compteblad
PLD (Peace, Love and Diversity)
Le travailleur immigré à la peine en Belgique
V.R.
Mis en ligne le 18/11/2008
Les taux de chômage chez les immigrés en Belgique sont les plus élevés de lOCDE.
Ce nest pas une surprise. Mais une confirmation. Cinglante. Les experts de lOCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) viennent de boucler une étude relative à lintégration des migrants sur le marché du travail en Belgique et démontrent sans ambiguïté que les immigrés ont toutes les peines du monde à y trouver leur place.
Quelques chiffres. Le taux de chômage est deux fois et demi plus élevé chez les immigrés (14,8 pc) que chez les autochtones (5,9 pc). Et si lon ne tient compte que des immigrés issus dun pays non européen, lécart est encore plus manifeste: leur taux de chômage est près de 4 fois supérieur à celui des autochtones.
Constat identique pour le taux demploi. Si 68,8 pc des personnes de 15 à 64 ans nées en Belgique et y vivant ont un boulot, seulement 56 pc de ceux qui, dans la même tranche dâge, sont nés à létranger en ont un. Pour les femmes, le constat est encore plus alarmant. Un tiers seulement des femmes immigrées originaires dun pays non européen et établies sur le sol belge a un emploi. Cest, et de très loin, le plus faible score des principaux pays de lOCDE. Ces écarts se marquent très clairement pour les personnes originaires de Turquie et du Maroc - lesquelles représentent respectivement 7 pc et 12 pc de lensemble des immigrés en Belgique. Le taux demploi des Marocains de Belgique est de 34,4 pc alors quil est de 49,2 pc en Europe. Et celui des Turcs de Belgique est de 32,8 pc contre 48 pc en Europe.
Naturalisations
Un autre constat inquiète: les enfants dimmigrés, même quand ils sont scolarisés en Belgique, affichent des résultats médiocres sur le marché du travail. Bien plus médiocres que dans les autres pays de la zone OCDE - à lexception de ceux qui ont été observés en Wallonie.
Les experts de lOCDE épinglent quand même deux points positifs pour la Belgique. Premièrement, les administrations publiques belges sont davantage perméables aux immigrés que dans la plupart des autres pays. Deuxièmement, la Belgique sest dotée dune législation sur la naturalisation parmi les plus libérales - qui prévoit laccès à la citoyenneté après 3 ans de résidence - et cela semble porter ses fruits. Selon lOCDE, les immigrés qui sont devenus belges affichent des taux demploi plus élevés que ceux qui ont gardé leur nationalité dorigine.
Ce tableau, noir dans son ensemble, pousse lOCDE à gronder la Belgique. "Cest une question à laquelle il faut répondre, professe Martine Durand (OCDE). Car le flux des migrations ne va pas se tarir. Et cest une chance. Sil devait sarrêter, la main-duvre déclinera lourdement dans tous les pays occidentaux dici 2020."
Se disant interpellée par cette étude, la ministre de lEmploi Joëlle Milquet (CDH) a fait la liste des choses déjà faites ou quelle compte faire pour améliorer la situation des immigrés sur le marché du travail belge. Elle annonce le lancement des Assises de linterculturalité en janvier, met en avant les labels "Egalité Diversité", envisage dexpérimenter des tests de discrimination et initie une enquête auprès dun échantillon de la population belge sur les attitudes de tolérance vis-à-vis des minorités.
V.R.
Mis en ligne le 18/11/2008
Les taux de chômage chez les immigrés en Belgique sont les plus élevés de lOCDE.
Ce nest pas une surprise. Mais une confirmation. Cinglante. Les experts de lOCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) viennent de boucler une étude relative à lintégration des migrants sur le marché du travail en Belgique et démontrent sans ambiguïté que les immigrés ont toutes les peines du monde à y trouver leur place.
Quelques chiffres. Le taux de chômage est deux fois et demi plus élevé chez les immigrés (14,8 pc) que chez les autochtones (5,9 pc). Et si lon ne tient compte que des immigrés issus dun pays non européen, lécart est encore plus manifeste: leur taux de chômage est près de 4 fois supérieur à celui des autochtones.
Constat identique pour le taux demploi. Si 68,8 pc des personnes de 15 à 64 ans nées en Belgique et y vivant ont un boulot, seulement 56 pc de ceux qui, dans la même tranche dâge, sont nés à létranger en ont un. Pour les femmes, le constat est encore plus alarmant. Un tiers seulement des femmes immigrées originaires dun pays non européen et établies sur le sol belge a un emploi. Cest, et de très loin, le plus faible score des principaux pays de lOCDE. Ces écarts se marquent très clairement pour les personnes originaires de Turquie et du Maroc - lesquelles représentent respectivement 7 pc et 12 pc de lensemble des immigrés en Belgique. Le taux demploi des Marocains de Belgique est de 34,4 pc alors quil est de 49,2 pc en Europe. Et celui des Turcs de Belgique est de 32,8 pc contre 48 pc en Europe.
Naturalisations
Un autre constat inquiète: les enfants dimmigrés, même quand ils sont scolarisés en Belgique, affichent des résultats médiocres sur le marché du travail. Bien plus médiocres que dans les autres pays de la zone OCDE - à lexception de ceux qui ont été observés en Wallonie.
Les experts de lOCDE épinglent quand même deux points positifs pour la Belgique. Premièrement, les administrations publiques belges sont davantage perméables aux immigrés que dans la plupart des autres pays. Deuxièmement, la Belgique sest dotée dune législation sur la naturalisation parmi les plus libérales - qui prévoit laccès à la citoyenneté après 3 ans de résidence - et cela semble porter ses fruits. Selon lOCDE, les immigrés qui sont devenus belges affichent des taux demploi plus élevés que ceux qui ont gardé leur nationalité dorigine.
Ce tableau, noir dans son ensemble, pousse lOCDE à gronder la Belgique. "Cest une question à laquelle il faut répondre, professe Martine Durand (OCDE). Car le flux des migrations ne va pas se tarir. Et cest une chance. Sil devait sarrêter, la main-duvre déclinera lourdement dans tous les pays occidentaux dici 2020."
Se disant interpellée par cette étude, la ministre de lEmploi Joëlle Milquet (CDH) a fait la liste des choses déjà faites ou quelle compte faire pour améliorer la situation des immigrés sur le marché du travail belge. Elle annonce le lancement des Assises de linterculturalité en janvier, met en avant les labels "Egalité Diversité", envisage dexpérimenter des tests de discrimination et initie une enquête auprès dun échantillon de la population belge sur les attitudes de tolérance vis-à-vis des minorités.