Saliha, Nordine s'est mis à voler avec et pour les plus grands pour les impressionner, puis il y a pris goût. J'aurais voulu déménager, mais sans travail, je ne pouvais pas." Nordine passe alors son temps dehors "avec de mauvaises fréquentations", estime sa sur Linda, 23 ans, qui aspire à devenir éducatrice spécialisée. "Il ne supportait pas une porte fermée", reconnaît leur mère.
En mars 2008, à un mois et demi de sa libération, Nordine saute de la camionnette qui le ramène d'une permission. Rattrapé douze jours plus tard et jugé pour cette évasion, il s'enfuit par la fenêtre des toilettes du tribunal pour enfants de Thionville. Repris quatre jours après, il est condamné à quatorze mois de plus pour ces deux cavales, plus huit mois pour des affaires pendantes. Sa sur raconte qu'il est tombé au sol en entendant prononcer cette nouvelle condamnation, qui repoussait sa sortie à février 2010. Mais Nordine se devait aussi d'assumer le statut de leader insoumis que lui avait conféré ses deux évasions. Son comportement en détention lui a valu une série de transferts doublés d'un éloignement familial insoutenable.
Au printemps 2008, envoyé à la maison d'arrêt de Strasbourg où sa famille - sans le sou - peine à honorer les parloirs, il tente de se suicider en se scarifiant poignets et avant-bras. Il jure alors à sa sur : "T'inquiète pas, j'ai juste fait ça pour qu'ils me remettent à Metz, j'ai trop besoin d'être près de vous". Il y est revenu début octobre 2008, quand Nabil, son copain de détention, s'est suicidé. Il l'a imité le surlendemain, à peine transféré à Strasbourg.