Nouveau gouvernement, ancienne politique

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Casablanca d'antan
VIB
mercredi 15 avril 2009 - 05h:30

Morsi Attalla - Al-Ahram/hebdo

Il est impossible d’instaurer la paix tant que les Israéliens ont toujours le sentiment qu’une force les protège contre toute sanction internationale et les rend plus forts que tous les Etats arabes réunis.

Les déclarations faites par Amr Moussa il y a plus d’un an, alors que le gouvernement israélien était présidé par Olmert, et selon lesquelles le processus de paix serait sur le point de rendre son dernier souffle, se sont transformées de prédiction en réalité sûre. Et ce, avec l’accession au pouvoir en Israël de Netanyahu, de Lieberman et de la droite extrémiste.

Ceci ne signifie pas que la paix était possible avec le gouvernement d’Olmert et qu’elle est devenue impossible avec celui de Netanyahu, car l’unique différence entre les deux réside dans le degré de grossièreté dans la façon de traiter avec le monde arabe et le peuple palestinien en particulier.

A mon avis, le problème ne réside pas dans un responsable ou un autre. Le problème est qu’Israël, avant et après Netanyahu et Lieberman, insiste sur une même méthode. Celle de faire face à tous les efforts visant à ressusciter le processus de paix, en recourant au monologue politique. Celui-ci permet à chacun de se mettre debout sur la scène pour dire ce qu’il veut, sans respecter les règles du dialogue qui impliquent la présence d’un langage commun et d’une référence commune sur lesquels se basent des négociations équitables.

Quand les Palestiniens parlent de paix, ils sont convaincus qu’elle doit se baser sur l’acceptation claire et nette par Israël d’exécuter les directives de la légalité internationale. Et qui stipule le retrait complet d’Israël de tous les territoires qu’il a occupés en juin 1967, y compris Jérusalem, le droit de retour et les indemnisations dues aux réfugiés selon la résolution 1948 de l’Onu. Mais ce qui se passe, c’est que les Israéliens parlent d’une paix différente et réclament de continuer à occuper certaines parties des territoires palestiniens. Ils réclament aussi que les colonies soient maintenues sur ces territoires et que les colons ne soient pas évacués. Or, le plus dangereux est que le parrain officiel de la paix continue à faire des propositions et des idées qui emploient le même langage politique qu’Israël.

Est-ce qu’avec ce langage provoquant qu’il est possible de parvenir à une plate-forme d’entente qui pourrait mener à un accord ? La vérité est qu’il n’y a pas d’espoir d’instaurer une paix tant que les Israéliens rêvent de répéter ce qui s’est passé avant la résolution du partage en de 1948 quand ils se sont basés sur les résultats de la guerre 1948 pour s’accaparer de grandes parties des territoires que la résolution avait consacrées aux Palestiniens. C’est ainsi qu’avec le temps et par la politique du fait accompli, ces terres sont devenues une partie de l’Etat hébreu que les Palestiniens ont accepté de reconnaître, un Etat fait des territoires issus du partage et des terres violées.

Ceci signifie qu’il est impossible d’instaurer la paix tant que les Israéliens ont toujours le sentiment qu’une force les protège contre toute sanction internationale et les rend plus forts que tous les Etats arabes réunis. Ceci les encourage alors à continuer à cueillir les fruits de l’agression en se basant sur ce fait acquis et sur le temps qui passe.
 
Un haut diplomate israélien : ne retournons pas trop vite discuter de la paix

Dion Nissenbaum

L’ultranationaliste Avigdor Lieberman est ministre des Affaires étrangères israélien depuis une semaine et déjà son style abrupt, dénué de diplomatie, menace d’éclipser le nouveau gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

En 7 jours, Lieberman a déclaré morts 16 mois de négociations pour la paix avec les Palestiniens, sous l’égide US, et que ceux qui voulaient la paix devaient se préparer à la guerre. Il a écarté les menaces égyptiennes de lui refuser l’accès à l’Egypte, l’un des rares pays arabes alliés d’Israël, jusqu’à ce qu’il doive s’excuser pour ses propos incendiaires de l’automne dernier sur le président Hosni Mubarak. Et il a juré d’avoir raison de l’enquête approfondie menée tant sur le plan politique que de la corruption par la police israélienne qui l’a interrogé trois fois depuis qu’il est en fonction.

« Donnez-nous du temps »

Dans son interview de mardi au journal McClatchy, Lieberman met un bémol à ses propos disant que les négociations de paix avec les Palestiniens étaient « dans l’impasse » et que l’administration Obama devait s’attendre à ce que le nouveau gouvernement israélien ne se précipite pas dans de nouvelles négociations.

« On ne s’attend pas à ce que quelqu’un nous supervise avec un chronomètre, » dit Lieberman. « Donnez-nous le temps de nous organiser et de rassembler de nouvelles idées. »

Pour Lieberman, il est impossible de reprendre les négociations que le président George W. Bush avait lancées à Annapolis en 2007 pour la création d’un Etat palestinien indépendant à côté d’Israël, :Det que le président Barack Obama a ostensiblement approuvée cette semaine en Turquie.

« La situation est bloquée et ce n’est pas notre fait, » dit Lieberman, précisant qu’il avait envisagé de remettre ce message la semaine prochaine à l’ancien sénateur, George Mitchell, émissaire spécial d’Obama au Moyen-Orient, et qui va revenir lundi à Jérusalem pour la première fois depuis que le nouveau gouvernement israélien de centre-droit (SIC - ndt) a pris ses fonctions.

Si Lieberman dit soutenir le principe d’un Etat palestinien à côté de celui d’Israël, son vice-ministre aux Affaires étrangères, lui, dit que le nouveau gouvernement n’a aucun projet de réponse pour l’une des exigences les plus cruciales pour la paix, dans la « feuille de route » que défendent les Américains : le gel immédiat de la construction et de l’expansion des colonies juives en Cisjordanie.

Une vieille idée

Au lieu de cela et reprenant une vieille interprétation israélienne contestée de la feuille de route, le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, indique que les Palestiniens devront prendre des mesures énergiques concernant les attaques contre les Israéliens avant qu’Israël ne gèle la construction et l’expansion des colonies en Cisjordanie qu’Israël a pris à la Jordanie durant la guerre des Six Jours en 1967.

« Nous devrons aller ensemble aussi loin que possible » dit Ayalon au journal McClatchy. « Mais vous ne pouvez pas isoler ces deux points l’un de l’autre. »

Le style péremptoire de Lieberman a déjà donné des angoisses aux pragmatiques du gouvernement israélien et, transversalement, aux dirigeants et analystes politiques internationaux.

« Ce qui est clair, c’est qu’il est là pour détruire la dernière chance d’une solution à deux Etats et c’est pourquoi je pense que, à bien des égards, c’est un ennemi de l’Etat... » a déclaré Neve Gordon, professeur de science politique à l’Université Ben-Gourion d’Israël.

« ...car si nous n’avons pas de solution à deux Etats, nous aurons un apartheid à grande échelle. » :D
 
Lieberman en quête d’absolution européenne
lundi 4 mai 2009 - 09h:32

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

En réaction à l’attitude de refus opposée par le gouvernement israélien, présidé par Benjamin Netanyahu, à la création d’un Etat palestinien, l’Union européenne a décidé de geler la poursuite de ses discussions avec l’Etat hébreu destinées à rehausser le niveau de leurs relations et partenariat.

Cette manifestation de fermeté exprimée par la commissaire européenne aux Relations extérieures est loin d’avoir l’aval et le soutien de l’ensemble des Etats faisant partie de l’Union. C’est le cas par exemple de la Tchéquie, qui préside celle-ci présentement, dont le gouvernement s’est déclaré hostile à toute forme de pression sur celui d’Israël visant à lui faire accepter le principe de la solution au conflit israélo-palestinien consistant en l’existence de deux Etats et deux peuples vivant côte à côte.

Se pose alors la question concernant l’Union européenne de savoir si elle va persister dans sa réprobation du refus israélien. C’est à l’évidence pour essayer de l’en dissuader que le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Netanyahu, l’ultranationaliste et xénophobe Avigdor Lieberman, a entrepris hier sa tournée des principales capitales européennes. Ce même personnage, qui affirme que son pays n’est pas lié par les négociations relancées fin 2007 à la conférence d’Annapolis, censées aboutir à la création d’un Etat palestinien, et professe des opinions racistes excluant tout accord de paix équitable avec les Palestiniens et le monde arabe, arrive en Europe pour obtenir de ses principales capitales qu’elles fassent preuve de « compréhension » à l’égard de l’Etat hébreu, à la justification qu’il faut laisser à son gouvernement le temps de peaufiner son plan diplomatique qui sera présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de sa rencontre avec le président américain Barack Obama à Washington, prévue à la mi-mai.

Le comble est que le chef de la diplomatie, dont les idées racistes et les propos franchement haineux sont à l’origine « des bruits de fond négatifs en Europe » qui se font entendre contre l’attitude israélienne adoptée par son gouvernement, a fait précéder ses visites européennes d’un avertissement en forme de défi intimant à l’Union européenne « d’adopter un profil bas », faute de quoi « elle ne pourra pas avoir d’implication dans le processus de paix ».

Ainsi tancée, l’Union européenne abdiquera-t-elle sa position critique à l’égard du gouvernement Netanyahu, ou au contraire persistera-t-elle dans les pressions à son égard pour le contraindre à réviser ses positions hostiles à la relance du processus de paix avec les Palestiniens ?

C’est déjà une attitude de conciliation, qui enfreint son « code moral », que l’Union européenne a adoptée à l’égard de l’Etat hébreu en acceptant de recevoir et de dialoguer avec un ministre israélien qui prône ouvertement des idées attentatoires à ce code. Ce qu’elle refuse de faire ostentatoirement avec tout représentant du Hamas palestinien.

Si elle décide d’aller plus loin dans la permissivité à l’égard du radicalisme négatif des positions du gouvernement Netanyahu, l’Union européenne enverrait alors un message qui pourrait dissuader le président américain d’exercer des pressions décisives sur ce gouvernement en vue de l’amener à revoir sa copie concernant la solution du conflit
 
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