Des milliers de citoyens français toujours sans solution
Sur une page facebook, ces binationaux coincés en Algérie échangent sur leur situation, leur impatience du retour, les dates des prochains vols Air France et se donnent des conseils. Ils sont plus de 5.600 à y être inscrits, et nombreux sont ceux qui s'agacent de ne pas avoir eu de retour des autorités françaises en Algérie. Face à l'afflux des demandes, une cellule téléphonique a été ouverte à l'ambassade. En un mois et demi, les agents ont répondu à plus de 15.000 appels et 60.000 mails de personnes qui souhaitaient rentrer, perdues face aux procédures.
"J'ai passé des heures, des semaines à essayer d'appeler, pour au final n'avoir réussi à avoir personne au téléphone, constate avec amertume Nina qui tente depuis Toulouse de rapatrier sa mère et sa grand-mère, dont la santé est fragile, coincées près d'Oran. On est baladés d'une adresse mail à un numéro auquel personne ne répond, à un mail automatique. C'est très compliqué d'arriver à savoir ce qu'il faut faire ! La solution qu'on nous donne c'est d'envoyer un sms à Air France avec nos noms et coordonnées et c'est à eux de nous recontacter", dénonce la jeune femme.
"C'est une catastrophe d'attendre, le moral en prend un coup, résume Laura. C'est comme un prisonnier qui attend sa sortie. Il faut réussir à se maintenir". Pour certains se posent également la question de trouver et financer un logement en attendant de pouvoir monter dans un vol vers Paris. Tandis que les personnes malades, à risque, ou les femmes enceintes ne semblent pas bénéficier d'un rapatriement sanitaire plus rapide.
Une vie d'attente d'autant plus difficile à supporter que les listes de vol sont communiquées peu de temps à l'avance et que l'ordre dans lequel s'envolent les voyageurs reste flou. "On nous dit qu'il y a des démarches nécessaires à suivre, qu'on suit à l'aveugle. Mais ils ne nous disent pas vraiment dans quelles circonstances vont être constituées les listes", regrette Nina.
Pas de traitement défavorable
Après près de cinquante jours sans nouvelles, chez certains binationaux, la sensation d'avoir été traité comme des citoyens "de seconde zone" commence à s'imposer. "C'est pas normal, fulmine Ben. Installé à Montpellier, il s'est rendu quelques jours en Algérie pour assister à l'enterrement de son grand-père à une centaine de kilomètres d'Oran. Avec la fermeture des frontières le 17 mars, son vol retour a été annulé. On est nés en France, on travaille en France, on paie nos impôts en France...notre vie est en France. Je ne comprends pas, souffle-t-il. On est délaissés, on est du bétail. La situation dans les aéroports, c'est choquant".
www.francebleu.fr
Sur une page facebook, ces binationaux coincés en Algérie échangent sur leur situation, leur impatience du retour, les dates des prochains vols Air France et se donnent des conseils. Ils sont plus de 5.600 à y être inscrits, et nombreux sont ceux qui s'agacent de ne pas avoir eu de retour des autorités françaises en Algérie. Face à l'afflux des demandes, une cellule téléphonique a été ouverte à l'ambassade. En un mois et demi, les agents ont répondu à plus de 15.000 appels et 60.000 mails de personnes qui souhaitaient rentrer, perdues face aux procédures.
"J'ai passé des heures, des semaines à essayer d'appeler, pour au final n'avoir réussi à avoir personne au téléphone, constate avec amertume Nina qui tente depuis Toulouse de rapatrier sa mère et sa grand-mère, dont la santé est fragile, coincées près d'Oran. On est baladés d'une adresse mail à un numéro auquel personne ne répond, à un mail automatique. C'est très compliqué d'arriver à savoir ce qu'il faut faire ! La solution qu'on nous donne c'est d'envoyer un sms à Air France avec nos noms et coordonnées et c'est à eux de nous recontacter", dénonce la jeune femme.
"C'est une catastrophe d'attendre, le moral en prend un coup, résume Laura. C'est comme un prisonnier qui attend sa sortie. Il faut réussir à se maintenir". Pour certains se posent également la question de trouver et financer un logement en attendant de pouvoir monter dans un vol vers Paris. Tandis que les personnes malades, à risque, ou les femmes enceintes ne semblent pas bénéficier d'un rapatriement sanitaire plus rapide.
Une vie d'attente d'autant plus difficile à supporter que les listes de vol sont communiquées peu de temps à l'avance et que l'ordre dans lequel s'envolent les voyageurs reste flou. "On nous dit qu'il y a des démarches nécessaires à suivre, qu'on suit à l'aveugle. Mais ils ne nous disent pas vraiment dans quelles circonstances vont être constituées les listes", regrette Nina.
Pas de traitement défavorable
Après près de cinquante jours sans nouvelles, chez certains binationaux, la sensation d'avoir été traité comme des citoyens "de seconde zone" commence à s'imposer. "C'est pas normal, fulmine Ben. Installé à Montpellier, il s'est rendu quelques jours en Algérie pour assister à l'enterrement de son grand-père à une centaine de kilomètres d'Oran. Avec la fermeture des frontières le 17 mars, son vol retour a été annulé. On est nés en France, on travaille en France, on paie nos impôts en France...notre vie est en France. Je ne comprends pas, souffle-t-il. On est délaissés, on est du bétail. La situation dans les aéroports, c'est choquant".
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Les Franco-Algériens bloqués en Algérie appellent à l'aide : "Notre vie est en France" - ici
Depuis le 17 mars, les voyages entre la France et l'Algérie sont suspendus après la mise en place du confinement en France. Des habitants d'Occitanie sont toujours bloqués en Algérie, ils demandent de l'aide pour rentrer chez eux.
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