Le président américain a annoncé suspendre les financements vers Pretoria après la promulgation par son homologue sud-africain de la loi d’expropriation foncière. Le média guinéen “Le Djely” estime que cette décision de Donald Trump, proche d’Elon Musk, révèle son “racisme”.
Décidément, le fameux slogan “America First” peut aussi se traduire par “Les amis d’abord”, voire même “Les Blancs d’abord”. Autrement, on ne voit pas en quoi la loi que vient de promulguer Cyril Ramaphosa menace les intérêts américains si prétendument chers à Trump. Voilà qui révèle peut-être une facette moins avouable du leader républicain : le racisme. Alors même que certains, y compris en Afrique, se bornaient à ne voir chez lui qu’un certain patriotisme exubérant ou décomplexé.
Bien sûr, personne n’a envie de revivre une réforme agraire aussi bâclée que celle que l’ancien président Robert Mugabe [1987-2017] avait opérée au Zimbabwe. Une réforme conduite sur fond de violence et de populisme qui, au-delà d’exacerber les tensions raciales, peut ruiner certains acquis du pays, notamment dans le secteur agricole.
Mais il n’est pas non plus envisageable de faire l’impasse sur les fortes disparités qui minent la société sud-africaine en rapport avec la propriété foncière. Derrière la réputation de puissance économique du continent africain, l’Afrique du Sud cache des inégalités qu’elle se doit de régler impérativement. Et le cas du foncier est symptomatique des écarts que certains assimilent plutôt légitimement à de l’injustice.
En effet, selon les chiffres issus du Land Audit Act (2017), plus de vingt-cinq ans après l’apartheid, aboli en 1991, “seulement 4 % des terres arables appartiennent à des Noirs, alors qu’ils représentent 81 % de la population. À l’inverse, 72 % des terres sont détenues par 36 000 fermiers blancs, alors que les Blancs ne représentent guère plus de 8 % de la population.” Comment voudrait-on qu’un tel statu quo soit maintenu en l’état ?
Certes, la question est à aborder avec tact et délicatesse, les équilibres étant fragiles. Mais il est évident que ces disparités doivent être corrigées. Sauf que, manifestement, le président Donald Trump ne veut pas de cette correction. C’est pourquoi, usant de la manipulation dont il est coutumier, il prétend déjà que c’est d’une confiscation de terres dont il s’agirait. Ce que Cyril Ramaphosa a démenti, en assurant qu’il s’agit plutôt d’une “procédure légale qui garantit l’accès à la terre d’une manière juste et équitable, conformément à la Constitution”.
Des explications qui risquent de ne pas suffire pour convaincre Donald Trump. Le président américain devenu très proche d’Elon Musk, dont le salut nazi, le 20 janvier dernier, dans le sillage de l’investiture du 47e président, n’était pas sans rappeler qu’à sa naissance, [à Pretoria] en 1971, l’Afrique du Sud vivait sur le régime de ségrégation raciale de l’apartheid. Ceci pourrait donc expliquer cela.
courrier international
Décidément, le fameux slogan “America First” peut aussi se traduire par “Les amis d’abord”, voire même “Les Blancs d’abord”. Autrement, on ne voit pas en quoi la loi que vient de promulguer Cyril Ramaphosa menace les intérêts américains si prétendument chers à Trump. Voilà qui révèle peut-être une facette moins avouable du leader républicain : le racisme. Alors même que certains, y compris en Afrique, se bornaient à ne voir chez lui qu’un certain patriotisme exubérant ou décomplexé.
Bien sûr, personne n’a envie de revivre une réforme agraire aussi bâclée que celle que l’ancien président Robert Mugabe [1987-2017] avait opérée au Zimbabwe. Une réforme conduite sur fond de violence et de populisme qui, au-delà d’exacerber les tensions raciales, peut ruiner certains acquis du pays, notamment dans le secteur agricole.
4 % des terres appartiennent à des Noirs
Mais il n’est pas non plus envisageable de faire l’impasse sur les fortes disparités qui minent la société sud-africaine en rapport avec la propriété foncière. Derrière la réputation de puissance économique du continent africain, l’Afrique du Sud cache des inégalités qu’elle se doit de régler impérativement. Et le cas du foncier est symptomatique des écarts que certains assimilent plutôt légitimement à de l’injustice.
En effet, selon les chiffres issus du Land Audit Act (2017), plus de vingt-cinq ans après l’apartheid, aboli en 1991, “seulement 4 % des terres arables appartiennent à des Noirs, alors qu’ils représentent 81 % de la population. À l’inverse, 72 % des terres sont détenues par 36 000 fermiers blancs, alors que les Blancs ne représentent guère plus de 8 % de la population.” Comment voudrait-on qu’un tel statu quo soit maintenu en l’état ?
Correction ou confiscation ?
Certes, la question est à aborder avec tact et délicatesse, les équilibres étant fragiles. Mais il est évident que ces disparités doivent être corrigées. Sauf que, manifestement, le président Donald Trump ne veut pas de cette correction. C’est pourquoi, usant de la manipulation dont il est coutumier, il prétend déjà que c’est d’une confiscation de terres dont il s’agirait. Ce que Cyril Ramaphosa a démenti, en assurant qu’il s’agit plutôt d’une “procédure légale qui garantit l’accès à la terre d’une manière juste et équitable, conformément à la Constitution”.
Des explications qui risquent de ne pas suffire pour convaincre Donald Trump. Le président américain devenu très proche d’Elon Musk, dont le salut nazi, le 20 janvier dernier, dans le sillage de l’investiture du 47e président, n’était pas sans rappeler qu’à sa naissance, [à Pretoria] en 1971, l’Afrique du Sud vivait sur le régime de ségrégation raciale de l’apartheid. Ceci pourrait donc expliquer cela.
courrier international