http://www.lemonde.fr/tunisie/artic...ahda-renonce-a-la-charia_1676267_1466522.html
Ennahda a tranché. Le chef de file du parti islamiste tunisien au pouvoir, Rachid Ghannouchi, a annoncé devant la presse, lundi 26 mars, que l'article1 de la Constitution de 1959, qui stipule que "la Tunisie est un Etat libre indépendant, et souverain, sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son régime la République", serait maintenu en l'état dans la rédaction du futur texte que prépare l'Assemblée constituante.
Cet article "fait l'objet d'un consensus entre toutes les composantes de la société et préserve l'identité arabo-musulmane de la Tunisie". "[Il] garantit aussi les principes d'un Etat civil et démocratique", a souligné M.Ghannouchi, ajoutant: "On ne va pas avoir recours à la loi pour imposer la religion." La querelle s'envenimant entre partisans et adversaires de la charia, Ennahda a été contraint de réagir. "Ces derniers temps, il y a eu une controverse sur le sujet de l'application de la charia, la loi islamique, dans la future Constitution, à tel point que la société a failli être divisée sur des bases idéologiques en deux clans: des pro et anticharia", a reconnu M.Ghannouchi.
(...)
Mi-mars, M.Atig expliquait au Monde que, certes, l'article 1 de la Constitution faisait "consensus" mais qu'il "faudrait une référence à la charia dans la Constitution". Le député, emprisonné dix-sept ans sous le régime Ben Ali, comme bon nombre de responsables d'Ennahda, envisageait un compromis dans un article additionnel qui mettrait à la fois en avant l'identité arabo-musulmane, "c'est un acquis général, même pour les communistes", soulignait-il, et les principes de la révolution: "liberté, dignité, égalité entre les régions".
Cette partie-là est loin d'être finie. D'autant que la tension avec les salafistes ne cesse de croître. Les premières réactions sur Internet des fondamentalistes religieux, après les déclarations de M.Ghannouchi, vont dans ce sens. Et le ministre de l'intérieur, Ali Larayedh, est désormais visé par de violentes attaques verbales après un entretien au Monde, le 21 mars, dans lequel il annonçait "nous allons vers un affrontement" avec la branche djihadiste des salafistes.
Dans ce contexte, le retour sur le sol tunisien, le 24 mars, de Tarek Maaroufi, ex-cofondateur du Groupe combattants tunisiens (GCT), détenu plusieurs années en Belgique, est passé quasi inaperçu. Le gouvernement doit en prime gérer la délicate mission de rapatrier quelque 160 anciens combattants tunisiens en Irak, tués ou emprisonnés. En novembre 2011, malgré l'intervention de M.Ghannouchi, un jeune Tunisien, Yosri Trigui, emprisonné depuis 2006 et accusé d'attentats, y avait été exécuté.
Lundi, le président d'Ennahda a tenté de tenir les deux bouts de la chaîne en soulignant les risques de division de la société tunisienne, tout en cherchant à apaiser une partie de sa base. "Les Tunisiens sont unis autour de l'islam et sur les principes de la démocratie, a-t-il répété. 90 % de la loi tunisienne est inspirée de la charia."[
Ennahda a tranché. Le chef de file du parti islamiste tunisien au pouvoir, Rachid Ghannouchi, a annoncé devant la presse, lundi 26 mars, que l'article1 de la Constitution de 1959, qui stipule que "la Tunisie est un Etat libre indépendant, et souverain, sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son régime la République", serait maintenu en l'état dans la rédaction du futur texte que prépare l'Assemblée constituante.
Cet article "fait l'objet d'un consensus entre toutes les composantes de la société et préserve l'identité arabo-musulmane de la Tunisie". "[Il] garantit aussi les principes d'un Etat civil et démocratique", a souligné M.Ghannouchi, ajoutant: "On ne va pas avoir recours à la loi pour imposer la religion." La querelle s'envenimant entre partisans et adversaires de la charia, Ennahda a été contraint de réagir. "Ces derniers temps, il y a eu une controverse sur le sujet de l'application de la charia, la loi islamique, dans la future Constitution, à tel point que la société a failli être divisée sur des bases idéologiques en deux clans: des pro et anticharia", a reconnu M.Ghannouchi.
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Mi-mars, M.Atig expliquait au Monde que, certes, l'article 1 de la Constitution faisait "consensus" mais qu'il "faudrait une référence à la charia dans la Constitution". Le député, emprisonné dix-sept ans sous le régime Ben Ali, comme bon nombre de responsables d'Ennahda, envisageait un compromis dans un article additionnel qui mettrait à la fois en avant l'identité arabo-musulmane, "c'est un acquis général, même pour les communistes", soulignait-il, et les principes de la révolution: "liberté, dignité, égalité entre les régions".
Cette partie-là est loin d'être finie. D'autant que la tension avec les salafistes ne cesse de croître. Les premières réactions sur Internet des fondamentalistes religieux, après les déclarations de M.Ghannouchi, vont dans ce sens. Et le ministre de l'intérieur, Ali Larayedh, est désormais visé par de violentes attaques verbales après un entretien au Monde, le 21 mars, dans lequel il annonçait "nous allons vers un affrontement" avec la branche djihadiste des salafistes.
Dans ce contexte, le retour sur le sol tunisien, le 24 mars, de Tarek Maaroufi, ex-cofondateur du Groupe combattants tunisiens (GCT), détenu plusieurs années en Belgique, est passé quasi inaperçu. Le gouvernement doit en prime gérer la délicate mission de rapatrier quelque 160 anciens combattants tunisiens en Irak, tués ou emprisonnés. En novembre 2011, malgré l'intervention de M.Ghannouchi, un jeune Tunisien, Yosri Trigui, emprisonné depuis 2006 et accusé d'attentats, y avait été exécuté.
Lundi, le président d'Ennahda a tenté de tenir les deux bouts de la chaîne en soulignant les risques de division de la société tunisienne, tout en cherchant à apaiser une partie de sa base. "Les Tunisiens sont unis autour de l'islam et sur les principes de la démocratie, a-t-il répété. 90 % de la loi tunisienne est inspirée de la charia."[