Plaidoyer pour l'émergence d'une culture africaine

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Azul,

voici l'un des rares articles que je lis d'un professeur maghrébins avec un sang et une chaleur africaine, qui se lance dans un sphère d'idées qui tourne sur son pays l'Algerie avec son centre de gravitation l'Afrique,

l'article en sois traite plusieurs point le panafricanisme, mais le passage qui m'a vraiment très intéresse, c'est les derniers paragraphes ou il fait une projection de sa vision sur son entourage :son pays l'Algérie, ces étudiants, ces ingénieurs, son grand école ou il est professeurs l'Ecole Polytechnique Alger,

Bravo Professeur Chems eddine Chitour pour votre courage, votre aficanisme , votre sincérité, rares sont les profs maghrébins qu'ont le courage et la sérénité de se lancer dans une telle aventure intellectuelle qui devenu exotique pour l'intelligentsia maghrébine plus orientée vers l'occident surtout la France

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Plaidoyer pour l'émergence d'une culture africaine

“Les peuples colonisés conquièrent leur indépendance là est l’épopée, l’indépendance acquise, commence la tragédie.” Aimé Césaire


►Pour lire la premier partie : http://www.alterinfo.net/Plaidoyer-pour-l-emergence-d-une-culture-africaine_a34676.html


► Le passage intéressant pour moi la deuxième partie :

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Dans toute cette atmosphère délétère où l’Algérie donne l’impression de s’installer dans les temps morts, une bouffée d’air frais : on apprend que le 13 juillet, un accord a été signé pour la fourniture en électricité de l’Europe. Des dizaines de centrales solaires seront implantées tout autour du Sahara, qui enverraient une partie de leur électricité vers l'Europe : c'est le projet démesuré baptisé Desertec, lancé par des industriels allemands, qui se réunissent aujourd'hui.

Une trentaine d'installations seraient réparties en bordure des zones désertiques, essentiellement en Afrique du Nord et au Proche-Orient. En tout, ces centrales couvriraient des milliers de kilomètres carrés. Pour 400 milliards d'euros, cette réalisation pharaonienne pourra fournir 15% de l'énergie consommée en Europe en 2025. Un petit calcul montre que partant du fait que la puissance électrique de l’Europe serait autour de 5000 twh, les 15% de l’électricité saharienne équivalent à 750 TWh, soit 25 fois la consommation actuelle de l’Algérie.

Pour Malik Rebrab, président du directoire de Cevital, “il est temps que chacun s’implique dans la protection du climat, afin que les futures générations disposent des mêmes conditions de vie que nous. C’est la raison pour laquelle nous croyons que cette initiative peut donner beaucoup de nouvelles impulsions à la région EUMENA”. Voilà, de notre point de vue, une initiative qui va dans le sens d’une réelle indépendance, d’une capitalisation d’un savoir-faire et d’une contribution remarquable — si elle aboutit — vers l’avènement d’une indépendance énergétique tournant le dos à la malédiction du pétrole.

Cette initiative ne saurait masquer l’état général d’anomie. Où en sommes-nous en ce 47e anniversaire ? Je dis, à l’instar du regretté cheb Hasni : “Mazal l’espoir”. Pourtant, j’ai beau prospecter des signes avant-coureurs d’une sortie du tunnel, je n’en vois pas. Mieux : l’un des derniers bastions de la cohérence est en train d’être laminé pour, nous dit-on, aller à l’excellence, avec l’aide désintéressée de l’ancienne puissance coloniale qui, faut-il le rappeler, a tout de même produit un millier de diplômés au nom de la positivité de la colonisation, dont justement 4 ingénieurs.

L’École Polytechnique d'Alger, qui a formé 10 000 ingénieurs de rang honorable dans la hiérarchie mondiale et dont une immense majorité se retrouve outre-Méditerranée, va être reformatée pour, nous dit-on, devenir excellente !!! Cela participe assurément du laminage des défenses immunitaires du pays qui s’installera définitivement dans la fatalité, devenant un pays levantin qui vit d’une rente imméritée, qui pompe d’une façon frénétique le patrimoine énergétique de générations futures et qui ne sait plus rien faire.

À bien des égards, notre indépendance, dont nous étions si fiers, s’effrite inexorablement par une dépendance économique avérée et surtout par une dépendance mentale qui revient en force. En fait, nous faisons tout pour augmenter notre dépendance, sous le regard désespéré de cette jeunesse
en panne d’espérance.

Pis encore, il est sacrilège de parler de patriotisme, de valeurs à défendre, de réhabilitation de l’effort. La diversion va jusqu’à convoquer des Algériens expatriés que l’on présente comme les sauveurs du pays aux lieu et place des laissés-pour-compte que sont les cadres universitaires algériens. Nous continuons à persister dans l’erreur, faisant croire au peuple avec ses deniers que le miracle viendra des sauveurs estivaux.

Au lieu de réhabiliter l’effort et d’aller vers un développement endogène à marche forcée, on s’en remet aux Chinois, aux Français, aux Turcs et autres Jordaniens pour nous nourrir, nous transporter, nous soigner...

L’Algérie devra tourner plus que jamais le dos à la rente. C’est à une vision d’ensemble du futur que j’invite les Algériens à se réapproprier, ce faisant, leur destin.


Professeur Chems eddine Chitour
Ecole Polytechnqiue Alger
 
C'est une bonne analyse. Néanmoins, L'Afrique n'est pas une culture homogène. Nous n'avons pas grand chose en commun avec un congolais....

En ce qui nous concerne nous les maghrébins, la priorité est à donner à la constitution d'un marché commun avec les pays d'afrique noire avec qui nous avons des liens culturels et historiques, à savoir Le Sénégal, le Mali et le Niger....
 
Tu retrouveras les mêmes valeurs en Indonésie ou au Kazakhstan.

Je ne te le fais pas dire, notre culture a tant de parenté avec celle du Kazakhstan; étant donné que notre part arabo-musulmane influe de ce côté là du globe.

Le Kazak portait jadis le casque russe et saluait par un salam aleykoum; cela ne l'empêchait pas d'être un habile cavalier digne de Khan lui même.

Tout comme le Kazakhstan nous avons des influences musulmanes, et tout comme le Mali, le niger, le soudan ou la Zambie, nous sommes profondément Africains.

J'irais plus loin en rajoutant, que même si on trouve les mêmes valeurs ailleurs; leur manifestation reste typiquement Africaine quand elles sont pratiquée par 'chez nous'.
 
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