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La deuxième mouture garde par contre les hausses de TIC sur les alcools
Dans sa deuxième mouture, celle qui a été présentée hier, en Conseil des ministres, présidé par le Souverain, le projet de Loi de finances 2010 a contenu quelques changements. L'on apprend de source ministérielle que l'application d'un taux de 7% de TVA sur le sucre et la hausse de celle de l'eau de 7 à 10% a été finalement abandonnée. Ce dossier extrêmement sensible devait justement faire l'objet d'arbitrages sachant que toute répercussion sur le consommateur aurait fortement impacté le pouvoir d'achat. Le gouvernement et après moult discussions a dû se raviser préférant ainsi préserver les niveaux de prix de ces deux produits de première nécessité.
Rappelons aussi qu'en plein Ramadan, Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales, a déclaré au Matin que le gouvernement continuera de subventionner le sucre au lieu de baisser les droits à l'importation. Certes, le marché mondial est devenu de plus en plus contraignant suite aux hausses des cours, mais le sentiment général penchait vers un maintien du modèle de soutien. Hassan Bousselmame, directeur de la concurrence et des prix au ministère des Affaires économiques et générales, avait à juste titre rassuré que le scénario d'une subvention à 2.000 DH la tonne continue toujours de donner ses fruits.
Rappelons aussi que l'option de porter la TVA sur l'eau de 7 à 10% a sérieusement figuré dans l'agenda gouvernemental en 2008, principalement pour aider l'Onep à se faire rembourser en diminuant ses crédits de TVA. Le projet a vite été enterré suite à la levée de boucliers de certains départements ministériels qui en redoutaient les effets néfastes sur les bourses des ménages.
Contrairement à cela, la deuxième mouture, nous confie-t-on, a maintenu les hausses des taxes intérieures à la consommation (TIC) sur les boissons alcoolisées. La décision n'a pas fait que des heureux et a été même qualifiée par certaines parties de populistes. Effet de la crise sur les caisses de l'Etat, le gouvernement n'aurait raté aucune occasion pour renflouer ses comptes, quitte à creuser des niches jusqu'ici improbables. A plus forte raison si l'on apprend que la TIC sur l'alcool a rapporté à l'Etat la coquette somme de 522 millions de DH en 2008, tandis que les prévisions pour 2009 tablent sur une recette de 800 millions de DH. Si encore cette proposition d'augmenter la TIC passe le cap des deux Chambres du Parlement, cette ressource peut facilement doubler.
A moins que la mesure finisse par enclencher un phénomène de rétraction de la consommation. Car, il ne faut pas se leurrer, les importateurs et brasseurs ne peuvent subir seuls des hausses de TIC aussi importantes. En effet, le projet de Budget 2010, retient des révisions de TIC allant de 100 à 3.500 DH. A titre d'illustration, la TIC sur les bières devrait passer de 550 à 800 DH par hectolitre, sur les vins ordinaires de 260 à 390 DH, sur les autres vins de 300 à 400 DH, tandis que la taxe sur les vins mousseux doit doubler pour atteindre 600 DH et sur les alcools éthyliques de 7.000 à 10.500 DH.
Les professionnels sont vite montés au créneau dénonçant une mesure qui risque de compromettre sérieusement la stabilité du secteur. Ils craignent par-dessus tout que l'informel entre en ligne, profitant de la situation pour s'ériger en alternative contre toute hausse des prix à la vente. En tout cas, il est encore prématuré de crier à la débandade tant que les parlementaires n'ont pas encore dit leur mot. A défaut d'une annulation pure et dure de la mesure, il est fort probable que le gouvernement soit poussé à mettre un peu d'eau dans son vin.
Retraite à 65 ans
C'est devenu un marronnier. L'idée, très impopulaire cette fois-ci, a été brandie la première fois par le gouvernement de Youssoufi et ensuite par celui de Jettou.
A chaque fois, c'est la même levée de boucliers qui s'y oppose et l'Exécutif qui obtempère.
La retraite à 65 ans pour les fonctionnaires civils a été encore une fois mise sur la table par l'Equipe El Fassi avant même d'attendre les résultats du rapport de la commission technique chargée de l'élaboration des scénarios de réforme des régimes de retraite. Dernière nouvelle : le gouvernement fait marche arrière estimant qu'une telle aventure peut être lourde de conséquences.
Ne serait-il pas justement plus sage de se fixer sur un scénario de réforme des systèmes de retraite avant de faire le pas ? Ce serait mettre la charrue avant les bufs que de songer au contraire. Surtout que la date butoir pour y voir plus clair n'arrivera qu'en 2011.
Le matin
Dans sa deuxième mouture, celle qui a été présentée hier, en Conseil des ministres, présidé par le Souverain, le projet de Loi de finances 2010 a contenu quelques changements. L'on apprend de source ministérielle que l'application d'un taux de 7% de TVA sur le sucre et la hausse de celle de l'eau de 7 à 10% a été finalement abandonnée. Ce dossier extrêmement sensible devait justement faire l'objet d'arbitrages sachant que toute répercussion sur le consommateur aurait fortement impacté le pouvoir d'achat. Le gouvernement et après moult discussions a dû se raviser préférant ainsi préserver les niveaux de prix de ces deux produits de première nécessité.
Rappelons aussi qu'en plein Ramadan, Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales, a déclaré au Matin que le gouvernement continuera de subventionner le sucre au lieu de baisser les droits à l'importation. Certes, le marché mondial est devenu de plus en plus contraignant suite aux hausses des cours, mais le sentiment général penchait vers un maintien du modèle de soutien. Hassan Bousselmame, directeur de la concurrence et des prix au ministère des Affaires économiques et générales, avait à juste titre rassuré que le scénario d'une subvention à 2.000 DH la tonne continue toujours de donner ses fruits.
Rappelons aussi que l'option de porter la TVA sur l'eau de 7 à 10% a sérieusement figuré dans l'agenda gouvernemental en 2008, principalement pour aider l'Onep à se faire rembourser en diminuant ses crédits de TVA. Le projet a vite été enterré suite à la levée de boucliers de certains départements ministériels qui en redoutaient les effets néfastes sur les bourses des ménages.
Contrairement à cela, la deuxième mouture, nous confie-t-on, a maintenu les hausses des taxes intérieures à la consommation (TIC) sur les boissons alcoolisées. La décision n'a pas fait que des heureux et a été même qualifiée par certaines parties de populistes. Effet de la crise sur les caisses de l'Etat, le gouvernement n'aurait raté aucune occasion pour renflouer ses comptes, quitte à creuser des niches jusqu'ici improbables. A plus forte raison si l'on apprend que la TIC sur l'alcool a rapporté à l'Etat la coquette somme de 522 millions de DH en 2008, tandis que les prévisions pour 2009 tablent sur une recette de 800 millions de DH. Si encore cette proposition d'augmenter la TIC passe le cap des deux Chambres du Parlement, cette ressource peut facilement doubler.
A moins que la mesure finisse par enclencher un phénomène de rétraction de la consommation. Car, il ne faut pas se leurrer, les importateurs et brasseurs ne peuvent subir seuls des hausses de TIC aussi importantes. En effet, le projet de Budget 2010, retient des révisions de TIC allant de 100 à 3.500 DH. A titre d'illustration, la TIC sur les bières devrait passer de 550 à 800 DH par hectolitre, sur les vins ordinaires de 260 à 390 DH, sur les autres vins de 300 à 400 DH, tandis que la taxe sur les vins mousseux doit doubler pour atteindre 600 DH et sur les alcools éthyliques de 7.000 à 10.500 DH.
Les professionnels sont vite montés au créneau dénonçant une mesure qui risque de compromettre sérieusement la stabilité du secteur. Ils craignent par-dessus tout que l'informel entre en ligne, profitant de la situation pour s'ériger en alternative contre toute hausse des prix à la vente. En tout cas, il est encore prématuré de crier à la débandade tant que les parlementaires n'ont pas encore dit leur mot. A défaut d'une annulation pure et dure de la mesure, il est fort probable que le gouvernement soit poussé à mettre un peu d'eau dans son vin.
Retraite à 65 ans
C'est devenu un marronnier. L'idée, très impopulaire cette fois-ci, a été brandie la première fois par le gouvernement de Youssoufi et ensuite par celui de Jettou.
A chaque fois, c'est la même levée de boucliers qui s'y oppose et l'Exécutif qui obtempère.
La retraite à 65 ans pour les fonctionnaires civils a été encore une fois mise sur la table par l'Equipe El Fassi avant même d'attendre les résultats du rapport de la commission technique chargée de l'élaboration des scénarios de réforme des régimes de retraite. Dernière nouvelle : le gouvernement fait marche arrière estimant qu'une telle aventure peut être lourde de conséquences.
Ne serait-il pas justement plus sage de se fixer sur un scénario de réforme des systèmes de retraite avant de faire le pas ? Ce serait mettre la charrue avant les bufs que de songer au contraire. Surtout que la date butoir pour y voir plus clair n'arrivera qu'en 2011.
Le matin