SALAM ALAYKOUM:
Philosophie dun massacre : André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy, apologistes des crimes de guerre israéliens.
jeudi 12 février 2009 - par Bruno Paoli
Le journal Le Monde, qui sétait déjà illustré, lors de la dernière poussée de fièvre des va-t-en-guerre israéliens, au Liban, durant lété 2006, en publiant dans ses colonnes le pathétique et consternant journal de voyage de Bernard-Henri Lévy, parti se constituer bouclier humain dans les colonies du Nord dIsraël victimes des tirs de roquettes du Hezbollah, alors que larmée israélienne mettait le Liban à feu et à sang[1], sest à nouveau distingué en publiant, dans son édition du mardi 6 janvier 2009, et alors quIsraël jetait cette fois son dévolu sur la bande de Gaza, linfâme bafouille du sieur Glucksmann qui se dit philosophe.
Dans la lettre de protestation que jenvoyai au Monde dès le lendemain, je prédisais que son collègue et ami, Bernard-Henri Lévy, philosophe de terrain sans peur et sans reproche, était certainement, au moment où lui-même montait au créneau, sur le front, à Sderot, sinon à Ashkelon ou à Beersheba, protégeant une fois de plus de son corps des Israéliens terrorisés par les roquettes du Hamas. Et je ne me trompais pas. Deux jours plus tard, en effet, le soldat Lévy, de retour du front, prenait à son tour la plume, le 8 janvier, dans les colonnes de lhebdomadaire Le Point, pour témoigner du « cauchemar » vécu par les habitants de Sderot, « terrés dans les caves de leurs immeubles » et vivant une existence « en sursis, au son des sirènes et des explosions » : « Je suis allé à Sderot, dit-il, je sais ».
Revenu sain et sauf après avoir risqué sa vie pour Israël, mais vraisemblablement épuisé par son voyage au bout de lenfer, il se contente de nous livrer ses vérités, quil présente comme des « faits ». Soigneusement sélectionnés, les « faits » en question contribuent à donner de la réalité du massacre de Gaza une image délibérément déformée et partielle. Car pourquoi, sinterroge le lecteur naïf, na-t-il pas profité de son séjour à Sderot pour visiter Gaza, pourtant toute proche, si ce nest pour ne pas tout savoir ni tout dire du drame qui sy nouait ? Eyeless in Sderot. Mais dix jours plus tard, Lévy publiait dans Le Journal du Dimanche ses « carnets de guerre » tant attendus, dans lesquels il confessait, comme pour mieux nous faire mentir, avoir visité Gaza, de nuit, incorporé dans une unité délite israélienne[2] : « Soucieux, contrairement à vous, dessayer au moins daller y voir, dit-il, je suis, ce mardi 13 janvier, entré, à la nuit tombée, dans les faubourgs de Gaza-City, quartier Abasan Al-Jadida, un kilomètre au nord de Khan Younès - "embedded" dans une unité délite Golani.
Je sais, pour lavoir évité toute ma vie, que le point de vue de l"embedded" nest jamais le bon point de vue. Et je ne vais pas prétendre, en quelques heures, avoir capté lesprit de cette guerre. Mais, cela étant dit, je donne mon témoignage ». Probablement terré au fond dun blindé, avec pour unique champ de vision celui, fort réduit, que peut offrir une meurtrière, de nuit qui plus est, Lévy nous dit donc ce quil voit : « Le peu, très peu, que je vois (buildings plongés dans lobscurité mais debout, vergers à labandon, la rue Khalil al-Wazeer avec ses commerces fermés) indique la ville sonnée, transformée en souricière, terrorisée - mais certainement pas rasée au sens où purent lêtre Grozny ou certains quartiers de Sarajevo. Peut-être serai-je démenti quand la presse entrera enfin dans Gaza. Mais, pour lheure, cest, encore, un fait ».
Car les profondes réflexions du caporal-chef Lévy reposent toujours sur des « faits ». Soucieux, comme nous, de voir et de savoir, il aura donc sûrement découvert depuis, les terribles images de Gaza ravagée plus que « sonnée » et pris connaissance de ces chiffres qui en disent long[3] : en lespace de trois semaines, larmée israélienne a totalement détruit plus de deux mille quatre cent maisons, vingt-huit lieux et bâtiments publics incluant des ministères, des municipalités, des conseils régionaux, le Conseil législatif et des ports de pêche, vingt-et-un chantiers incluant des cafétérias, des salles de mariage, des hôtels et des aménagements touristiques, trente mosquées (et quinze autres sérieusement endommagées), les bureaux de dix organisations caritatives, cent vingt-et-un ateliers industriels et commerces, cinq usines à béton et une production de jus de fruit, soixante postes de police et commissariats, cinq immeubles abritant des médias et deux assurant des soins médicaux, vingt-neuf établissements à vocation éducative.
Par ailleurs, des centaines dhectares de terres cultivées ont été défoncées. Ce qui est fait nest plus à faire, dirait Lévy. Quant à la visite de Gaza by night à laquelle lont invité les militaires israéliens, elle ressemble fort à celles quorganisaient de leur temps les régimes communistes, dont le parcours était minutieusement étudié et les sites soigneusement sélectionnés, afin de donner à leurs hôtes la meilleure image possible, aussi fausse ou tronquée soit-elle.
A SUIVRE
Philosophie dun massacre : André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy, apologistes des crimes de guerre israéliens.
jeudi 12 février 2009 - par Bruno Paoli
Le journal Le Monde, qui sétait déjà illustré, lors de la dernière poussée de fièvre des va-t-en-guerre israéliens, au Liban, durant lété 2006, en publiant dans ses colonnes le pathétique et consternant journal de voyage de Bernard-Henri Lévy, parti se constituer bouclier humain dans les colonies du Nord dIsraël victimes des tirs de roquettes du Hezbollah, alors que larmée israélienne mettait le Liban à feu et à sang[1], sest à nouveau distingué en publiant, dans son édition du mardi 6 janvier 2009, et alors quIsraël jetait cette fois son dévolu sur la bande de Gaza, linfâme bafouille du sieur Glucksmann qui se dit philosophe.
Dans la lettre de protestation que jenvoyai au Monde dès le lendemain, je prédisais que son collègue et ami, Bernard-Henri Lévy, philosophe de terrain sans peur et sans reproche, était certainement, au moment où lui-même montait au créneau, sur le front, à Sderot, sinon à Ashkelon ou à Beersheba, protégeant une fois de plus de son corps des Israéliens terrorisés par les roquettes du Hamas. Et je ne me trompais pas. Deux jours plus tard, en effet, le soldat Lévy, de retour du front, prenait à son tour la plume, le 8 janvier, dans les colonnes de lhebdomadaire Le Point, pour témoigner du « cauchemar » vécu par les habitants de Sderot, « terrés dans les caves de leurs immeubles » et vivant une existence « en sursis, au son des sirènes et des explosions » : « Je suis allé à Sderot, dit-il, je sais ».
Revenu sain et sauf après avoir risqué sa vie pour Israël, mais vraisemblablement épuisé par son voyage au bout de lenfer, il se contente de nous livrer ses vérités, quil présente comme des « faits ». Soigneusement sélectionnés, les « faits » en question contribuent à donner de la réalité du massacre de Gaza une image délibérément déformée et partielle. Car pourquoi, sinterroge le lecteur naïf, na-t-il pas profité de son séjour à Sderot pour visiter Gaza, pourtant toute proche, si ce nest pour ne pas tout savoir ni tout dire du drame qui sy nouait ? Eyeless in Sderot. Mais dix jours plus tard, Lévy publiait dans Le Journal du Dimanche ses « carnets de guerre » tant attendus, dans lesquels il confessait, comme pour mieux nous faire mentir, avoir visité Gaza, de nuit, incorporé dans une unité délite israélienne[2] : « Soucieux, contrairement à vous, dessayer au moins daller y voir, dit-il, je suis, ce mardi 13 janvier, entré, à la nuit tombée, dans les faubourgs de Gaza-City, quartier Abasan Al-Jadida, un kilomètre au nord de Khan Younès - "embedded" dans une unité délite Golani.
Je sais, pour lavoir évité toute ma vie, que le point de vue de l"embedded" nest jamais le bon point de vue. Et je ne vais pas prétendre, en quelques heures, avoir capté lesprit de cette guerre. Mais, cela étant dit, je donne mon témoignage ». Probablement terré au fond dun blindé, avec pour unique champ de vision celui, fort réduit, que peut offrir une meurtrière, de nuit qui plus est, Lévy nous dit donc ce quil voit : « Le peu, très peu, que je vois (buildings plongés dans lobscurité mais debout, vergers à labandon, la rue Khalil al-Wazeer avec ses commerces fermés) indique la ville sonnée, transformée en souricière, terrorisée - mais certainement pas rasée au sens où purent lêtre Grozny ou certains quartiers de Sarajevo. Peut-être serai-je démenti quand la presse entrera enfin dans Gaza. Mais, pour lheure, cest, encore, un fait ».
Car les profondes réflexions du caporal-chef Lévy reposent toujours sur des « faits ». Soucieux, comme nous, de voir et de savoir, il aura donc sûrement découvert depuis, les terribles images de Gaza ravagée plus que « sonnée » et pris connaissance de ces chiffres qui en disent long[3] : en lespace de trois semaines, larmée israélienne a totalement détruit plus de deux mille quatre cent maisons, vingt-huit lieux et bâtiments publics incluant des ministères, des municipalités, des conseils régionaux, le Conseil législatif et des ports de pêche, vingt-et-un chantiers incluant des cafétérias, des salles de mariage, des hôtels et des aménagements touristiques, trente mosquées (et quinze autres sérieusement endommagées), les bureaux de dix organisations caritatives, cent vingt-et-un ateliers industriels et commerces, cinq usines à béton et une production de jus de fruit, soixante postes de police et commissariats, cinq immeubles abritant des médias et deux assurant des soins médicaux, vingt-neuf établissements à vocation éducative.
Par ailleurs, des centaines dhectares de terres cultivées ont été défoncées. Ce qui est fait nest plus à faire, dirait Lévy. Quant à la visite de Gaza by night à laquelle lont invité les militaires israéliens, elle ressemble fort à celles quorganisaient de leur temps les régimes communistes, dont le parcours était minutieusement étudié et les sites soigneusement sélectionnés, afin de donner à leurs hôtes la meilleure image possible, aussi fausse ou tronquée soit-elle.
A SUIVRE