ven. 21 mars 2025 à 6:48 PM UTC+1
Le groupe Bolloré est présent sur le continent depuis les années 1980 avec des investissements majeurs dans le transport, la logistique et l'agriculture.Rupert Oberhäuser/picture alliance
La plainte émane de onze associations basées au Togo, en Guinée, au Ghana, en Côte d'Ivoire et au Cameroun, rassemblées au sein du collectif Restitution pour l'Afrique (RAF) et soutenues par un consortium international d'avocats.
Elle vise des concessions portuaires obtenues illégalement, selon ce collectif, par le groupe Bolloré en Afrique, un groupe présent sur le continent depuis les années 1980 et qui s’est imposé dans une quarantaine de pays, avec des investissements majeurs dans le transport, la logistique et l'agriculture.
Le groupe Bolloré s’est retiré d’Afrique, pour son activité de transport, avec la vente, en 2022, pour 5,7 milliards d’euros, de sa filiale Bolloré Africa Logistics. C’est ce pactole notamment que visent les associations avec ce dépôt de plainte.
En Guinée, par exemple, le logisticien français, Necotrans, avait remporté la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, en 2008. Mais ce contrat sera finalement annulé au profit du groupe Bolloré avec l'arrivée au pouvoir, en 2010, d'Alpha Condé que la firme française aurait financièrement soutenu lors de la campagne électorale.
Oumar Khana Diallo, président de l'Association guinéenne pour la transparence, se réjouit de cette plainte.
" A l'Association guinéenne pour la transparence, nous apprécions cette action et nous l'encourageons et nous sommes prêts à accompagner le processus au plan international ou national, afin que les corrupteurs et les corrompus soient sanctionnés à la hauteur de leur forfaiture", estime Oumar Khana Diallo.
Ses faits ont été reconnus par le groupe Bolloré devant la justice française, en 2021, au travers d’une procédure qui s’assimile à une version française du "plaider coupable".
La multinationale avait alors accepté de payer une amende de douze millions d’euros pour éviter des poursuites judiciaires. Ce sont ces faits reconnus qui renforcent l’impact de la plainte déposée par le collectif Restitution pour l'Afrique.
" Il aurait financé Faure Gnassingbé dans sa campagne et en contrepartie, il a reçu un certain nombre de contrats qui n'ont pas suivi les procédures normales d'attribution et qui ont contribué à ce qu'on appelle des rétrocommissions. Il y a eu des transferts financiers que le parquet financier de Paris a identifiés, suite à des perquisitions à Paris et une partie des impôts qui auraient dû être payée en France ne l'a pas été", explique à la DW, Yves Ekoué Amaizo, directeur de Afrocentricity, un groupe de réflexion.
Le groupe Bolloré est présent sur le continent depuis les années 1980 avec des investissements majeurs dans le transport, la logistique et l'agriculture.Rupert Oberhäuser/picture alliance
La plainte émane de onze associations basées au Togo, en Guinée, au Ghana, en Côte d'Ivoire et au Cameroun, rassemblées au sein du collectif Restitution pour l'Afrique (RAF) et soutenues par un consortium international d'avocats.
Elle vise des concessions portuaires obtenues illégalement, selon ce collectif, par le groupe Bolloré en Afrique, un groupe présent sur le continent depuis les années 1980 et qui s’est imposé dans une quarantaine de pays, avec des investissements majeurs dans le transport, la logistique et l'agriculture.
Le groupe Bolloré s’est retiré d’Afrique, pour son activité de transport, avec la vente, en 2022, pour 5,7 milliards d’euros, de sa filiale Bolloré Africa Logistics. C’est ce pactole notamment que visent les associations avec ce dépôt de plainte.
Necotrans contre Bolloré en Guinée
Le collectif estime en effet que le milliardaire français, Vincent Bolloré, patron du groupe, a bénéficié des "relations étroites" nouées avec des "élites politiques locales" pour étendre son empire économique dans plusieurs pays.En Guinée, par exemple, le logisticien français, Necotrans, avait remporté la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, en 2008. Mais ce contrat sera finalement annulé au profit du groupe Bolloré avec l'arrivée au pouvoir, en 2010, d'Alpha Condé que la firme française aurait financièrement soutenu lors de la campagne électorale.
Oumar Khana Diallo, président de l'Association guinéenne pour la transparence, se réjouit de cette plainte.
" A l'Association guinéenne pour la transparence, nous apprécions cette action et nous l'encourageons et nous sommes prêts à accompagner le processus au plan international ou national, afin que les corrupteurs et les corrompus soient sanctionnés à la hauteur de leur forfaiture", estime Oumar Khana Diallo.
Soutien à Faure Gnassinbéau Togo
Au Togo, le groupe Bolloré a également soutenu le président Faure Gnassingbé à l’élection de 2010, en échange d’avantages accordés à sa filiale, Bolloré Africa Logistics.Ses faits ont été reconnus par le groupe Bolloré devant la justice française, en 2021, au travers d’une procédure qui s’assimile à une version française du "plaider coupable".
La multinationale avait alors accepté de payer une amende de douze millions d’euros pour éviter des poursuites judiciaires. Ce sont ces faits reconnus qui renforcent l’impact de la plainte déposée par le collectif Restitution pour l'Afrique.
" Il aurait financé Faure Gnassingbé dans sa campagne et en contrepartie, il a reçu un certain nombre de contrats qui n'ont pas suivi les procédures normales d'attribution et qui ont contribué à ce qu'on appelle des rétrocommissions. Il y a eu des transferts financiers que le parquet financier de Paris a identifiés, suite à des perquisitions à Paris et une partie des impôts qui auraient dû être payée en France ne l'a pas été", explique à la DW, Yves Ekoué Amaizo, directeur de Afrocentricity, un groupe de réflexion.