"Soit disant réseaux sociaux "
Le phénomène ne cesse de s'amplifier depuis plusieurs mois. Des jeunes filles, parfois mineures, issues de quartiers sensibles, en rupture sociale et familiale, se retrouvent à faire commerce de leur corps sous la contrainte d'hommes à peine plus âgés qu'elles. Les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire parisienne viennent de démanteler un réseau qui illustre parfaitement cette nouvelle forme proxénétisme, dit « de cité ».
Sept hommes, âgés de 21 à 25 ans, sont en cours de présentation, ce vendredi 9 mars, devant un juge d'instruction parisien. Selon nos informations, ils sont soupçonnés d'avoir mis sur pied trois réseaux de prostitution au sein desquels neuf mineures, âgées de 14 à 17, et quatre jeunes majeures se livraient à la prostitution dans des appartements loués via le site AirBnb à Paris mais aussi en banlieue parisienne. Un huitième suspect, se sachant recherché, s'est présenté, ce mercredi 7 mars, dans les locaux de la BPM.
« Ce ne sont pas des proxénètes à l'ancienne »
Déjà connus des services de police pour des faits de vols, menaces,
violences, les sept principaux suspects ont été interpellés, ce mardi 6 mars, dans le 17e arrondissement à Paris mais aussi à Argenteuil (Val-d'Oise), Nanterre et Colombes (Hauts-de-Seine) par les policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Paris. Au cours des perquisitions, les policiers ont saisi 900 euros en argent liquide. « Ce ne sont pas des proxénètes à l'ancienne qui pouvaient accumuler l'argent de leurs filles pour investir dans l'immobilier et s'acheter une nouvelle vie, précise une source proche de l'affaire. Eux ont dépensé l'argent des jeunes filles tombées sous leur coupe aussitôt qu'il était récupéré. »
La plainte des parents d'une adolescente de 14 ans, contrainte de servir d'« escort-girl » à deux frères jumeaux au cours d'une fugue à l'été 2014, a déclenché une première enquête. Rapidement, les deux principaux protagonistes, domiciliés à Nanterre (Hauts-de-Seine) et âgés de 24 ans, sont identifiés par les policiers de la BPM. De longs mois de surveillance et de filature permettent ensuite aux enquêteurs d'identifier l'ensemble des suspects. « Trois réseaux, employant une douzaine de prostituées, dont neuf étaient mineures, étaient en fait imbriqués, poursuit la même source. Le premier était dirigé par les frères jumeaux, le second par un couple, originaire de Satrouville dans les Yvelines, dont la femme se prostituait aussi, et le troisième était géré par un autre couple. »
Petites annonces
Les « gérants » de ces réseaux recrutaient, dans leur entourage ou sur les réseaux sociaux, les jeunes victimes avant de publier des petites annonces ne laissant aucun doute sur les « prestations » proposées sur des sites internet dédiés. « Ils louaient ensuite des logements et assuraient la sécurité de leurs escort-girls alors qu'elles étaient contraintes d'enchaîner les passes, révèle un proche de l'affaire. Les prestations sexuelles étaient tarifées entre 100 et 200 euros. »
Toujours selon nos informations, ces mineures devaient reverser la moitié de leurs gains à leurs proxénètes. « Ce sont des jeunes filles complètement perdues qui pensent pouvoir gagner suffisamment d'argent pour changer rapidement de vie mais c'est un leurre, ajoute la même source. Elles n'ont pas ou plus de repères et sont totalement abusées par ces jeunes proxénètes de cité. »
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lepoint
Le phénomène ne cesse de s'amplifier depuis plusieurs mois. Des jeunes filles, parfois mineures, issues de quartiers sensibles, en rupture sociale et familiale, se retrouvent à faire commerce de leur corps sous la contrainte d'hommes à peine plus âgés qu'elles. Les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire parisienne viennent de démanteler un réseau qui illustre parfaitement cette nouvelle forme proxénétisme, dit « de cité ».
Sept hommes, âgés de 21 à 25 ans, sont en cours de présentation, ce vendredi 9 mars, devant un juge d'instruction parisien. Selon nos informations, ils sont soupçonnés d'avoir mis sur pied trois réseaux de prostitution au sein desquels neuf mineures, âgées de 14 à 17, et quatre jeunes majeures se livraient à la prostitution dans des appartements loués via le site AirBnb à Paris mais aussi en banlieue parisienne. Un huitième suspect, se sachant recherché, s'est présenté, ce mercredi 7 mars, dans les locaux de la BPM.
« Ce ne sont pas des proxénètes à l'ancienne »
Déjà connus des services de police pour des faits de vols, menaces,
violences, les sept principaux suspects ont été interpellés, ce mardi 6 mars, dans le 17e arrondissement à Paris mais aussi à Argenteuil (Val-d'Oise), Nanterre et Colombes (Hauts-de-Seine) par les policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Paris. Au cours des perquisitions, les policiers ont saisi 900 euros en argent liquide. « Ce ne sont pas des proxénètes à l'ancienne qui pouvaient accumuler l'argent de leurs filles pour investir dans l'immobilier et s'acheter une nouvelle vie, précise une source proche de l'affaire. Eux ont dépensé l'argent des jeunes filles tombées sous leur coupe aussitôt qu'il était récupéré. »
La plainte des parents d'une adolescente de 14 ans, contrainte de servir d'« escort-girl » à deux frères jumeaux au cours d'une fugue à l'été 2014, a déclenché une première enquête. Rapidement, les deux principaux protagonistes, domiciliés à Nanterre (Hauts-de-Seine) et âgés de 24 ans, sont identifiés par les policiers de la BPM. De longs mois de surveillance et de filature permettent ensuite aux enquêteurs d'identifier l'ensemble des suspects. « Trois réseaux, employant une douzaine de prostituées, dont neuf étaient mineures, étaient en fait imbriqués, poursuit la même source. Le premier était dirigé par les frères jumeaux, le second par un couple, originaire de Satrouville dans les Yvelines, dont la femme se prostituait aussi, et le troisième était géré par un autre couple. »
Petites annonces
Les « gérants » de ces réseaux recrutaient, dans leur entourage ou sur les réseaux sociaux, les jeunes victimes avant de publier des petites annonces ne laissant aucun doute sur les « prestations » proposées sur des sites internet dédiés. « Ils louaient ensuite des logements et assuraient la sécurité de leurs escort-girls alors qu'elles étaient contraintes d'enchaîner les passes, révèle un proche de l'affaire. Les prestations sexuelles étaient tarifées entre 100 et 200 euros. »
Toujours selon nos informations, ces mineures devaient reverser la moitié de leurs gains à leurs proxénètes. « Ce sont des jeunes filles complètement perdues qui pensent pouvoir gagner suffisamment d'argent pour changer rapidement de vie mais c'est un leurre, ajoute la même source. Elles n'ont pas ou plus de repères et sont totalement abusées par ces jeunes proxénètes de cité. »
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