Une opinion de Georges de Kerchove et Jean Peeters. Respectivement membre du mouvement ATD Quart Monde, et secrétaire du Front commun des SDF.
Pendant trois mois et jusqu’à il y a une dizaine de jours, le CPAS de Schaerbeek n’a plus été à même d’assurer le versement régulier des allocations sociales.
Il a fallu trois mois pour que cela commence à se savoir et que les retards soient résorbés.
Comment expliquer que ce dysfonctionnement aux conséquences dramatiques ait perduré aussi longtemps dans l’ignorance générale ?
Imaginons un instant ce que cela signifie d’être privé d’un revenu de base pendant une telle période.
Pendant trois mois, les bénéficiaires ne savaient pas si les payements allaient arriver et quand ils allaient arriver.
C’est la peur au ventre qu’ils se rendaient au CPAS pour voir ce qui se passait : ils dépendent totalement de lui, ils n’ont aucune autre ressource et a fortiori aucune réserve en cas de coup dur.
Et les coups durs, les pauvres connaissent.
Devoir frapper à la porte du CPAS est en soi un coup dur.
L’aide qu’il octroie permet à peine de survivre.
En fait, elle les maintient dans la précarité puisqu’elle est notoirement inférieure au seuil de pauvreté.
L’expérience leur dicte de se taire, même s’ils sont dans leur droit.
Le CPAS est le dernier filet de sécurité avant que l’on soit happé dans le vide.
On y a recours quand les autres mailles ont cédé ou sont insuffisantes. Qu’arrive-t-il quand ce dernier filet craque à son tour ?
Du côté des autorités, on a essayé tant bien que mal de colmater les brèches, on a évité de porter le problème sur la place publique, on s’est efforcé de cacher le scandale.
Le pari a été presque gagné parce que les personnes en situation de pauvreté elles-mêmes n’ont pas osé le dénoncer.
Mais c’était compter sans les propriétaires des logements occupés par les pauvres privés de leur droit à l’aide du CPAS.
https://www.lalibre.be/debats/opini...s-reduits-au-silence-5e458bbff20d5a6422848587
Pendant trois mois et jusqu’à il y a une dizaine de jours, le CPAS de Schaerbeek n’a plus été à même d’assurer le versement régulier des allocations sociales.
Il a fallu trois mois pour que cela commence à se savoir et que les retards soient résorbés.
Comment expliquer que ce dysfonctionnement aux conséquences dramatiques ait perduré aussi longtemps dans l’ignorance générale ?
Imaginons un instant ce que cela signifie d’être privé d’un revenu de base pendant une telle période.
Pendant trois mois, les bénéficiaires ne savaient pas si les payements allaient arriver et quand ils allaient arriver.
C’est la peur au ventre qu’ils se rendaient au CPAS pour voir ce qui se passait : ils dépendent totalement de lui, ils n’ont aucune autre ressource et a fortiori aucune réserve en cas de coup dur.
Et les coups durs, les pauvres connaissent.
Devoir frapper à la porte du CPAS est en soi un coup dur.
L’aide qu’il octroie permet à peine de survivre.
En fait, elle les maintient dans la précarité puisqu’elle est notoirement inférieure au seuil de pauvreté.
L’expérience leur dicte de se taire, même s’ils sont dans leur droit.
Le CPAS est le dernier filet de sécurité avant que l’on soit happé dans le vide.
On y a recours quand les autres mailles ont cédé ou sont insuffisantes. Qu’arrive-t-il quand ce dernier filet craque à son tour ?
Du côté des autorités, on a essayé tant bien que mal de colmater les brèches, on a évité de porter le problème sur la place publique, on s’est efforcé de cacher le scandale.
Le pari a été presque gagné parce que les personnes en situation de pauvreté elles-mêmes n’ont pas osé le dénoncer.
Mais c’était compter sans les propriétaires des logements occupés par les pauvres privés de leur droit à l’aide du CPAS.
https://www.lalibre.be/debats/opini...s-reduits-au-silence-5e458bbff20d5a6422848587