Origine oussoul al fiqh

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion IbnSalah
  • Date de début Date de début

IbnSalah

الله اكبر
"La science des « racines », ou sources du droit musulman, est d’origine tardive en Islâm. La
raison en est que les premiers musulmans avaient une pratique de la langue arabe qui leur
suffisait pour tirer le sens des mots issus du Coran et de la Sunna (sachant que c’est du sens des
mots qu’on tient la plupart des règles à observer pour tirer des statuts légaux des cas
particuliers). D’autre part, ils n’avaient pas besoin d’examiner les chaînes de transmission des
traditions prophétiques (comme ce sera le cas plus tard), puisqu’ils étaient contemporains des
transmetteurs, qu’ils connaissaient personnellement.
Mais ces premiers musulmans moururent et, avec eux, la première génération de l’Islâm ; toutes
les sciences devinrent alors des techniques. On ne parla plus alors de lecteurs du Coran pour
désigner les érudits mais de juristes et de savants. Ces juristes durent apprendre les règles et les
principes de base, pour pouvoir tirer les lois des textes probants.
C’est ainsi qu’ils mirent au point, par écrit, une branche particulière, à laquelle ils donnèrent le
nom des sources du droit, usûl al-fiqh. Ainsi, les docteurs musulmans, comparant le droit à un
arbre dont les branches puisent la vie dans quelques racines puissantes, divisèrent la science du
droit en deux parties nettement distinctes : d’une part, la science « des racines » (usûl) qui fait
connaître la méthode suivant laquelle le droit s’élabore, les principes directeurs de ce droit ; et
d’autre part, la science « des branches » (furû’), qui comporte un simple exposé du droit pratique,
élaboré suivant la méthode et basé sur ces principes, et qu’on appelle fiqh.
Le premier auteur sur ce sujet fut l’imâm Ash-Shâfi‘î, qui dicta, là-dessus, sa fameuse Risâla.
Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, parlant de l’apport de l’imâm ash-Shâfi‘î en ce domaine, a dit : « Certes,
avant l’imâm ash-Shâfi‘î, les musulmans discutaient des questions ayant trait aux sources du
droit : ils se démontraient et se faisaient des objections. Mais ils ne disposaient pas d’un code
global auquel se référer pour connaître les preuves de la Loi révélée, et déterminer les modalités
de leur confrontation et leur prépondérance. L’imâm ash-Shâfi‘î a élaboré les principes du droit. Il
a élaboré un code global auquel se référer dans la connaissance des degrés des preuves de la
Loi révélée. Il est établi que l’imâm ash-Shâfi‘î est à l’étude du droit ce qu’Aristote fut à l’étude de
la logique »"
Le Professeur Pabiot
 
Retour
Haut