D'après une évaluation du ministère du travail, Pôle emploi obtient de meilleurs résultats en matière de retour à l'emploi que les opérateurs privés de placement (OPP). Cette étude relance le débat sur l'intérêt du recours à ces organismes dont le coût de fonctionnement est deux fois plus élevé que celui pratiqué par Pôle emploi.
Que dit l'évaluation ?
L'étude porte sur deux catégories de demandeurs d'emploi (1) : les chômeurs très éloignés du marché du travail et les licenciés économiques. Dans les deux cas, le taux de retour à l'emploi treize mois après le début de l'accompagnement est supérieur pour Pôle emploi. 47 % des licenciés économiques suivis par l'organisme public bénéficient ainsi d'un emploi, contre 43 % pour ceux suivis par un opérateur privé. Quant aux chômeurs très éloignés du marché du travail, 49 % sont en emploi treize mois après le début de leur accompagnement par Pôle emploi, contre 43 % pour ceux suivis par un OPP. Les résultats se révèlent plus nuancés en revanche concernant l'accès à un CDI. Le taux de CDI des licenciés économiques pris en charge par les opérateurs privés est de 5 points supérieur à celui obtenu par Pôle emploi. En revanche, concernant les chômeurs éloignés du marché de l'emploi, le taux de CDI est supérieur pour l'opérateur du service public (44 % contre 39 %).
Quelles leçons tirer de l'étude ?
Ces résultats interpellent, notamment, au regard du coût de fonctionnement très élevé des OPP. En effet, alors que Pôle emploi dépense en moyenne chaque année 1 100 EUR par reclassement, il alloue 2 200 EUR par replacement aux opérateurs privés. Vu un tel montant, on pourrait s'attendre à des résultats meilleurs - ou au moins aussi bons - du côté des OPP. « Nous avions toujours dit que le retour à l'emploi devait rester entre les mains du service public », rappelle le représentant CGT à Pôle emploi, Maurad Rabhi. À l'entendre, cette étude pourrait inciter l'organisme public à réviser à la baisse les montants alloués aux OPP. « La tentation va être d'autant plus forte que nous faisons face à un grave déficit structurel à Pôle emploi », ajoute le syndicaliste. Pour l'économiste Yannick L'Horty, une telle étude doit inciter à cibler davantage encore le profil des demandeurs d'emploi confiés aux OPP. « En effet, le principal atout de ces opérateurs réside dans leur capacité à mobiliser un vaste réseau d'entreprises dans certains secteurs précis. En conséquence, sans doute faut-il limiter leur intervention à ces niches où leur valeur ajoutée est démontrée ».
MARIE BOËTON
(1) L'enquête a été menée entre novembre 2009 et mars 2010 sur 5 000 personnes.
Source : La Croix
Que dit l'évaluation ?
L'étude porte sur deux catégories de demandeurs d'emploi (1) : les chômeurs très éloignés du marché du travail et les licenciés économiques. Dans les deux cas, le taux de retour à l'emploi treize mois après le début de l'accompagnement est supérieur pour Pôle emploi. 47 % des licenciés économiques suivis par l'organisme public bénéficient ainsi d'un emploi, contre 43 % pour ceux suivis par un opérateur privé. Quant aux chômeurs très éloignés du marché du travail, 49 % sont en emploi treize mois après le début de leur accompagnement par Pôle emploi, contre 43 % pour ceux suivis par un OPP. Les résultats se révèlent plus nuancés en revanche concernant l'accès à un CDI. Le taux de CDI des licenciés économiques pris en charge par les opérateurs privés est de 5 points supérieur à celui obtenu par Pôle emploi. En revanche, concernant les chômeurs éloignés du marché de l'emploi, le taux de CDI est supérieur pour l'opérateur du service public (44 % contre 39 %).
Quelles leçons tirer de l'étude ?
Ces résultats interpellent, notamment, au regard du coût de fonctionnement très élevé des OPP. En effet, alors que Pôle emploi dépense en moyenne chaque année 1 100 EUR par reclassement, il alloue 2 200 EUR par replacement aux opérateurs privés. Vu un tel montant, on pourrait s'attendre à des résultats meilleurs - ou au moins aussi bons - du côté des OPP. « Nous avions toujours dit que le retour à l'emploi devait rester entre les mains du service public », rappelle le représentant CGT à Pôle emploi, Maurad Rabhi. À l'entendre, cette étude pourrait inciter l'organisme public à réviser à la baisse les montants alloués aux OPP. « La tentation va être d'autant plus forte que nous faisons face à un grave déficit structurel à Pôle emploi », ajoute le syndicaliste. Pour l'économiste Yannick L'Horty, une telle étude doit inciter à cibler davantage encore le profil des demandeurs d'emploi confiés aux OPP. « En effet, le principal atout de ces opérateurs réside dans leur capacité à mobiliser un vaste réseau d'entreprises dans certains secteurs précis. En conséquence, sans doute faut-il limiter leur intervention à ces niches où leur valeur ajoutée est démontrée ».
MARIE BOËTON
(1) L'enquête a été menée entre novembre 2009 et mars 2010 sur 5 000 personnes.
Source : La Croix