Le parlement européen lève l'immunité de marine le pen

Diffusion d'images violentes : le Parlement européen lève l'immunité de Marine Le Pen

Le Parlement européen a voté jeudi la levée de l'immunité de la candidate frontiste, qui avait relayé en 2015 des photos d'actes de barbarie commis par l'Etat islamique.
Nouveaux soucis judiciaires en vue pour Marine Le Pen. Le Parlement européen a voté la levée de l'immunitée parlementaire de l'eurodéputée, demandée par la justice française dans une affaire de «diffusion d'images violentes». Le point sur ce dossier.

De quoi s'agit-il ?
Le 16 décembre 2015, sur RMC et BFMTV, le journaliste Jean-Jacques Bourdin reçoit Gilles Kepel, spécialiste de l'Islam et du monde arabe. À son invité, l'interviewer propose alors de revenir sur «les liens entre Daech et le Front», «ce repli identitaire qui finalement est une communauté d'esprit, parce que l'idée pour Daech est de pousser la société française au repli identitaire». De quoi, évidemment, mettre hors d'elle Marine Le Pen : sur Twitter, la présidente du Front national réplique aussitôt par un message rageur. «Daech, c'est ça !», lance-t-elle à trois reprises, accompagnant à chaque fois son propors d'actes de barbaie commis par l'Etat Islamique — un homme décapité (il s'agit de l'otage américain James Foley), un autre écrasé par les chenilles d'un car, un autre encore enfermé dans une cage en flammes. Un procédé utilisé le même jour par le député FN-RBM Gilbert Collard.

Rapidement après la publication des clichés, le ministre de l'Intérieur dénonce «une abjection, une abomination et une véritable insulte pour toutes les victimes du terroriste». Le parquet de Nanterre ouvrira le lendemain une enquête préliminaire pour «diffusion d'images violentes». Quant à Marine Le Pen, elle assumera sa démarche, consistant selon elle à «montrer la réalité de ce qu'est Daech». La présidente du Front national retirera néanmoins l'image du cadavre de James Foley face aux protestations de la famille de la victime.

Quelle est la procédure ?
Jusqu'ici couverte par l'immunité parlementaires des eurodéputés, Marine Le Pen a vu jeudi cette protection levée par un vote de ses pairs. Mardi, la commission «Affaires juridiques» du Parlement européen s'était déjà prononcée en ce sens: dix-huit de ses membres se sont prononcés pour la levée de l'immunité de Marine Le Pen, tandis que seuls les trois membres du groupe «Europe des nations et des libertés», dont est membre le FN, se prononçaient contre. La levée de l'immunité ne porte toutefois que sur la diffusion d'images violentes, et non sur l'affaire des assistants parlementaires européens du Front, un autre dossier qui inquiète le parti.

Quelles conséquences pour Marine Le Pen ?
La levée de l'immunité de la candidate ouvre la voie à sa convocation par les enquêteurs, ainsi qu'à un éventuel placement en garde à vue. Le code pénal prévoit une peine maximum de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende pour la diffusion d'images d'«atteintes volontaires à l'intégrité de la personne» — sauf dans le cadre de «l'exercice normal d'une profession ayant pour objet d'informer le public». L'affaire s'ajouterait alors aux trois autres dossiers qui menacent actuellement la frontiste et son parti, portant sur son patrimoine personnel, le financement des campagnes du FN et les emplois présumés fictifs de certains assistants des eurodéputés FN.

Une information judiciaire a également été ouverte contre le député français apparenté FN Gilbert Collard. Mais le bureau de l'Assemblée nationale a rejeté le 22 février une demande de levée de son immunité, la requête de la justice ayant été jugée pas «suffisamment précise».
https://oeilsurlefront.liberation.fr/actualites/immunite-marine-le-pen
 
Ce serait marrant qu'elle se tape une grosse amende :)
Dommage en revanche que la justice ne poursuive pas Medhi Meklat et ses 4000 tweets haineux...
 
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