Ould Mohamedou, ancien chef de la diplomatie mauritanienne

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Le Maure

Taza avant Gaza
Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou, ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie et professeur associé à l'Institut des études internationales de Genève, intervenait samedi dernier, dans le cadre des MEDays, sur la thématique: “Terrorisme et crime organisé: quelle nouvelle architecture internationale en terme de sécurité globale?”. Dans cette interview, il plaide pour plus de coopération et de coordination au niveau régional et international, pour contrecarrer un phénomène devenu universel.

Vous intervenez (l'interview a été réalisée vendredi dernier) dans la thématique consacrée à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Pensez-vous que les méthodes utilisées jusque-là par les uns et les autres sont efficaces ? Sinon, comment procéder à votre avis ?

Cette question est probablement l’une des plus importantes dans le contexte actuel, mais paradoxalement elle est souvent assez mal comprise, il y a un déficit dans la compréhension des mutations du terrorisme contemporain. Et donc, les politiques, pour contrecarrer le phénomène et y faire face, ne peuvent être définies avec justesse et efficacité qu’après avoir fait un diagnostic qui soit lui-même précis. C’est là une des défaillances qui ont été constatées ces dernières années, c’est-à-dire qu’on a eu une lecture plus émotionnelle que rationnelle du terrorisme ; ce qui n’a pas permis à la communauté internationale d’avoir une approche dépassionnée par rapport à la problématique du terrorisme.

L’autre paramètre fondamental à prendre en compte est qu’il s’agit de faire face à une organisation, Al Qaïda plus précisément, qui est en mutation permanente. On doit prendre acte de cette transformation pérenne pour pouvoir y faire face de manière plus efficace. Certes les politiques évoluent, et il y a un travail de coordination qui apparaît au niveau international, même s’il y a encore des efforts à faire dans le cadre d’un partenariat entre le Nord et le Sud, pour que ces politiques soient définies plus en commun, en prenant acte des différentes menaces régionales qui existent, pour leur donner une dimension plus concertée.

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Le sujet relatif à la lutte contre le terrorisme vous interpelle plus particulièrement, votre pays, la Mauritanie, étant depuis quelque temps sous les projecteurs à cause d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)…

Effectivement, cette question se pose à tous les pays, elle est universelle. Al Qaïda, organisation-mère, a essaimé ces dernières années en créant des versions régionales, dans la péninsule arabique, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan..., et, bien entendu, une plus récente articulation du terrorisme transnational au Sahel et au Maghreb avec l'Aqmi.

Je note tout de même ceci : l'Aqmi est une organisation préexistante. C’est une version réformée – fondamentalement - du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, qui a cherché à se faire adouber par Al Qaïda à partir de 2003 et qui a obtenu cette reconnaissance en 2006. Et là il y a une différence qualitative qu’il est important de souligner, entre un groupe qui a son propre lignage dans la guerre civile en Algérie dans les années 1990, et qui renaît dans les années 2000 en s’associant avec une internationale islamiste, en l’occurrence Al Qaïda. A partir de là, on voit un mode de fonctionnement assez différent : par rapport à l’organisation dirigée par Ben Laden, l'Aqmi est beaucoup plus centrée sur des réseaux de criminalité, de contrebande, de trafic d’armes légères, de logique de réseau commercial (avec les prises d’otages), etc. Ce mode opératoire, assez spécifique d’Aqmi, nous fait percevoir une version importée au Maghreb et au Sahel, d’une forme de violence qui est intrinsèquement plus criminelle que politique.


Et je pense que dans une telle configuration de coopération, la marque de fabrique criminelle d’Aqmi dont nous parlions il y a un instant, nous pousse à croire en la possibilité de résultats probants, alors que sur d’autres terrains, en Afghanistan ou en Irak par exemple, où la violence est d’un autre ordre, les possibilités de succès face au terrorisme sont beaucoup plus difficiles, parce que c’est une situation de guerre insurrectionnelle qui prévaut dans ces pays.

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Vous avez insisté sur le partenariat et la coordination contre le terrorisme. Il y a eu pourtant des rencontres entre la Mauritanie, le Mali et l’Algérie, où des pays comme le Maroc n’ont pas été invités, probablement sur instigation d’Alger… Ne faudrait-il pas éviter de politiser cette question, en optant pour une approche réaliste ?

Cette question rejoint la première : comment peut-on définir des politiques de coopération internationales efficaces face à un problème universel ? Et j’y réponds que nous sommes devant un impératif d’efficacité et une obligation de résultat, et donc face à un défi qui se pose à tout le monde, il faut absolument agir en synergie. Il est donc évident que je regrette que le Maroc n’ait pas été invité aux réunions de coordination qui ont eu lieu ces derniers mois tant à Bamako qu’à Tamanrasset, alors que tous les pays de la région, Mauritanie, Mali, Niger, Algérie, Sénégal, Libye et bien entendu le Maroc sont concernés. Tous ces Etats, en s’unissant, ne peuvent en réalité que renforcer des politiques de coordination, de partage d’informations et de travail qui, au bout du compte, permettront une action fructueuse et coordonnée.

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Aufait Maroc
 
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Vous avez insisté sur le partenariat et la coordination contre le terrorisme. Il y a eu pourtant des rencontres entre la Mauritanie, le Mali et l’Algérie, où des pays comme le Maroc n’ont pas été invités, probablement sur instigation d’Alger… Ne faudrait-il pas éviter de politiser cette question, en optant pour une approche réaliste ?

Cette question rejoint la première : comment peut-on définir des politiques de coopération internationales efficaces face à un problème universel ? Et j’y réponds que nous sommes devant un impératif d’efficacité et une obligation de résultat, et donc face à un défi qui se pose à tout le monde, il faut absolument agir en synergie. Il est donc évident que je regrette que le Maroc n’ait pas été invité aux réunions de coordination qui ont eu lieu ces derniers mois tant à Bamako qu’à Tamanrasset, alors que tous les pays de la région, Mauritanie, Mali, Niger, Algérie, Sénégal, Libye et bien entendu le Maroc sont concernés. Tous ces Etats, en s’unissant, ne peuvent en réalité que renforcer des politiques de coordination, de partage d’informations et de travail qui, au bout du compte, permettront une action fructueuse et coordonnée.

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Aufait Maroc

le regret ne va pas changer grande chose dans la realite...l,accept de la Mauritanie... d,assister et de signer cet pact sans le Maroc devoile les raisons de ceux qui veulent dicter le texte...malheureusement la faute est grandiose et les pions de la separation seront tres difficile a demolir...
je veux une Mauritanie qui elle aussi dicte le texte et non pas une qui se limite par l,ecrire.
 
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