Le carnage "plomb durci" vous a révolté. Attendez-vous à pire car ce n'est qu'un début selon un colonel israélien
par Claude Angeli,
Aveux très convenables d'un colonel israélien
Le 20 janvier, Jean-Michel Casa, ambassadeur de France à Tel-Aviv, a adresse à l'Elysée, au Quai d'Orsay et au ministère de la Défense un télégramme rapportant les confidences faites par un colonel israélien à cinq de ses collègues européens. Parmi eux - en compagnie d'un Britanique, d'un Allemand, d'un Italien et d'un Tchèque -, le colonel français Chandouineau, attaché militaire à l'amabassade.
Ce fut une conversation courtoise entre professionnels. On a donc évité d'évoquer les massacres de civils ou les désormais fameux obus au phosphore. Le colonel Chandouineau a fourni à l'ambassadeur de France la matière de ce télégramme [le canard s'est procuré ce télégramme]. Et il écrit notamment à en croire le colonel Arad, de la Division stratégique de l'état-major général israélien, "l'opération militaire [menée à Gaza] serait la première étape, terminée, d'un processus qui en compterait d'autres".
Stratégie très "humanitaire" ?
Est-ce à dire que ce stratège annonce une nouvelle fraîche et joyeuse ? A la Direction du renseignement militaire, à Paris, les lecteurs de ce télégramme n'ont pas de réponse à cette question. D'autant que les prochaines élections législatives peuvent amener au pouvoir à Tel-Aviv, une équipe encore plus va-t-en-guerre que l'actuel gouvernement Ehud Olmert.
Autre aveu lâché par l'officier israélien : "La planification [de la guerre de Gaza] a fait l'objet d'une décision formelle votée par le cabinet [du gouvernement Olmert] en mars 2008" Neuf mois à l'avance, donc. Vient ensuite cette affirmation à prétention humanitaire - "Israél a compris qu'une "stratégie de contre-insurection" devait prendre en compte les "aspects sociaux""- qui est suivit 'un "sic" dubitatif de l'auteur du télégramme.
Toujours selon le colonel Arad, la guerre a été "un vrai succès (...) et l'Autorité palestinienne (présidée en Cisjordanie par Mahmoud Abbas) devrait tirer de réels bénéfices de cette opération". Là, c'est une message politiquement correct à destination des Européens, qui pour la plupart, voudrait voir naître un Etat palestinien.
Plus brutal, enfin, est le constat de ce porte-parole israélien : "La Jordanie savait qu'Israél était son meilleur outil pour contrer le radicalisme islamique (...) Et l'Egypte avait admis la menace globale que représentait le Hamas."
Moralité, selon cette version israélienne : il fallait envoyer des chars, des avions, et mener cette guerre à Gaza pour éviter au roi de Jordanie et au président égyptien d'être renversés par de méchants barbus. Encore une promesse qui n'engage que ceux qui y croient.
Le canard enchainé
Monagora