Ouverture du procès d'une chanteuse accusée d'avoir transmis le virus du sida

boptitprince

je ne suis qu'un prince..
Elle est moitié marocaine...


En Allemagne, ouverture du procès d'une chanteuse accusée d'avoir transmis le virus du sida

REUTERS/POOL
Dès son arrestation en avril 2009, la presse avait révélé que Nadja Benaissa était porteuse du virus.

Nadja Benaissa, chanteuse allemande du groupe No Angels, accusée d'avoir transmis à un de ses partenaires sexuels le virus du sida, a éclaté en sanglots lundi 16 août à l'ouverture de son procès, reconnaissant avoir caché sa séropositivité mais démentant avoir eu l'intention de nuire. "C'était plus que négligent, c'était une grosse erreur", a déclaré la jeune femme de 28 ans, selon une déclaration lue par son avocat devant le tribunal de Darmstadt.


Elle s'est toutefois défendue d'avoir sciemment voulu contaminer ses partenaires sexuels. "Après mon arrestation j'ai pris conscience que ma façon de me comporter face à la maladie était une erreur", a-t-elle ajouté. Elle a également affirmé avoir voulu cacher sa contamination à son entourage pour éviter que sa fille, âgée aujourd'hui de 10 ans, ne soit stigmatisée ou que sa propre carrière ne soit détruite si l'affaire venait à être ébruitée.

"COUPS ET BLESSURES AGGRAVÉS"

Accusée d'avoir eu des relations sexuelles non protégées avec trois partenaires entre 2000 et 2004 sans les prévenir qu'elle était porteuse du VIH, Nadja Benaissa est accusée de coups et blessures aggravés et risque une peine de six mois à dix ans de prison.

L'affaire a fait grand bruit en Allemagne. Dès son arrestation en avril 2009, la presse avait révélé qu'elle était porteuse du virus, faisant fi des lois en vigueur sur le respect de la vie privée. Dans des interviews, la chanteuse a reconnu avoir usé de drogues lorsqu'elle était adolescente et a affirmé ne pas savoir qui l'avait contaminée.

Le groupe féminin No Angels s'était fait connaître en 2000 grâce à un show télévisé et avait enregistré une série de succès, notamment en Europe centrale, avant de se séparer en 2003. Le groupe s'était reconstitué en 2007 et avait pris part au concours Eurovision de la chanson en 2008, terminant à la vingt-troisièmee place. Les trois autres chanteuses du groupe doivent témoigner au procès, qui se déroule devant un tribunal pour mineurs, le premier incident ayant eu lieu lorsque la chanteuse était âgée de 17 ans. Un verdict est attendu le 26 août.

UNE CRIMINALISATION "CONTRE-PRODUCTIVE" ?

La question de la pénalisation de la transmission du VIH fait débat au sein des associations de lutte contre le sida. Dans une tribune du Monde, publiée le 4 février 2009, Act Up se déclarait opposé à toute criminalisation de la transmission, la considérant "contre-productive en termes de santé publique" et craignant qu'elle ne pousse des personnes "à préférer ignorer leur statut sérologique plutôt que de se faire dépister". En France, la première condamnation d'un homme séropositif pour avoir transmis sciemment le virus a été prononcée en 2004 à Colmar. L'homme était accusé d'avoir contaminé trois anciennes compagnes. Il a été condamné à six ans de prison ferme.
 
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