Port: Ghellab prépare son NadorMed
Publié le 24.03.2009 | 12h35
Après TangerMed, il y aura, si tout va bien, un NadorMed. Le nom est de nous, mais l'information vient de sources proches du ministère de l'Equipement et du transport. En effet, Karim Gheîlab, ministre de l'Equipement, a adressé, en janvier 2009, un courrier à Abbas El Fassi, Premier ministre, lui demandant de l'autoriser à lancer des études sur l'éventuelle réalisation d'un grand terminal à containers à Nador, au nord Est de la côte méditerranéenne.
Il ne s'agit pas d'une simple extension, mais plutôt d'une vraie plate-forme de transbordement qui vise le marché international. Comme l'indique la lettre adressée à la Primature, la démarche de Karim Ghellab est on ne peut plus confidentielle. Ce qui explique que l'Agence Spéciale de Tanger Méditerranée (TMSA), dit ne pas être au courant d'un «projet programmé à Nador». C'est dire que le ministère de l'Equipement garde encore ce proj et sous haute surveillance. Et il a raison de le faire. En effet, selon des observateurs avertis, la construction d'un nouveau terminal de transbordement pourrait déplaire aux adjudicataires de TangerMed. Et à ce titre, ils rappellent qu'au moment du lancement du projet de Tanger Atlantique, Bouygues avait imposé d'interdire la construction d'un port dans un rayon de 200 kilomètres. Les mêmes observateurs ajoutent que l'idée du port de Nador existait depuis 2003, mais elle avait été mise en veilleuse pour ne pas gâcher l'attribution et le plan d'affaires des opérateurs de TangerMed, à savoir APM Terminal, SPA et CMA-CGM. Mais personne ne sait si ces derniers auraient posé une condition comme celle formulée, des années auparavant, par le Français Bouygues. La confidentialité tient aussi de la volonté d'éviter la surenchère foncière dès l'annonce d'un projet de cette taille. Même si l'Etat use de son poids, dans le cadre de l'expropriation des terrains nécessaires, la spéculation foncière est inévitable à ce niveau, surtout de la part des «initiés».
Reste la question cruciale : qui pourrait être intéressé par la concession d'un autre port sur la Méditerranée ?«Tous les grands opérateurs dans ce secteur, car le Maroc est mieux placés que tous les pays du Maghreb pour devenir une plateforme de transbordement maritime», nous explique Najib Cherfaoui, un expert dans les questions maritimes. En effet, si la crise internationale laisse planer le flou sur les projets déjà entamé, comme TangerMed, la reprise de la quête de l'augmentation des capacités portuaires reprendra dès les premières lueurs de la reprise économique mondiale. Et entre les études nécessaires à la réalisation de la plate-forme de Nador et l'attribution du marché, dans le cadre d'un contrat de gestion déléguée, il faut au moins trois à quatre ans. Mais d'ores et déjà, les observateurs placent Hutchinson en première position. D'ailleurs des informations, que nous n'avons pas pu confirmer, attribuent à cette firme, numéro un mondial en manutention et gestion portuaire (Maersk n°i en transport maritime), l'intention de se positionner dès maintenant sur ce projet. Rappelons enfin que Hutchinson avait le projet de Nador dans le viseur, mais le retard qu'il a pris l'a contraint à prendre pied dans la rive nord de la Méditerranée. Les autres majors ne laisseront pas faire, surtout DP World, dont le capital est détenu par des investisseurs arabes, notamment du Golfe arabique. Il reste à savoir enfin, si Ghellab ira jusqu'au bout de ce projet qui lui permettra d'avoir un méga port sous le contrôle de l'ANP dans une zone où TMSA règne en maître.
Khalid Tritki
Source: Le Soir Echos
Publié le 24.03.2009 | 12h35
Après TangerMed, il y aura, si tout va bien, un NadorMed. Le nom est de nous, mais l'information vient de sources proches du ministère de l'Equipement et du transport. En effet, Karim Gheîlab, ministre de l'Equipement, a adressé, en janvier 2009, un courrier à Abbas El Fassi, Premier ministre, lui demandant de l'autoriser à lancer des études sur l'éventuelle réalisation d'un grand terminal à containers à Nador, au nord Est de la côte méditerranéenne.
Il ne s'agit pas d'une simple extension, mais plutôt d'une vraie plate-forme de transbordement qui vise le marché international. Comme l'indique la lettre adressée à la Primature, la démarche de Karim Ghellab est on ne peut plus confidentielle. Ce qui explique que l'Agence Spéciale de Tanger Méditerranée (TMSA), dit ne pas être au courant d'un «projet programmé à Nador». C'est dire que le ministère de l'Equipement garde encore ce proj et sous haute surveillance. Et il a raison de le faire. En effet, selon des observateurs avertis, la construction d'un nouveau terminal de transbordement pourrait déplaire aux adjudicataires de TangerMed. Et à ce titre, ils rappellent qu'au moment du lancement du projet de Tanger Atlantique, Bouygues avait imposé d'interdire la construction d'un port dans un rayon de 200 kilomètres. Les mêmes observateurs ajoutent que l'idée du port de Nador existait depuis 2003, mais elle avait été mise en veilleuse pour ne pas gâcher l'attribution et le plan d'affaires des opérateurs de TangerMed, à savoir APM Terminal, SPA et CMA-CGM. Mais personne ne sait si ces derniers auraient posé une condition comme celle formulée, des années auparavant, par le Français Bouygues. La confidentialité tient aussi de la volonté d'éviter la surenchère foncière dès l'annonce d'un projet de cette taille. Même si l'Etat use de son poids, dans le cadre de l'expropriation des terrains nécessaires, la spéculation foncière est inévitable à ce niveau, surtout de la part des «initiés».
Reste la question cruciale : qui pourrait être intéressé par la concession d'un autre port sur la Méditerranée ?«Tous les grands opérateurs dans ce secteur, car le Maroc est mieux placés que tous les pays du Maghreb pour devenir une plateforme de transbordement maritime», nous explique Najib Cherfaoui, un expert dans les questions maritimes. En effet, si la crise internationale laisse planer le flou sur les projets déjà entamé, comme TangerMed, la reprise de la quête de l'augmentation des capacités portuaires reprendra dès les premières lueurs de la reprise économique mondiale. Et entre les études nécessaires à la réalisation de la plate-forme de Nador et l'attribution du marché, dans le cadre d'un contrat de gestion déléguée, il faut au moins trois à quatre ans. Mais d'ores et déjà, les observateurs placent Hutchinson en première position. D'ailleurs des informations, que nous n'avons pas pu confirmer, attribuent à cette firme, numéro un mondial en manutention et gestion portuaire (Maersk n°i en transport maritime), l'intention de se positionner dès maintenant sur ce projet. Rappelons enfin que Hutchinson avait le projet de Nador dans le viseur, mais le retard qu'il a pris l'a contraint à prendre pied dans la rive nord de la Méditerranée. Les autres majors ne laisseront pas faire, surtout DP World, dont le capital est détenu par des investisseurs arabes, notamment du Golfe arabique. Il reste à savoir enfin, si Ghellab ira jusqu'au bout de ce projet qui lui permettra d'avoir un méga port sous le contrôle de l'ANP dans une zone où TMSA règne en maître.
Khalid Tritki
Source: Le Soir Echos